Artisan Partners conseillé par Bennink (ex-cadre dirigeant de Danone) veut faire tomber Faber

Une réunion a eu lieu mardi entre les dirigeants d'Artisan Partners, accompagnés de Jan Bennink, et plusieurs administrateurs de Danone. Le PDG du groupe français, Emmanuel Faber, n'était pas présent selon Le Figaro.
Jérôme Cristiani
Sous pression, Emmanuel Faber a toutefois reçu mardi le soutien d'un des actionnaires de Danone, Phitrust Active Investors France, qui a jugé sans fondement les critiques adressées au plan stratégique du groupe agroalimentaire français.
Sous pression, Emmanuel Faber a toutefois reçu mardi le soutien d'un des actionnaires de Danone, Phitrust Active Investors France, qui a jugé sans fondement les critiques adressées au plan stratégique du groupe agroalimentaire français. (Crédits : Charles Platiau)

La société Artisan Partners, qui conteste la gestion de Danone, souhaite notamment que le groupe agroalimentaire recentre ses divisions Eaux et Produits laitiers et d'origine végétale (EDP, pour Essential Dairy and Plant-based Products) en cédant une partie des activités.

Jan Bennink, un ex-cadre dirigeant de Danone, conseille le fonds

Dans un entretien au Figaro, Jan Bennink, qui conseille Artisan Partners, indique que le fonds a suggéré aux administrateurs du groupe agroalimentaire la cession de 30% de chacune des divisions Eaux et EDP.

Une réunion a eu lieu mardi entre les dirigeants d'Artisan Partners, accompagnés de Jan Bennink, et plusieurs administrateurs de Danone. Le PDG du groupe français, Emmanuel Faber, n'était pas présent selon Le Figaro.

Jan Bennink, qui a, dans le passé, dirigé la branche de produits frais de Danone et a aussi été le patron du groupe néerlandais Royal Numico, avait déjà auparavant conseillé des fonds activistes, comme Third Point. À propos de cette réunion avec des administrateurs de Danone, il déclare:

"Nous avons proposé mardi aux administrateurs de céder 30% de l'activité de chacune de ces divisions [Eaux et EDP]."

Il précise:

"Dans l'eau, si Evian, Badoit et Volvic sont des priorités, la marque asiatique Mizone serait mieux gérée par un autre propriétaire."

Et ajoute :

"Dans l'EDP, les marques Activia, Actimel, les petits-suisses, Danette et Danao sont des marques stars, mais le groupe doit se débarrasser de ses activités dans le lait et le beurre."

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Devenir leader dans la nutrition médicale et infantile, devant Nestlé

Jan Bennink plaide également pour des acquisitions dans le pôle nutrition infantile et médicale.

"Une fois que le groupe aura retrouvé de la croissance, il pourra se lancer dans des acquisitions importantes dans la nutrition médicale et infantile, dont il pourrait devenir le leader mondial devant Nestlé", déclare-t-il.

Jan Bennink juge sévèrement la gestion d'Emmanuel Faber

Le conseiller d'Artisan Partners, lequel dit détenir 3% du capital de Danone, souhaite également revenir sur le plan de réorganisation du groupe français, qui prévoit de mettre en oeuvre une organisation locale par zones pour remplacer une organisation mondiale par catégories.

Cette réorganisation se traduira par une réduction d'environ 1.500 à 2.000 postes dans les sièges mondiaux et locaux.

Lire aussi : Face au Covid, Danone, en quête d'un "nouveau cycle", se réorganise

"Depuis sept ans qu'Emmanuel Faber dirige le groupe, il y a eu cinq changements d'organisation (...) Danone a besoin de paix et de simplicité", explique Jan Bennink.

"L'organisation géographique prévue va affaiblir la R&D, qui va se concentrer sur des innovations locales au lieu de travailler sur des projets mondiaux", ajoute-t-il.

Les critiques du fonds Artisan Partners, qui a déjà réclamé la semaine dernière la dissociation des fonctions de président et de directeur général, se sont ajoutées à celles du fonds activiste Bluebell Capital.

Bennink dit ne pas craindre l'intervention de l'État français

Sous pression, Emmanuel Faber a toutefois reçu mardi le soutien d'un des actionnaires de Danone, Phitrust Active Investors France, qui a jugé sans fondement les critiques adressées au plan stratégique du groupe agroalimentaire français.

"Nous voulons juste que le groupe soit géré convenablement", déclare Jan Bennink au Figaro, écartant une éventuelle intervention de l'État français pour protéger Danone des fonds réclamant des changements.

"Notre objectif est de relancer l'activité de Danone, dont les volumes produits baissent depuis des années", ajoute-t-il. "La situation de Danone n'a rien à voir avec celle de Carrefour."

L'Etat français s'est opposé le mois dernier au rachat de Carrefour par le géant canadien Alimentation Couche-Tard, arguant de l'intérêt de protéger la souveraineté alimentaire du pays.

À la Bourse de Paris, l'action Danone progressait mercredi de 0,76% à 55,16 euros à 10h09.

Jérôme Cristiani

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