SpaceX réussit pour la première fois à poser une fusée... en mer  !

Après cinq tentatives, la société californienne a réussi pour la première fois à faire poser en douceur le premier étage de sa fusée Falcon 9 sur une barge flottant dans l'océan Atlantique. De quoi conforter cette stratégie des lanceurs réutilisables qui pourraient révolutionner le marché des lancements spatiaux.

Après cinq tentatives, la société californienne SpaceX, détenue par le milliardaire américain Elon Musk, a pour la première fois réussi ce vendredi à faire poser en douceur le premier étage de sa fusée Falcon 9 sur une barge flottante, baptisée "Of Course I Still Love You" sur  l'océan Atlantique.

"Le premier étage s'est posé sur 'Bien sûr je t'aime toujours'", a écrit sur Twitter Elon Musk. "1st stage has landed on Of Course I Still Love You". Voir la vidéo : https://t.co/2BXzy20NSt

En décembre, SpaceX était déjà parvenue à poser le premier étage de son lanceur sur la terre ferme après un lancement à Cap Carnaveral, en Floride. Le président américain Barack Obama s'est empressé de féliciter SpaceX pour ce succès.

"Félicitations à SpaceX pour avoir posé une fusée en mer. C'est grâce à des innovateurs comme vous et la Nasa que l'Amérique continue à dominer l'exploration spatiale", a-t-il écrit sur Twitter.

Ce nouveau succès conforte davantage cette stratégie de développer des lanceurs réutilisables, lesquels, peuvent permettre de réduire fortement les coûts des lancements. Un défi pour l'Europe spatiale.

Comment ça marche

A l'aide de moteurs qui ont ralenti sa descente, le premier étage de la fusée, un engin de 70 mètres de haut, a atterri en douceur en position verticale moins de dix minutes après son décollage de Cap Canaveral. Le lanceur a d'abord propulsé la capsule de fret Dragon vers la Station spatiale internationale (ISS).

Deux minutes et demie après la séparation de la capsule Dragon du reste du lanceur, le premier étage de Falcon 9, qui était alors à plus de 100 kilomètres d'altitude, a commencé sa descente avec des moteurs en rétrofusée, se posant en douceur sur une petite plate-forme dans l'Atlantique, à environ 300 km au nord-est de Cap Canaveral.

 Explosion de la fusée en juin 2015

Ce tir, qui a eu lieu à 16h43 (20h43 GMT), marquait la reprise des missions de fret de la firme californienne vers l'ISS après l'accident de sa fusée il y a neuf mois. Fin juin 2015, une fusée Falcon 9 de SpaceX qui devait apporter une cargaison de près de deux tonnes et demie à la Station spatiale internationale avait explosé deux minutes environ après son décollage

Pour SpaceX, qui a passé un contrat de 1,6 milliard de dollars avec la Nasa, il s'agit de la huitième mission d'approvisionnement de l'ISS.

En mars dernier, le lanceur américain Falcon 9 avait lancé avec succès un satellite de télécoms de SES mais avait de nouveau échoué à faire ensuite poser le premier étage de son lanceur sur une barge dans l'Atlantique.

Marché révolutionnaire

L'entreprise californienne démontre ainsi ses capacités à récupérer cette partie du lanceur en le faisant revenir soit sur une plateforme en mer, soit sur la terre ferme. Récupérer le premier étage de ses fusées permettra à SpaceX, si elle peut le faire de manière régulière, d'effectuer de substantielles économies à l'avenir.

 Réduire les coûts de lancement

 Elon Musk, patron de SpaceX, s'est également félicité du succès de l'opération: "Je pense que c'est une bonne étape pour l'avenir des vols spatiaux car cela réduira les coûts" des lancements, a-t-il déclaré lors d'une conférence de presse. "On a prouvé que ça pouvait marcher".

Elon Musk a expliqué que le carburant de la fusée pour un lancement coûtait 300.000 dollars mais que le coût de production du lanceur était de 60 millions de dollars.

"Si on peut le récupérer et le réutiliser rapidement on réduit cent fois le coût du lancement", a-t-il estimé.

Ce premier étage de Falcon 9 va subir des tests statiques de ses moteurs avant de décider s'il peut voler de nouveau, a indiqué le milliardaire.

Si les tests sont concluants il pourrait être réutilisé dans deux ou trois mois pour un lancement commercial: "A l'avenir, nous espérons que nous pourrons relancer quelques semaines après", a-t-il avancé.

Un autre milliardaire, Jeff Bezos, fondateur d'Amazon et de la société Blue Origin, avait été le premier en 2015 à faire atterrir sa fusée "New Shepard" après un vol suborbital, jugé moins difficile par les experts. Il a répété l'exploit à trois reprises.

ISS

 La capsule Dragon s'est quant à elle placée sur orbite sans problème vendredi. Elle doit rejoindre l'ISS dimanche à 11H00 GMT pour y livrer 3,1 tonnes d'approvisionnement, des matériels scientifiques et un module habitable gonflable de 1,4 tonne fabriqué par la société américaine Bigelow. Il sera attaché à l'avant-poste orbital, une première.

Cette capsule gonflable est inspirée de concepts inventés par la Nasa dans les années 1990 et développés par la firme créée par l'homme d'affaires Robert Bigelow.

