Spatial : nouveau succès de Thales en Corée du Sud

Thales Alenia Space va fournir un système de navigation par satellite à Séoul. La filiale satellitaire du groupe d'électronique fournira tout le système sol.
Michel Cabirol
Thales Alenia Space va fournir à la Corée du Sud un système de navigation par satellite qui permettra notamment de guider l'approche des avions pour l'atterrissage en utilisant uniquement le signal de navigation de haute précision par satellites.

C'est un beau succès de Thales Alenia Space (TAS) en Corée du Sud. D'autant qu'il a été arraché de haute lutte face aux Américains, qui n'aiment jamais perdre, qui plus est en Corée du Sud, une de leur chasse gardée. Selon nos informations, la filiale satellitaire de Thales va très prochainement signer un contrat à l'exportation portant sur la fourniture d'un système de navigation par satellite, dérivé du programme européen EGNOS (European Geostationary Navigation Overlay System), dont TAS en est le maître d'œuvre. C'est le premier contrat de ce type à l'export pour la filiale spatiale de Thales. Interrogé par La Tribune, Thales Alenia Space n'a pas souhaité commenter cette information.

Le groupe franco-italien fournira à Séoul le système sol, qui a pour vocation d'améliorer la précision (de l'ordre du mètre) des données fournie par le système américain GPS. Ce système utilisera conjointement des satellites géostationnaires avec un réseau de stations au sol pour augmenter la précision et l'intégrité du signal GPS à travers toute la Corée du Sud. Il permettra notamment aux Sud-Coréens de faire atterrir les avions commerciaux et militaires grâce au service "Safety Of Life", et de lancer des opérations de sauvetage par hélicoptère par tout temps. Précisément, il permet de guider l'approche des avions pour l'atterrissage en utilisant uniquement le signal de navigation de haute précision par satellites.

EGNOS, un programme européen

Projet lancé en 1998 par l'Agence Spatiale Européenne (ESA), EGNOS est un système européen qui assure une surveillance continue des performances du GPS et de GLONASS, l'équivalent russe du GPS, en avertissant les utilisateurs des dégradations éventuelles. EGNOS est déployé depuis 2005 et est opérationnel en service ouvert depuis 2009. Le service "Safety of Life" d'EGNOS a été officiellement déclaré disponible en mars 2011. Il permet son utilisation dans le domaine de l'aviation pour les phases d'atterrissage, afin d'effectuer des approches de précision sur les aéroports européens, sans équipement d'aide au guidage au sol.

Ce système se présente sous la forme d'une chaîne de navigation composée d'un réseau de 38 stations de référence, d'un centre de calcul pour le traitement des données, de six stations montantes vers trois satellites géostationnaires et d'un poste de commande contrôle. Le réseau de stations RIMS (réseau de stations de suivi) permet de recueillir et d'observer au mieux et à chaque instant les mesures et les données provenant des différents satellites GPS visibles. C'est aussi la première pierre de la contribution européenne au GNSS, le système global de navigation par satellite et le précurseur du système Galileo.

Nombreux succès dans l'espace pour Thales en Corée du Sud

En dépit d'une terre souvent hostile pour les groupes français en Corée du Sud, Thales y a obtenu de  nombreux succès en étant longtemps présent localement, via sa filiale commune (50-50) avec le groupe coréen Samsung, Samsung Thales, puis Hanwha Thales (HTC). Mais le groupe électronique a semble-t-il été contraint de céder sa participation de 50% dans HTC pour un montant de 288 milliards de Won (environ 230 millions d'euros). Thales devrait encaisser environ 200 millions d'euros à l'issue de cette cession.

En mai 2014, Thales Alenia Space a notamment signé un contrat avec l'opérateur de services satellitaires coréen KTSAT portant sur la réalisation de deux satellites de télécoms : Koreasat-7 et Koreasat-5A. Ils devaient entrer en service d'ici à la fin 2016. En mai 2008, la filiale de Thales avait remporté en partenariat avec l'américain Orbital Sciences Corporation, un contrat pour la fabrication de leur prochain satellite de télécoms Koreasat 6 auprès de l'opérateur Korea Telecom (KT). Enfin, TAS a fourni les satellites de télécoms Koreasat-5 ainsi que les instruments pour les satellites d'observation Kompsat 5.

 ... et dans la défense

En octobre 2013, AgustaWestland et Thales avaient conclu un contrat pour la fourniture de sonars trempés Compact Flash Sonics destinés aux hélicoptères AW159 du programme Maritime Operations Helicopters (MOH) de la Marine sud-coréenne. En outre, le Sonar 2093, qui est un système à profondeur variable conçu pour détecter et classifier les mines de fond et à orin, équipe également les les forces navales coréennes. En 2010, Thales et Samsung Thales avaient été sélectionnés par le chantier naval allemand HDW pour fournir les terminaux SATCOM (bande X) destinés à équiper les six sous-marins Type 214 du programme KSS II Batch 2 à destination des forces navales de la Corée du Sud.

En février 2007, Thales Underwater Systems avait remporté un contrat auprès de STX Engine CO Ltd pour une coopération industrielle visant le développement à grande échelle d'un nouveau sonar de coque (HMS) destiné au programme de nouvelles frégates FFX qui ont progressivement remplacé celles de la classe Ulsan. Enfin fin 2003, Samsung Thales avait remporté un contrat estimé à environ 470 millions d'euros pour la fourniture d'un système de recherche et d'acquisition (STS - Search and Tracking System) destiné au second lot de missiles anti-aériens coréens à courte portée (K-SAM). En 1999, Samsung Thales avait déjà conclu un contrat de 333 millions d'euros pour le projet K-SAM Batch 1.

Michel Cabirol

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Commentaires 2
à écrit le 21/10/2016 à 20:20
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Ce ne serait pas du Thales Alenia Space ?

le 23/10/2016 à 11:40
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Si

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