Les pianos Pleyel bientôt vendus à une griffe du luxe ?

La dernière manufacture de pianos de France devrait prochainement être cédée à un groupe de luxe. Toutefois, des interrogations subsistent quant à la stratégie de la société, qui pourrait notamment développer des pianos "low cost" et plus abordable pour le plus grand public.
Un pianiste joue sur un piano conçu par Pleyel en partenariat avec Peugeot, au dernier mondial de l'automobile. Copyright Reuters

Dans le petit monde de la musique, il s'agit d'un nom mythique. Créé en 1807, Pleyel est le plus ancien facteur de pianos encore en activité dans le monde. La société a même décroché le label "entreprise du patrimoine vivant" en 2008. Or, cette pépite française pourrait bien passer sous le pavillon d'un groupe de luxe prochainement. Mardi, dans la foulée d'un article des Echos, la manufacture s'est fendue d'un communiqué pour préciser qu'elle était actuellement "en discussion" à ce sujet.

Contacté par La Tribune, Pleyel confirme être "en pourparlers" avec "un petit groupe de luxe", mais ne veut pas en dévoiler le nom. "Il y a encore pas mal de points à solutionner", nous indique-t-on. Sachant que l'opération devrait "être finalisée mi-décembre".

Dans son communiqué, Pleyel évoque "des évolutions" prochaines dans le but "de pérenniser sereinement la marque et les savoir-faire rares qui font sa renommée". Mais sur ce point, justement, des interrogations se font jour. Hubert Martigny, le propriétaire de la manufacture, a indiqué à l'AFP que "normalement, il n'y aura pas de changement de stratégie". Toutefois, il précise dans la foulée qu'"il y aura peut-être la recherche d'un piano un peu moins élitiste, qui pourrait trouver un autre public". En clair, Pleyel va-t-il utiliser son nom prestigieux et se mettre au "low cost" pour doper ses ventes? Interrogé sur ce point, un responsable de Pleyel répond sèchement : "Aucun commentaire."

25 instruments par an

Pourtant, ce changement de stratégie ne constituerait pas une surprise. Le marché est dorénavant dominé à 80% par les Chinois et les Coréens, qui proposent des pianos à partir de 2.000 euros. Pleyel, de son côté, joue pour l'instant la carte de l'élitisme. Et pour cause, l'entreprise qui a essuyé plusieurs dépôts de bilan et la fermeture de son usine d'Alès (Gard), en 2007, ne compte plus qu'une quinzaine d'artisans très qualifiés, contre 800 jadis. Ceux-ci produisent environ 25 instruments par an dans leur atelier de Seine Saint-Denis, en collaboration avec des designers reconnus. Pour un piano estampillé Hilton McConnico, il faut ainsi débourser quelques 95.000 euros.

Autre exemple de ce positionnement haut de gamme : au mois d'octobre, la manufacture a présenté un piano demi-queue en fibre de carbone au mondial de l'automobile, développé avec Peugeot. Son prix : 165.000 euros. La conjoncture va-t-elle pousser Pleyel à s'engager, au moins en parallèle, dans une autre voie? Réponse avant Noël.

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Commentaire 1
à écrit le 14/11/2012 à 21:21
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Je suis d'accord pour que la marque revive à condition qu'elle ne produise que des pianos à queue à cordes droites, sans cadre métallique, à étouffoirs "en-dessous", à couleur autre que noire et sous la marque ERARD. Si l'on pouvait retrouver ce fame...

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