« Vergnet, qui dispose d'un savoir-faire presque unique dans l'installation d'éoliennes rabattables et de panneaux solaires sur des terrains peu accessibles, a un vrai potentiel de développement, estime François de Rugy qui en a pris la vice-présidence en janvier 2024. Je vais apporter mon concours au PDG pour que l'entreprise retrouve de la profitabilité ».
Avec Christophe Debien, président de l'Organisation pour le climat et l'économie circulaire (OCCE), également nommé vice-président, l'ancien ministre de la Transition énergétique d'Emmanuel Macron fait donc le pari du retournement de Vergnet. La société cotée sur Euronext Growth Paris a, de fait, subi un déficit de 20 millions d'euros en 2022. « Cette situation est conjoncturelle et due à la perte de contrats notamment en Afrique, assure Vincent de Mauny, nouveau PDG de Vergnet depuis juin dernier. Après des résultats bien meilleurs en 2023, notre nouvelle stratégie, redéployée vers l'Europe concernant l'énergie photovoltaïque, ainsi que l'expérience et la notoriété de nos deux nouveaux administrateurs, devrait porter ses fruits ».
Senior advisor au sein de la petite banque d'affaires Alantra depuis décembre 2022, François de Rugy compte bien mettre à disposition de Vergnet son épais carnet d'adresses. Objectif, mieux faire connaître les spécificités de l'entreprise grâce à un gros effort commercial.
Un millier de dispositifs Vergnet dans le monde
Créée en 1989 à Ormes près d'Orléans dans le Loiret par Marc Vergnet, la société déploie, principalement dans les lieux difficilement accessibles ou cycloniques, des éoliennes à pales rabattables et des panneaux solaires. Quelque 1.000 installations réalisées par les ingénieurs de la société sont ainsi recensées principalement en Afrique (Mauritanie, Ethiopie, Tchad, Nigéria), dans les Caraïbes (Antilles françaises), au Brésil, ainsi que dans la zone Asie Pacifique (Japon, Australie, Nouvelle Calédonie, Fidji). Vergnet, qui emploie 320 collaborateurs dont 120 dans l'Hexagone, opère deux filiales, au Brésil et en Nouvelle Calédonie.
L'ETI réalise aujourd'hui à l'international 75% de son chiffre d'affaires total, soit 18 millions d'euros. L'instabilité politique de certaines de ces zones, mais aussi les fortes incitations gouvernementales en faveur de la production d'énergie renouvelable, poussent l'entreprise à accélérer son déploiement sur le marché français. Confronté aux géants de l'énergie renouvelable que sont notamment Total, Général Electric ainsi que le danois Vestas, Vergnet ambitionne ainsi de commercialiser à grande échelle ses panneaux solaires dans l'Hexagone.
Manque de poseurs de panneaux
Un premier parc de près de 500 pièces a d'ores et déjà été installé dans une exploitation agricole à Tavers, près d'Orléans. « Nous tablons par ce biais sur trois à quatre millions d'euros de chiffre d'affaires additionnel dès 2024, assure Vincent de Mauny. Longtemps hésitant vis-à-vis du photovoltaïsme, le cadre réglementaire y est désormais très favorable. La loi de février 2023 notamment, qui prévoit l'installation obligatoire d'ombrières dans les parkings de plus de 1500 m2, constitue ainsi un appel d'air important. A terme, Vergnet devrait ainsi réaliser et mettre en exploitation une vingtaine de parcs à l'échelle du territoire national ». Sur ce marché de l'énergie renouvelable en forte croissance, Vergnet, comme ses concurrents, se heurte toutefois au manque de main-d'œuvre expérimentée. Dans ce contexte, la société vient de créer sa propre académie de formation pour pallier cette pénurie. Initiée en partenariat avec les CFA d'Orléans et du BTP Centre-Val de Loire, elle a démarré courant janvier sa première promotion de poseurs de panneaux solaires. Une première en France qui pourrait être dupliquée par d'autres acteurs du photovoltaïque
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