La direction d'Atos reste droite dans ses bottes et poursuit la scission du groupe

Atos maintient sa stratégie de scission en deux branches, dont l'une doit être cédée à EPEI, une holding de Daniel Kretinsky. Le groupe considère qu'il s'agit de la meilleure des solutions disponibles.
Michel Cabirol
(Crédits : STEPHANE MAHE)

Bertrand Meunier descend du train Atos, mais la scission du groupe se poursuit sans le président du conseil d'administration, remplacé par Jean-Pierre Mustier, administrateur indépendant du conseil d'administration depuis mai 2023. Le communiqué du groupe de services numériques est clair, très clair :

« Prenant en compte les différences dans les dynamiques commerciales, les profils de croissance et de génération de trésorerie et les besoins de fonds propres des périmètres de Tech Foundations et Eviden, ainsi que les dissynergies potentielles, les mesures d'atténuation et les coûts de séparation estimés, le Conseil d'administration a décidé que la séparation était la meilleure solution dans l'intérêt de toutes les parties prenantes d'Atos et qu'elle permettrait de libérer toute la valeur intrinsèque d'Eviden, qui opère sur des segments de marché affichant des multiples de valorisation plus élevés que ceux relatifs à l'activité Tech Foundations ».

Résultat, Atos fait pour le moment du neuf avec de l'ancien. Ainsi, les négociations exclusives en cours avec la société EP Equity Investment (EPEI), une holding du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky, se poursuivent avec la cession des activités historiques d'infogérance, dédiée à la maintenance des parcs informatiques. Pourtant cette opération a exacerbé des oppositions très fortes. A ce titre, deux actionnaires minoritaires, les fonds Alix AM et CIAM, ont même déposé plainte devant le parquet national financier (PNF), le premier pour corruption active et passive et le second pour « informations fausses ou trompeuses ».

« Dans le prolongement de l'annonce par Atos le 1er août 2023 de l'entrée en négociations exclusives pour la cession envisagée de Tech Foundations au groupe EPEI, la société peut désormais confirmer que les étapes préparatoires du projet sont en cours », a expliqué Atos dans son communiqué.

Plan B

La direction d'Atos promet que les actionnaires recevront « toutes les informations nécessaires » sur l'opération finale, le périmètre restant (Eviden) et le financement, pour approbation lors de l'assemblée générale. C'est le cas notamment des termes définitifs de l'opération et des augmentations de capital visant au renforcement de la structure de capital d'Eviden, qui sont « inter-conditionnées avec la cession envisagée de Tech Foundations ».

Dans ce cadre, EPEI a un accord d'investissement. Celui-ci lui réserve jusqu'à 7,5% du capital d'Eviden sur une opération évaluée à 900 millions d'euros, dont 180 millions réservée à Daniel Kretinsky. Mais, prévient Atos, « ces négociations pourraient aboutir à la modification de certains paramètres financiers de l'opération envisagée ». Le projet avance. Le groupe a déposé « la plupart des pré-notifications ou notifications au titre des autorisations réglementaires auprès des différentes juridictions concernées ».

« La conclusion d'accords définitifs et engageants est prévue dès l'achèvement des négociations exclusives, et si ces dernières aboutissent, d'ici la fin de l'année 2023 au plus tard, sous réserve de l'achèvement du processus de consultation des instances représentatives du personnel et de l'obtention des consentements bancaires (waivers) requis », a précisé le groupe. En outre, « la réalisation de l'opération globale est désormais anticipée pour le début du deuxième trimestre 2024 ».

Cela suffira-t-il à éteindre le feu ? Pas sûr. Tout dépendra également si les fonds Alix AM et CIAM ont un agenda stratégique ou seulement la volonté de jouer un rôle d'actionnaires actifs. Ainsi, la direction d'Atos se prépare à un plan B au cas où  l'opération avec EPEI échouerait. Si c'était le cas, le groupe de services numériques envisagerait alors « d'accéder aux marchés de capitaux (dettes et actions) et/ou la vente d'actifs supplémentaires, afin d'assurer une liquidité adéquate pour faire face aux échéances de la dette en 2025 ». Atos doit refinancer un prêt à terme de 1,5 milliard d'euros arrivant à échéance en janvier 2025 et des obligations de 750 millions d'euros arrivant à échéance en mai 2025. Au final, la direction d'Atos souhaite quoi qu'il arrive faire avancer ce plan de séparation. Elle est pleinement engagée pour le réussir.

Michel Cabirol

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Commentaires 3
à écrit le 16/10/2023 à 12:06
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Bof qui cela intéresse-t-il?

à écrit le 16/10/2023 à 10:59
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Comme tant de ses congénères, le type s'est mis à jouer au "Monopoly" (un jeu que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître) roulant le dé en avançant son pion de case en case sur l'échiquier économique, toujours à la traine sauf au comptage de...

à écrit le 16/10/2023 à 9:44
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Ben! Qu'y a-t-il de changé?

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