La comparaison avec Tesla est pourtant flatteuse... Mais Olivier Lombard, le fondateur d'Hopium, la startup automobile qu'il a fondée en 2018, ne la partage pas. L'ancien pilote de course automobile revendique au contraire une histoire différente de celle d'Elon Musk, le créateur de la célèbre marque automobile américaine qui a révolutionné le marché des voitures électriques. Dévoilée ce jeudi, La Machina Alpha Zéro, le premier concept-car d'Hopium, ne s'inscrit pas, selon lui, dans les pas de la Model S, la voiture de référence de Tesla.
Technologie de rupture
Hopium a pourtant tout pour devenir le Tesla de demain. L'entreprise créée par cet ancien pilote de course automobile parie sur une technologie de rupture : la propulsion à hydrogène. Le trentenaire vise une commercialisation en 2025 d'une première berline, qui sera inspirée de la Machina Alpha Zéro.
L'audace du pari est inversement proportionnelle au nombre de modèles actuellement disponibles sur le marché sur cette technologie. Il n'y a guère que Toyota et sa Mirai, Honda et sa Clarity (non commercialisée en Europe) et Hyundai (Nexo et iX35). Et encore... Les ventes de ces modèles sont lilliputiens... Moins de 2000 à peine à eux quatre dans le monde. En outre, ces constructeurs sont en train de réviser leurs prévisions sur cette technologie. Ainsi, Toyota est revenu sur sa doctrine consistant à ne pas aller sur la voiture électrique à batterie, estimant que le véritable avenir, c'est l'hydrogène. Depuis un an en effet, le groupe japonais a changé son fusil d'épaule et travaille avec Suzuki sur une gamme de voitures électriques à batteries.
Pour Olivier Lombard, Hopium dispose de deux avantages. Le premier c'est le timing. En visant une commercialisation en 2025, l'entrepreneur parie sur le développement d'une infrastructure plus développée qu'aujourd'hui. Plusieurs pays européens ont effectivement décidé de déployer des réseaux de recharge à hydrogène, notamment pour convertir les poids lourds à cette technologie. Incidemment, les voitures particulières en profiteraient.
Du style et de la performance
Second avantage pour Hopium, le design. Pour dessiner sa première berline, Olivier Lombard est allé chercher les services de Felix Godard, un ancien designer de Porsche et Tesla. Avec ce design très épuré, l'ancien pilote espère positionner Hopium en haut du panier et créer de l'attractivité stylistique. Selon lui, la clé de la réussite c'est le design et la performance. Sa berline ambitionne d'atteindre une autonomie de 1.000 km avec 500 chevaux. Pour concevoir son premier prototype, il s'est entouré d'une équipe d'ingénieurs très engagés dans la cause de l'hydrogène et qui ont travaillé sur de tels projets dans l'automobile mais également dans l'aéronautique.
Mais Hopium ne veut pas seulement offrir de la performance. L'entreprise parisienne veut repenser la mobilité de demain en imaginant une nouvelle expérience de mobilité. Cette fois, Olivier Lombard touche un autre domaine d'expertise qui se joue actuellement entre les plus gros constructeurs automobiles du monde, à savoir la maîtrise logicielle. Un chantier pharaonique lorsqu'il s'agit d'automobile et qui, outre le temps de développement, nécessite des enveloppes budgétaires qui se comptent en milliards d'euros. En outre, Hopium développe sa propre pile à combustible. Un autre foyer de dépense R&D extrêmement ambitieux.
Des objectifs ambitieux
Mais Olivier Lombard est déterminé. "Nous sommes concentrés sur notre projet, nous avons une feuille de route avec des étapes de développement très ambitieux. Mais nous faisons ce qu'on dit", a-t-il encore réaffirmé ce jeudi à l'occasion de la présentation de la Machina.
Après avoir levé 7,3 millions d'euros en début d'année, Hopium se dit ouvert à des partenariats industriels, mais tient à son indépendance. L'objectif est de commercialiser 8.000 voitures par an à l'horizon 2030. Olivier Lombard donne rendez-vous en 2022 pour la présentation de l'Alpha Un et préfigurera la gamme Hopium.
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