Le laboratoire Servier condamné pour un décès lié à un autre médicament que le Mediator

Nicole Goudman est décédée en 1995 à l'âge de 47 ans alors qu'elle souffrait d'hypertension artérielle pulmonaire et attendait une greffe coeur-poumon. Une expertise médicale judiciaire avait établi un lien de causalité entre son hypertension artérielle pulmonaire et la prise d'Isoméride, un coupe-faim commercialisé en France entre 1985 et 1997, année de son retrait du marché mondial en raison des risques sanitaires qu'il représentait.
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Le laboratoire pharmaceutique Servier, qui fabrique le Mediator accusé d'avoir causé 500 à 2.000 morts, a été condamné à indemniser la famille d'une femme décédée après avoir pris de l'Isoméride, un autre de ses médicaments retiré depuis du marché, a annoncé samedi l'Association des victimes de l'Isoméride et du Mediator (Avim).

Dans un arrêt en date de jeudi, la Cour d'appel de Versailles condamne Servier à verser 145.500 euros à la famille Goudman, un montant revu à la hausse par rapport à celui du jugement initial, rendu en 2006 et dont Servier avait obtenu l'infirmation en appel avant une annulation en cassation.

Nicole Goudman est décédée en 1995 à l'âge de 47 ans alors qu'elle souffrait d'hypertension artérielle pulmonaire et attendait une greffe coeur-poumon. Une expertise médicale judiciaire avait établi un lien de causalité entre son hypertension artérielle pulmonaire et la prise d'Isoméride, un coupe-faim commercialisé en France entre 1985 et 1997, année de son retrait du marché mondial en raison des risques sanitaires qu'il représentait.

Le docteur Dominique-Michel Courtois, président de l'Avim, s'est félicité dans un communiqué de l'arrêt de la cour d'appel, qui constitue selon lui "un signal fort à l'encontre de Laboratoire Servier et marque la fin de l'impunité dont il semblait jouir".

L'Avim a déposé il y a dix jours 116 plaintes pour homicides et blessures involontaires liées au Mediator, l'anorexigène prescrit comme antidiabétique produit par Servier, retiré à son tour du marché français en 2009, longtemps après l'arrêt de sa commercialisation dans d'autres pays occidentaux.

Un rapport accablant de l'Inspection générale des affaires sociales (Igas) a accusé la semaine dernière Servier d'avoir "anesthésié" les acteurs de la chaîne du médicament pendant 35 ans pour commercialiser son produit.

Ce rapport a conduit le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a promettre une réforme "radicale" du système français de pharmacovigilance d'ici la fin de l'année.

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