Selon nos informations, trois fonds auraient déposé mi-décembre une offre de reprise pour Bertin Technologies, une filiale du groupe CNIM qui doit vendre pour survivre. Une opération pilotée par la banque conseil Rothschild, qui a été mandatée pour rembourser les créanciers de CNIM. Il s'agirait de FCDE, un fonds d'investissement abondé par les principales institutions financières françaises (bpifrance, banques, entreprises d'assurance), IDI, spécialiste du capital investissement, et, enfin, InnovaFonds, une société de gestion indépendante.
Depuis 2008 dans le giron de CNIM, Bertin Technologies est une PME qui réalise une centaine de millions d'euros de chiffre d'affaires par an (100 millions d'euros en 2019), dont les deux tiers à l'exportation, et emploie environ 650 salariés. Elle est notamment présente dans les secteurs de la défense, du nucléaire, des sciences de la vie, de l'aéronautique et de l'espace. D'une manière générale, certaines activités de Bertin ont vocation à moyen ou long terme à intégrer la filiale de Safran et Thales, Lynred, pour constituer un petit Teledyne à la française.
Une PME de hautes technologies
Dans la défense, Bertin Technologie titille Thales et Safran dans le domaine de l'optronique. La PME travaille notamment pour la DGSE ( solutions informatiques) et la DRM (ROEM stratégique) et a remporté quelques succès auprès des armées. Ainsi, le ministère des Armées a choisi les équipements optroniques de Bertin pour équiper le centre d'entrainement au tir interarmes (CETIA) de Canjuers (Var), le plus important complexe de tir d'Europe et seule infrastructure de tir nationale. Cette PME a également développé PeriSight, un système de vision périphérique, qui repose sur un réseau de boitiers caméras disposés sur un véhicule blindé et restitue une image couleur bas niveau de lumière et thermique. Bertin participe également sur le missile air-sol moyenne portée amélioré ASMP-A.
Dans l'espace, Winlight Optics, filiale de Bertin Technologies, a réalisé les composants optiques de SuperCam, l'un des sept instruments scientifiques de la mission américaine "Mars 2020" SuperCam aura pour objectif d'analyser les roches martiennes et détecter des molécules organiques, traces d'éventuelles formes de vie passée. Bertin travaille sur un projet de micro-lanceur, capable d'emporter une charge utile de 250 kg à 600 km d'altitude, et prévoit une commercialisation à l'horizon 2023-2025.
« C’est une décision difficile, mais nous avons décidé d'arrêter des "Chiffres et des lettres" » (Stéphane Sitbon-Gomez, France Télévisions)
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