Russie : la sonde Luna-25 a atteint l'orbite de la Lune ce mercredi

Première sonde lunaire lancée depuis 1976, Luna-25 a rejoint l'orbite de la Lune ce mercredi. La sonde de près de 800 kilos emportée par une fusée Soyouz avait décollé dans la nuit du 10 à 11 août depuis le cosmodrome de Vostotchny situé au sud-est de la Sibérie. Elle devra rester sur la Lune pendant un an, afin de prélever des échantillons et de les analyser. La mission est surtout destinée à donner un nouvel élan au secteur spatial russe, en difficulté depuis des années et aujourd'hui isolé du fait du conflit en Ukraine.
La sonde de près de 800 kilos emportée par une fusée Soyouz avait décollé dans la nuit du 10 à 11 août depuis le cosmodrome de Vostotchny en Extrême-Orient.
La sonde de près de 800 kilos emportée par une fusée Soyouz avait décollé dans la nuit du 10 à 11 août depuis le cosmodrome de Vostotchny en Extrême-Orient. (Crédits : ROSCOSMOS)

[Article publié le mercredi 16 août 2023 à 11h06 et mis à jour à 15h31] Une première, en près de 50 ans. La sonde lunaire russe Luna-25 a rejoint l'orbite de la Lune, ce mercredi 16 août, a annoncé l'agence spatiale russe Roscosmos. « Pour la première fois dans l'histoire contemporaine de la Russie une station automatique a été placée sur l'orbite lunaire à 12h03, heure de Moscou » (09h03 GMT), a confirmé à l'AFP le service de presse de Roscosmos.

« Tous les systèmes de Luna-25 fonctionnent normalement, la communication avec elle est stable », selon la même source.

La mise en orbite a été effectuée à l'aide du moteur de la sonde qui a été branché deux fois à partir de 11h57, heure de Moscou, la première fois pendant 243 secondes, la deuxième fois pendant 76 secondes, a expliqué Roscosmos dans un communiqué. La sonde tourne désormais autour de la Lune, à 100 kilomètres de sa surface, avant son alunissage prévu lundi prochain, le 21 août, au nord du cratère de Bogouslavski, sur le pôle sud lunaire, selon l'agence.

« Pour la première fois dans l'Histoire, l'alunissage sera effectué sur le pôle sud lunaire. Jusqu'ici, tout le monde alunissait dans la zone équatoriale », s'était félicité un haut responsable de Roscosmos, Alexandre Blokhine, dans un récent entretien au journal officiel Rossiïskaïa Gazeta.

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La sonde de près de 800 kilos emportée par une fusée Soyouz avait décollé dans la nuit du 10 à 11 août depuis le cosmodrome de Vostotchny en Extrême-Orient. Dimanche, les caméras installées sur la sonde ont réalisé les premiers clichés depuis l'espace, où l'on peut apercevoir des éléments de la sonde avec, au loin, la Terre et la Lune, a annoncé Roscosmos.

Le secteur spatial, une fierté en Russie...

La sonde, qui devra rester sur la Lune pendant un an, aura pour mission de prélever des échantillons et d'en analyser le sol, ainsi que de « mener des recherches scientifiques à long terme », a indiqué l'agence spatiale. Le lancement de la sonde Luna-25 est la première mission lunaire pour Moscou depuis 1976, époque à laquelle l'URSS faisait figure de pionnier dans la conquête spatiale.

Le secteur spatial est source d'une grande fierté en Russie, les Soviétiques ayant lancé le premier satellite, Spoutnik, envoyé en orbite terrestre le premier animal, une chienne nommée Laïka, le premier homme, Iouri Gagarine, puis la première femme, Valentina Terechkova. L'URSS avait toutefois été battue par les Etats-Unis pour le premier homme sur la Lune, avec le vol de Neil Armstrong en juillet 1969.

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En 2023, les ambitions de Moscou sont grandes. Selon l'expert russe spécialiste de l'espace, Vitali Iegorov, c'est la première fois que la Russie post-soviétique tente de placer un appareil sur un corps céleste. « La plus grande question sera : peut-il se poser ? », a-t-il expliqué à l'AFP, soulignant que cette mission est « d'une grande importance » pour la Russie.

... Mais en grandes difficultés depuis des années

La mission est en effet destinée à donner un nouvel élan au secteur spatial russe. Celui-ci est en difficulté depuis des années, en raison de problèmes de financement et de scandales de corruption. Le président russe, Vladimir Poutine, a promis de poursuivre le programme spatial russe malgré les sanctions, prenant pour exemple l'envoi par l'URSS du premier homme dans l'espace en 1961, en pleine escalade des tensions Est-Ouest.

« Nous sommes guidés par l'ambition de nos ancêtres d'aller de l'avant, malgré les difficultés et les tentatives extérieures de nous en empêcher », a déclaré le maître du Kremlin, s'exprimant sur le cosmodrome de Vostotchny l'année dernière.

Ce lancement est la première mission du nouveau programme lunaire russe, qui démarre au moment où Roscosmos est privé de ses partenariats avec l'Occident. Après le déclenchement de l'offensive militaire en Ukraine, l'Agence spatiale européenne (ESA) a, de facto, renoncé à travailler avec Moscou sur le lancement de Luna-25 et sur les futures missions 26 et 27. Comme pour son orientation diplomatique, Moscou cherche donc à développer la coopération spatiale avec la Chine.

Reste que la mission Luna-25 est « risquée », de l'aveu même du patron de Roscosmos Iouri Borissov. « La probabilité de réussite de telles missions est estimée à environ 70% », a-t-il prévenu lors d'une réunion en juin à laquelle assistait Vladimir Poutine.

(Avec AFP)

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Commentaires 6
à écrit le 18/08/2023 à 2:21
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Les specialites de l'espace sont a la fete a la Tribune. Emettre tant de certitudes sur des programmes aussi sophistiques et secrets defense est assez bluffant. Franchouillard en un mot.

le 18/08/2023 à 11:08
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Bien que votre commentaire soit assez exact d'un point de vue général, dans le cas de Luna 25 le programme est tellement ancien et a fait l'objet de tant de tentatives de coopérations avec l'Europe qu'il est assez connu. Le spatial russe n'est pas un...

le 18/08/2023 à 15:13
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@matins calmes: Effectivement, des spécialistes ou au moins ceux qui connaissent des spécialistes et leurs conclusions sur le sujet. Je vous raconte une histoire qui date de 10+ ans, mais bien caractéristique pour la Russie. Une relativement petite e...

à écrit le 16/08/2023 à 15:34
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La Russie n'a pas les moyens financiers de financer un programme spatial et un programme militaire. Elle a déjà de la peine a produire des obus de 152mm qu'elle doit acheter au Coreen du Nord et des drones aux Iraniens. 2 sympathiques pays fervents d...

à écrit le 16/08/2023 à 11:25
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Un vol qui n'a aucune valeur scientifique ou technologique.C'est très interessent comment la Russie qui est sous des sanctions économiques génére des argents nécessaires pour les projets comme celui-ci.

le 16/08/2023 à 12:26
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Il n'y a aucune valeur scientifique dans ce vol qui a dû partir en 2014 ou même avant. La qualité de dispositifs scientifiques russes reste à désirer, il suffit de voir la qualité des photos transmises. Les seuls buts c'est justifier les budgets dépe...

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