Aliments pour animaux de compagnie : comment la startup Pepette veut bousculer le marché du Petfood

La startup parisienne Pepette ouvrira en 2024 dans le Loir-et-Cher la première usine de fabrication d’aliments frais pour chiens et chats dans l’Hexagone. Une nouvelle tendance dans le secteur du Petfood, encore marginale en France, qui fait recette aux Etats-Unis et au Royaume-Uni.
Pepette annoncera en télévision à partir de 2024.
Pepette annoncera en télévision à partir de 2024. (Crédits : Reuters)

La future unité de production de Pepette, une startup basée dans le Xe arrondissement parisien, sera achevée fin février 2024 au Controis-en-Sologne, à 25 kilomètres au sud de Blois. La société prévoit d'y fabriquer ses propres recettes d'alimentation fraîche pour animaux (poulet, poisson, légumes, etc.) à partir du printemps prochain. Elles sont actuellement sous-traitées auprès d'un fournisseur basé à Vitry-en-Artois dans les Hauts-de-France.

La construction du bâtiment d'une surface de 1.500 m2 a mobilisé un investissement de 3 millions pris en charge par la ville du Controis-en-Sologne. Pepette financera de son côté la ligne de production à hauteur d' 1,5 million d'euros. L'objectif est de réaliser environ 300 tonnes de nourriture fraîche pour animaux la première année. La société, qui recrutera dans un premier temps cinq salariés pour assurer le démarrage de l'unité, prévoit d'atteindre une vingtaine de collaborateurs sur son site du Loir-et-Cher d'ici 2026. Elle ajoutera ainsi une brique supplémentaire au sein de « Food Val de Loire », le cluster du Controis-en-Sologne autour de l'alimentation, qui fédère une cinquantaine d'entreprises spécialisées.

70% des chiens et des chats seraient en surpoids et 30% d'entre eux souffriraient d'obésité dans l'Hexagone. C'est en consultant une étude scientifique pointant les méfaits des croquettes sèches et des pâtées humides de l'industrie agro-alimentaires pour la santé animale que Marine Thersiquel décide de fonder Pepette en 2019. Un surnom affectueux donné par cette trentenaire diplômée de l'Ecole de Management de Grenoble aux animaux de la ferme de ses grands-parents dans le Finistère sud. Son concept affiche clairement sa différence.

Il est basé d'une part sur des plats cuisinés équilibrés et non transformés, conditionnés en rations individuelles mises sous-vide. D'autre part, la commercialisation est effectuée presqu'exclusivement depuis la plateforme numérique Pepette.co avec la souscription d'un abonnement mensuel (environ 90 euros) qui inclut la livraison. « Nos programmes alimentaires sont personnalisés en fonction de la race, de la taille et du poids du chien ou du chat, assure Marie Thersiquel. La prise en compte de ces données, qui ne sont pas uniformes, leur assure une alimentation adaptée, gage d'une bonne santé ».

Modèles anglo-saxons

Dans un contexte de croissance de 5% par an en France (quatre milliards d'euros de chiffre d'affaires en 2022) du Petfood, l'alimentation fraîche conditionnée reste un segment marginal avec seulement 3 à 5% de part de marché. Dans l'Hexagone, seules les sociétés françaises Elmuth, et belge Dogchef, ont investi ce créneau. Pepette a surtout dans le viseur deux acteurs américain et britannique qui pèsent de façon significative sur leurs marchés nationaux respectifs.

Basé à New York depuis 2014, The Farmer's Dog a réalisé près de 300 millions de recettes l'année dernière. De son côté, Butternut Box, créée à Londres en 2016, a levé quelque 350 millions d'euros en juillet dernier, soit l'une des plus importantes réalisée en 2023 à l'échelle européen. La société génère un chiffre d'affaires de l'ordre de 100 millions d'euros. Avec 2.000 abonnés et des recettes d' 1,5 million d'euros en 2023, Pepette compte mettre à profit sa propre levée de fonds en série A réalisée en 2022 pour accélérer son développement. La startup a ainsi levé six millions d'euros, notamment auprès d'Ambrosia et de Go Capital. Les Business Angels Augustin Paluel Marmont (Michel & Augustin), Sébastien de Lafond (Meilleurs agents) et Patrick Asdaghi (Foodcheri) sont également présents au capital.

Pepette prévoit en premier lieu d'augmenter son portefeuille de menus différents de sept à une dizaine d'ici trois ans, en intégrant des viandes de porc et de canard. En second lieu, la startup va investir significativement dès l'année prochaine dans des campagnes de communication médias, y compris sur les écrans de télévision. Pepette souhaite ainsi gagner en notoriété et mettre en avant la relation de cause à effet entre l'alimentation et la santé animale. Enfin, la société compte également accroître la présence de ses produits de snacking et de compléments alimentaires au sein de la distribution physique. Déjà référencée dans quelques GMS, jardineries et animaleries, Pepette est en discussion avec la Grande épicerie de Paris afin de figurer dans ses rayons. Grâce à son nouvel outil industriel lui permettant à la fois de mieux maîtriser et de développer sa production, la jeune pousse ambitionne d'atteindre un effectif de 40 collaborateurs (15 en 2023) et de porter son chiffre d'affaires à 18 millions d'euros en 2026.

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Commentaire 1
à écrit le 22/12/2023 à 9:38
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Nous sommes vraiment très riches pour construire des usines qui produisent de la nourriture "fraiche" destiné aux chiens et aux chats! Alors qu'une partie de la population humaine ne mange pas à sa faim.

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