En 2013, il a conclu un contrat de 17,8 millions de dollars avec la NASA pour construire cette nouvelle capsule afin de tester ces habitats spatiaux plus légers.

Amarré à l'ISS à l'aide du bras télémanipulateur, la capsule en kevlar se déploiera grâce à des réservoirs d'air internes pour atteindre quatre mètres de longueur pour un diamètre de 3,2 mètres, lui donnant un volume de 16 mètres cube, soit la taille d'une petite chambre.

Dragon transporte également de la nourriture et de l'eau pour les six membres d'équipage de l'ISS, ainsi que des équipements et du matériel d'expériences, dont 20 souris. Elles permettront d'étudier l'atrophie musculaire et la perte de densité osseuse en microgravité.

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Commentaires 17
à écrit le 11/04/2016 à 13:36
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respect, juste

à écrit le 11/04/2016 à 8:55
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Je suis étonné que vous ne disiez mot sur la réussite du vol et de l'atterrissage réussi de la fusée New Shepard, le 3 Avril, et pour la 3ème fois eux ... http://www.nextinpact.com/news/99319-new-shepard-troisieme-vol-spatial-pour-fusee-reutilisable...

à écrit le 10/04/2016 à 13:11
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S'il s'agit indiscutablement d'une belle démonstration technique, surtout en tenant compte de ce que la barge n'est pas parfaitement stable en mer, il faut aussi bien voir que l'on n'a pas affaire à un tir en GEO autrement plus demandant en terme de ...

à écrit le 10/04/2016 à 7:04
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Attendons la première réussite de mise en orbite d'un satellite de Télécoms avec un étage recyclé et son retour sur la barge. La performance réalisé est impressionnante. Arianespace doit revoir sa structure et sa stratégie pour rester compétitive.

à écrit le 10/04/2016 à 4:29
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Mon dieu... Renseignez-vous un minimum sur le sujet avant de faire un article, voire de copier/coller ce que d'autres ont déjà écrit (puisque j'ai déjà vu l'erreur ailleurs) Je vous cite : "Le premier étage s'est posé et naturellement on adore", a é...

à écrit le 09/04/2016 à 20:47
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Le tweet d'Elon Musk est "1st stage has landed on Of Course I Still Love You". Of course i still love you, c'est le nom de la plate-forme !! Merci de corriger votre article et son titre, car traduire le tweet par "Le premier étage s'est posé et n...

à écrit le 09/04/2016 à 16:15
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C'est incroyable et historique ! J'étais du remettre la vidéo 3 fois pour le croire. C'est une prouesse technologique sans précédent. Maintenant, cela me conforte dans l'idée que la techno n'existait pas en 1969 pour aller sur la Lune ;)

à écrit le 09/04/2016 à 13:52
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Joli vol parfait récupération en prime. Après il faut voir l'équation économique... Bezos sur des vols moins techniques en est à 3 vols avec le même lanceur. Le consortium ariane maintenant privatisé a des soucis à ce faire, avec les teutons...

à écrit le 09/04/2016 à 9:45
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Si il réussit les trois prochains tirs 2 en mer et 1 sur terre et qu'il peut réutiliser les moteurs sur les prochains lancements, il aura gagné son paris, tous les autres concurrents qu'ils soit américain,européen,chinois, russe, japonais seront dan...

le 09/04/2016 à 16:45
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Les gens qui ne connaissent pas le sujet voient troujours cela de manière très naive. La réalité est que la réussite dépendra surtout du coût de vérification et surtout de remise en état, qui ne sera pas négligeable. il ne faut pas croire qu'il suff...

le 09/04/2016 à 20:03
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Ce n'est pas seulement les moteurs qu'ils veulent réutiliser mais tout le premier étage, moteurs et structure compris.

le 10/04/2016 à 9:45
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Ce n'est pas nécessairement un problème pour Ariane. Il existe l'impression 3D qui offre la possibilité de construire des pièces de fusé très rapidement, pour un prix drastiquement réduit, et d'une fiabilité supérieure. C'est le lanceur récupérable q...

le 11/04/2016 à 1:29
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John, la différence entre les boosters de la navette et le Falcon 9 est que les boosters étaient récupérés dans l'eau de mer, ils souffraient donc énormément de la corrosion... ils devaient donc être remis en état ce qui explique les coûts (et c'étai...

à écrit le 09/04/2016 à 9:26
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En France on aime bcp opposé les riches aux autres. Dommage que l'europe se sache plus vraiement des leaders. Elon musk après la vente de paypal a lancé Tesla, Space x et Solar city. Les sociétés ne sont peut etre pas (encore) rentable mais combie...

le 09/04/2016 à 12:32
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Les banques sont trop frileuses en France

le 10/04/2016 à 0:26
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En France, si vous créez une boîte, le premier interlocuteur qui s'occupera de vous sera le service des impôts ! Puis les contrôleurs de l'Urssaf, les contrôleurs de sécurité et de l'environnement etc...

le 10/04/2016 à 9:30
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Le fait qu'Elon Musk soit riche n'a pas d'importance ; ce qui compte c'est que les rêves d'ingénieur puissent se réaliser et donc d'avoir à la tête des entreprises des créateurs passionnés par le cœur de métier de leur entreprise comme la France a su...

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