Hélios, centre R&D de LVMH, éclaireur de la Cosmetic Valley

LVMH vient d'inaugurer, près de son unité de production de parfums Christian Dior, à Orléans, un centre de R&D où 250 chercheurs travaillent aux cosmétiques de demain. Un centre qui sera ouvert aux universitaires et PME.
Dans le cadre de son partenariat avec l'université d'Orléans, les universitaires pourront utiliser les équipements du centre de recherche Hélios.

Avec ses bâtiments réunis autour d'un atrium où la lumière pénètre de partout, Hélios est un véritable écrin au sein d'un parc de plus de 55 hectares. C'est là, au coeur de l'unité de production de parfums Christian Dior, près d'Orléans, que LVMH a décidé d'implanter son centre de R&D, un ensemble de 18000 m2 où travaillent 250 chercheurs de 20 métiers différents, de la biologie cellulaire et moléculaire à la physicochimie, en passant par l'ethnobotanique ou la formulation. LVMH aura investi 30 millions d'euros dans ce projet chargé de concevoir, de développer et d'expertiser des parfums et produits de soins.

Bernard Arnault a voulu ce centre de R & D comme un « lieu stimulant de créativité » et un outil pour le « groupe qui ne cesse de renforcer en France ses savoir-faire dans tous les métiers ». Pour Marc-A ntoine Jamet, secrétaire général de LVMH, « Hélios est un élément dans le champ de bataille du commerce international pour plus d'excellence, plus de commerce et plus d'emploi ». C'est ici que vont naître les produits du futur, que vont éclore des parfums qui vont conquérir la planète ou des crèmes adaptées à l'épiderme des femmes du monde entier.

 Un marché mondial qui croît de 4 à 5% par an

« Nos recherches portent essentiellement sur le vieillissement de la peau, la lutte contre la sécheresse cutanée, l'apparition des signes extérieurs du vieillissement, les taches ou imperfections de couleur », explique Frédéric Bonté, directeur de la communication scientifique à LVMH Recherche.

Des scientifiques travaillent sur des extraits végétaux pour découvrir de nouveaux principes actifs à partir d'algues ou de lichens, des molécules potentiellement « révolutionnaires », ou des substances à base de polymères, des produits « hybrides » et de nouvelles combinaisons et méthodes de mélanges.

Hélios est donc une arme de développement massive pour LVMH. Le marché mondial des cosmétiques est dominé par le soin de la peau (82 milliards d'euros en 2013), devant le maquillage et les parfums, tous produits en forte progression. L'avenir se situe d'abord en Asie. Ainsi, le marché du soin haut de gamme de la peau en Chine, estimé aujourd'hui à 3,5 milliards d'euros, devrait doubler d'ici à 2017. Alors que la division parfums et cosmétiques de LVMH a vu sa croissance ralentir de 4% au troisième trimestre, la recherche doit permettre au groupe de renforcer ses positions.

Claude Martinez, PDG de Parfums Christian Dior, se dit confiant sur l'évolution du marché mondial de la cosmétique et du parfum, « qui croît de 4 à 5% par an ». Hélios doit donc faciliter la conquête de nouveaux marchés. Par-delà l'innovation pure, Hélios permet également au groupe de s'adapter à une réglementation toujours plus rigoureuse.

« Mais loin d'être vécue comme une contrainte, elle est en fait un moteur d'innovation en obligeant à reformuler les "problèmes" et ainsi arriver à trouver des nouvelles solutions », insiste Frédéric Bonté.

Un "porte-avions" pour le pôle de compétivité

Mais l'originalité d'Hélios dépasse le simple cadre de LVMH. Car ce centre a été conçu comme un campus ouvert sur l'environnement scientifique et industriel local et comme un « porte-avions pour la Cosmetic Valley ». Il est vrai que Parfums Christian Dior est au coeur de ce pôle de compétitivité qui emploie 70000 personnes dans 800 entreprises des régions Centre, Haute-Normandie et Île-de-France. Marc-Antoine Jamet est d'ailleurs président du pôle de compétitivité. Pour le PDG Claude Martinez :

« Notre nouveau centre sera ouvert aussi bien aux chercheurs de l'université d'Orléans qu'à des start-up qui pourront bénéficier de l'expertise de nos chercheurs. »

Des collaborations sont déjà engagées entre LVHM et des entreprises et laboratoires de la Cosmetic Valley, notamment dans la lutte contre le vieillissement, la synthèse de pigments issus de la céramique et la recherche de polymères naturels issus d'algues.

Mais c'est avec l'université d'Orléans qu'Hélios va porter ses premiers fruits, notamment avec le projet Skinovalys, qui doit permettre aux universitaires de « bénéficier des microscopes du centre Hélios, mais aussi aux chercheurs d'Hélios d'utiliser les outils de résonance magnétique dont dispose l'université d'Orléans », précise Marc-Antoine Jamet.

Le projet Skinovalys va déboucher sur la création de deux « entités technologiques miroir » : l'une située à l'université pour la recherche fondamentale, l'autre au sein d'Hélios.

« Cela va dynamiser le tissu économique régional composé principalement de TPE et PME dont la capacité d'investissement en R&D est souvent limitée, explique Frédéric Bonté, Skinovalys sera un accélérateur, un catalyseur d'innovation. »

« Nous travaillons en partenariat exemplaire avec LVMH depuis vingt ans, se réjouit Claire Elfakir, universitaire et coordinatrice du projet. Mais Skinovalys va plus loin avec un engagement de 24 millions d'euros sur six ans, dont 11 millions apportés par la région Centre, avec l'intégration de six laboratoires de l'université, de 50 chercheurs et 28 doctorants. »

Hélios sera donc « un rayon de soleil pour le campus orléanais » mais aussi pour le tissu industriel régional.

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>>> FOCUS 1.200 NOUVEAUX PRODUITS PAR AN

Créé en 1981, le GIE LVMH Recherche travaille pour quatre marques du groupe : Parfums Christian Dior, Guerlain, Parfums Givenchy et Fresh aux États-Unis. Par ailleurs, LVMH Recherche, qui gère près de 200 brevets, développe des produits pour Kenzo et Make Up For Ever en France, Aqua Di Parma en Italie, Benefit Cosmetics aux États-Unis.

L'innovation reste le moteur du marché des cosmétiques. Chaque année, LVMH réalise 13000 essais, conçoit 1700 formules et lance 1200 nouveaux produits de soins. Ces nouveautés représentent entre 20 à 25% du chiffre d'affaires annuel (3,6 milliards en 2012) de la division Parfums et Cosmétiques qui consacre 2,5 à 3% à la R&D. Près de 90% des parfums et cosmétiques de LVMH sont exportés. Le pôle soins de LVMH s'inscrit dans le top 3 international.

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