Le volailler Tilly-Sabco mis en cessation de paiement

La filière avicole bretonne est à nouveau confrontée à une mauvaise nouvelle. Le patron du volailler breton Tilly-Sabco a annoncé lundi à ses salariés sous le choc la mise en cessation de paiement de leur entreprise, qui emploie 340 personnes et dont dépend un millier d'emplois.
Le PDG, Daniel Sauvaget, a dit avoir été "contraint d'effectuer une déclaration de cessation de paiement" de l'abattoir.

Il ne voyait plus d'autres alternatives. Lors d'un comité d'entreprise, lundi au siège du groupe agroalimentaire à Guerlesquin dans le Finistère, le PDG, Daniel Sauvaget, a dit avoir été "contraint d'effectuer une déclaration de cessation de paiement" de l'abattoir "auprès du tribunal de commerce de Brest".

"Compte tenu que nous n'avons pas pu conduire à son terme le plan de continuation en cours, j'ai indiqué que nous passerions directement en procédure de liquidation et que je sollicitais du tribunal de commerce de Brest une poursuite d'activité pour permettre l'émergence de projets de reprise les plus aboutis qui permettent de sauver le maximum d'emplois sur le site", a-t-il expliqué.

Daniel Sauvaget a précisé dans un communiqué qu'il comptait notamment sur le "soutien de son principal client saoudien, le groupe Abbar".

Au ralenti depuis l'été

L'audience au tribunal de commerce de Brest aura lieu ce mardi 23 septembre à 14h, a confirmé à l'AFP l'entreprise. La décision du tribunal devrait être mise en délibéré.

Pour les salariés, présents à la réunion, l'annonce de la cessation de paiement a fait l'effet d'un choc, même s'ils la redoutaient en raison des difficultés de l'abattoir, qui tourne au ralenti depuis l'été.

 Fin des aides à l'export

Les difficultés de Tilly-Sabco, dont 80% de la production était destinée au Moyen-Orient, principalement à la péninsule arabique, remontent à la suppression en 2013 des aides européennes à l'exportation pour les poulets congelés (les restitutions), qui soutenaient la filière à hauteur de 55 millions d'euros par an.

Les groupes français Doux et Tilly-Sabco étaient les derniers en Europe à recevoir ces subventions, qui leur permettaient de supporter le différentiel de compétitivité avec le Brésil, leur principal concurrent.

Des paiements plus assurés

Malgré les 15 millions d'euros dégagés par la France fin 2013 pour aider la filière, les difficultés de Tilly ont pris un tour critique cet été quand Nutréa (filiale de la coopérative bretonne Triskalia), principal fournisseur de poussins pour les éleveurs qui envoient leurs poulets à l'abattoir Tilly-Sabco, a cessé de les livrer faute d'assurances de paiement, compte tenu des difficultés de la filière.

Finalement, Tilly-Sabco a pu maintenir une activité réduite en septembre grâce à l'apport de 450.000 poulets par semaine à l'abattoir, soit deux jours de travail hebdomadaires, selon le syndicat CGT.

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Commentaires 9
à écrit le 23/09/2014 à 11:07
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Le libéralisme sauvage et ses ravages toujours à coût plus bas. la ferme des mille vaches en est le dernier exemple avec des robots pour s'occuper du pis!

le 23/09/2014 à 11:47
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ou tu avances ou tu crèves. Il y a toujours quelqu'un pour prendre ta place.

à écrit le 23/09/2014 à 10:29
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Volailles, cochons, légumes .... rien ne va plus .... et la misère vient avec !

à écrit le 23/09/2014 à 9:38
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La chute des marchés des céréales (maïs, blé..) va encore renforcer l'impact des différentiels des couts du travail. La filière va tanguer..

à écrit le 23/09/2014 à 8:27
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Tout doit disparaitre avec UMP/PS et cette Europe là, si vous ne partagez pas/plus, ayez le réflexe UPR, c'est sur UPR.

le 23/09/2014 à 9:15
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Sans doute une réaction cocorico

le 23/09/2014 à 11:45
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Impossible sur Internet d'échapper aux militants de l'Union populaire républicaine. Espaces de commentaires des grands sites d’information, forums ou réseaux sociaux, L’UPR, l'Union populaire républicaine, ce parti ultra-minoritaire qui veut par-dess...

le 23/09/2014 à 12:30
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@çacmoi Nous dérangeons surtout le FN, ceux là doivent s'habituer à nous, à nos valeurs ou ...changer les leurs...

le 23/09/2014 à 13:05
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"Cette société vivait grâce aux aides européennes alors qu'elles étaient vouées à cesser. " La France est contributeur net au budget européen, les aides de Bruxelles sont en fait le pognon français qui redescend de Bruxelles vers nos agriculteurs alo...

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