Salon auto de Genève : nouveautés et déclarations

En vedette, des nouveaux tout-chemin Dacia Duster, Renault Wind, Nissan Micra, 4x4 Volkswagen Touareg 2 et Porsche Cayenne 2. Leur point commun : ils sont produits dans des pays à bas coûts. Audi, du groupe Volkswagen, mise lui sur sa petite A1. Retrouvez aussi toutes les déclarations faites au salon, notamment des patrons de PSA Peugeot Citroën, Renault et BMW.

Plus que jamais, le Salon de l'automobile de Genève apparaît comme un symbole de la mondialisation. Ouverte d'abord aux professionnels et à partir de jeudi au public, l'exposition helvétique verra en effet nombre de nouveaux modèles flamboyants destinés en grande partie au marché ouest-européen... mais fabriqués dans des pays à bas coûts. De quoi alimenter le grand débat sur les délocalisations, au moment où la production des constructeurs français dans l'Hexagone redescend au niveau des années 1960 !

Le clou chez Renault sera ainsi le nouveau 4x4 Dacia Duster, un véhicule tout-chemin ultracompétitif (à partir de 14.000 euros, environ) fabriqué à Pitesti, en Roumanie, qui devrait trouver un gros débouché commercial en France. Le petit cabriolet Renault Wind sera assemblé pour sa part en Slovénie. Ce n'est pas pour rien que l'ex-Régie a produit 1,61 million de voitures hors de France l'an dernier (+ 5,5 %), et moins de 430.000 dans l'Hexagone (? 19 %), son plus bas niveau depuis des décennies !

Nissan dévoile sa petite Nissan Micra « made in India » (voir ci-contre). Fiat dote sa Mini 500, assemblée en Pologne, d'un moteur révolutionnaire bicylindre particulièrement sobre. Chez Citroën trônera un minispace C3 Picasso eHDi, monté en Slovaquie, avec le système « stop and start » (arrêt et redémarrage automatique du moteur au feu rouge) que la marque généralisera dès le second semestre. À l'autre bout du spectre, Volkswagen présente son gros 4x4 Touareg 2, construit aussi en Slovaquie, dont le modèle de pointe sera une version hybride de 380 chevaux. Même chose pour son frère jumeau Porsche Cayenne 2. Toujours chez Volkswagen, le grand monospace Sharan 2 viendra du Portugal. BMW fabrique certes en Allemagne la nouvelle berline 5. Mais il annonce la livraison, à partir de la mi-avril, de ses premiers modèles hybrides, surtout l'énorme X6 de 485 chevaux fabriqué dans le sud des États-Unis, aux coûts réputés bien moins élevés qu'outre-Rhin. Clin d'oeil à la mondialisation en marche, Peugeot met d'ailleurs en exergue la nouvelle 408 « made in China », même si celle-ci n'est pas destinée à l'Europe de l'Ouest.

Évidemment, cette « globalisation » ne concerne pas tous les modèles. Et bien des nouveautés seront quand même fabriquées dans les pays « chers » d'Europe occidentale : petite Audi A1 ; mini-4x4 Countryman ; Alfa Romeo Giulietta compacte ; Citroën DS4, un modèle raffiné, dont un concept révèle les grandes lignes ; future familiale Peugeot 508. La mondialisation du salon suisse est logique : les marchés porteurs se situent désormais hors d'Europe occidentale. Si les ventes pourraient croître de 4 % en 2010 dans le monde, selon VDA, l'association des constructeurs allemands, elles devraient baisser de 10 % en Europe, affirme Renault. En revanche, le marché chinois grimpera de 10 % et l'Inde connaîtra une croissance à deux chiffres, selon Pricewater house Coopers. Une progression sensible est escomptée en Amérique du Sud ou en Russie. Quoi de plus logique que les constructeurs occidentaux s'y installent ?

Mais la délocalisation correspond aussi à la volonté des constructeurs de lutter sur leurs marchés ouest-européens, en réduisant les coûts et donc en principe les prix de vente... Ce que réclament in fine les clients dans toutes les enquêtes. Même s'ils s'affirment contre lesdites délocalisations. Spécialisées dans les véhicules petits ou compacts, les industries automobiles en France et en Italie sont plus vulnérables que leurs rivales allemandes.

Les déclarations faites au salon :

Ce mardi, Philippe Varin, président du directoire de PSA Peugeot Citroën a indiqué viser en février une part de marché de 14,8% en Europe, comme en janvier. Il attend une baisse moyenne du marché automobile allemand de 25% à 30%. Il estime que les ventes du premier semestre se situeront à un niveau relativement bon par rapport au second semestre 2009 en Europe. Il maintient sa prévision d'une baisse de 9% du marché  automobile européen sur l'ensemble de l'année.

Frédéric Banzet, directeur général de la marque Citroën, a précisé "observer de petits signes sur le marché des utilitaires légers annonçant une possible stabilisation" et que la baisse des prises de commandes sur le marché automobile français avait été moins forte en février qu'en janvier.

Chez Renault, le directeur général délégué,  Patrick Pélata, reconnait que la baisse des prises de commandes était réelle depuis le début de l'année. Il prévoit que le marché français touchera peut-être son point bas en mai. A ses yeux, la deuxième partie de l'année dépendra du moment de la  reprise économique . Mais la prévision d'une baisse de 10% du marché européen en 2010 reste d'actualité.

Colin Dodge, responsable de la zone Europe de Nissan, ajoute que le constructeur japonais, Avtovaz et Renault pourraient capter jusqu'à 40% du marché russe ensemble d'ici 2014-2015.

Norbert Reithofer, le patron de BMW, lui, a indiqué que ses ventes avaient de nouveau bondi en février, d'environ "14%" après une hausse de près de 17% en janvier. Il confirme son objectif de vendre plus de 1,3 million de voitures cette année. Pour 2010, "nous sommes prudemment optimistes. Les nouveaux modèles vont avoir un effet positif sur le groupe" a-t-il ajouté. Concernant les coopérations, un thème récurrent pour le constructeur qui cherche à réduire ses coûts, le patron de BMW a rappelé mardi que les discussions se poursuivaient avec PSA. Et "il y a d'autres possibilités de coopération avec PSA " a-t-il indiqué.

Chez Porsche, le patron de l'activité automobile dit prévoir des ventes annuelles meilleures que celles de 2009.

Le PDG de Ferrari, Luca Cordero di Montezemolo (par ailleurs dirigeant du patronat italien, la Cofindustria) a lui déclaré qu'il espérait afficher cette année des performances meilleures qu'en 2009 mais considère que 2010 sera tout de même une année "difficile".

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