Rachat de Zodiac : le fonds TCI maintient la pression sur les dirigeants de Safran

Actionnaire de Safran, le fonds activiste TCI demande que la rémunération variable des dirigeants intègre des critères d'atteinte des objectifs de synergies avec Zodiac estimés.
Fabrice Gliszczynski

Le fonds activiste TCI (The Children Investment Fund), actionnaire d'environ 4% de Safran ne lâche pas prise. Si la nouvelle mouture de l'opération de rachat de Zodiac Aerospace par Safran lui convient mieux que la précédente qu'il avait critiquée de manière virulente, il ne l'approuvera pas pour autant lors de l'assemblée générale extraordinaire du groupe qui se prononcera sur cette acquisition. Bien qu'elle soit réduite de 1 milliard d'euros, celle-ci est encore jugée trop élevée par Chris Hohn, le président de TCI, qui considérait, il y a un mois que l'action de Zodiac ne valait pas plus de 10 euros, soit 15 euros de moins que celle que paiera Safran.

Doutes sur les synergies

Dans une déclaration, Chris Hohn interpelle les dirigeants de Safran en leur disant qu'il pourrait adopter "une perspective plus favorable sur la transaction" si "elle incluait un système de rémunération variable" les concernant en lien avec les objectifs de synergies qu'ils se sont donnés.

En effet, le fonds dit douter, en l'état, de la capacité du nouvel ensemble à remplir les objectifs de synergies liés à la fusion, mais il estime que lier la rémunération des dirigeants à l'atteinte de ces objectifs ambitieux serait de nature à rassurer les investisseurs.

"Vous seriez assurés d'un soutien total des actionnaires pour cet accord", si un tel schéma était mis en place, indique TCI.

Safran a confirmé les objectifs de synergies

En détaillant son offre mercredi, Safran a confirmé les objectifs de synergies indiqués en janvier lors de la présentation du précédent projet. Le groupe vise toujours "200 millions d'euros de synergies de coûts par an avant impôts, avec un effet relutif sur le résultat net par action proche de 10% dès la première année et supérieur à 15% dès la deuxième année".

Les visites de sept sites de Zodiac en difficulté par le directeur général de Safran, Philippe Peticolin et ses équipes, ont été déterminantes dans la décision de maintenir l'intérêt de Safran.

"Ces visites ont permis à Philippe Petitcolin de conforter son opinion. Il est revenu confiant sur le fait que les difficultés de Zodiac pouvaient être redressées par l'adossement de Zodiac à Safran. C'est cette confiance qui sous-tend le feu vert des administrateurs", a expliqué mercredi soir Ross McInnes, le président du conseil d'administration de Safran.

Selon le management, a-t-il poursuivi, le "redressement prendra plus de temps que prévu" mais le point d'arrivée ne change pas. Safran estime que "Zodiac pourra atteindre ses marges dégagées dans le passé", autour de 15%.

"Philippe Petitcolin a réalisé que les synergies seront plus lentes car certains sites de Zodiac ont une pression importante, a ajouté Ross McInnes. "Il veut prendre deux ans de plus dans les mesures de rationalisation à mener. Il les a intégrées dans sa valorisation."

Fabrice Gliszczynski

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 29/05/2017 à 16:01
Signaler
Je pense que Zodiac peut se redresser rapidement .Si Safran regroupe les sites et reorganise les services approvisionnements qui ont toujours été déplorables quand je travaillais avec eux.

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.