La recherche sera clé dans la transition énergétique. C'est pour cela que Thales et Marvel Fusion ont noué une coopération scientifique sur la fusion nucléaire par laser. Ce programme de recherche passe par l'adaptation du laser de Thales, le plus puissant au monde, situé au centre européen de recherche laser en physique nucléaire à Mãgurele, près de Bucarest (Roumanie). Cette coopération s'inscrit dans le cadre du projet ELI-NP (Extreme Light Infrastructure for Nuclear Physics), qui avait enregistré un record mondial en 2019. Le système laser ultra intense développé par Thales avait livré avec succès ses premières impulsions d'une puissance de 10 pétawatts. Marvel Fusion devient la première entreprise privée à établir une collaboration scientifique avec le projet ELI-NP.
« ELI-NP, avec sa capacité unique au monde à fournir des faisceaux laser de 10 PW, devrait permettre de réaliser des avancées significatives dans le domaine des sciences fondamentales et des percées importantes dans des applications présentant un intérêt majeur pour la société », a estimé le Dr Cãlin Alexandru Ur, directeur d'ELI-NP, cité dans le communiqué de Thales.
Premiers résultats dans trois ans
L'adaptation du système laser consiste en une amélioration de certains paramètres du laser, notamment le contraste temporel des impulsions, dont la qualité autorise de nouvelles capacités de recherche sur la fusion nucléaire par laser. Ce qui permettra à Thales de renforcer sa position de leader dans la conception, le développement et la fabrication de lasers à solide ultra-intenses pour la science, l'industrie et l'espace. Ce processus suit la technique d'amplification par dérive de fréquence, qui permet de générer les plus hautes puissances des lasers ultra-intenses. Elle a valu aux docteurs Donna Strickland et Gérard Mourou, qui fait partie du conseil scientifique et technologique de Marvel Fusion, le prix Nobel de physique en 2018.
« La fusion basée sur des lasers à impulsions courtes de dernière génération peut permettre à l'Union européenne de garantir un système énergétique de pointe », a estimé Franck Leibreich, directeur de l'activité Laser chez Thales.
« Les résultats des expérimentations seront ensuite rendus publics pour faire progresser le domaine de l'interaction laser-matière », a expliqué Thales dans un communiqué. Sur la base des résultats obtenus à ELI-NP et de la coopération avec Thales, Marvel Fusion a pour objectif de présenter ses premiers résultats de recherche d'ici à trois ans, avant de construire les premières centrales électriques commerciales dans les années 2030. Marvel Fusion a pour ambition de valider les paramètres clés de l'interaction entre des impulsions laser de haute intensité d'une durée de quelques dizaines de femtosecondes (un millionième de milliardième de seconde) et des cibles combustibles nanostructurées. L'énergie de fusion est considérée par certains scientifiques comme la solution la plus prometteuse aux problématiques de changement climatique et de crise énergétique actuelle.
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