L'Assurance maladie va devoir se serrer la ceinture en 2018

Les économies attendues dépasseront allègrement les 4 milliards d'euros en 2018. L'industrie du médicament devrait fortement contribuer à cet effort.
Jean-Yves Paillé
Le précédent Projet de loi de financement de la sécurité sociale avait chiffré l'objectif de dépenses à 190,7 milliards d'euros (+2,1%) en 2017. Il atteindrait 195 milliards pour 2018.

A quel point l'Assurance maladie contribuera-t-elle aux économies budgétaires ? Ces derniers jours, les premiers éléments de réponse ont été donnés par la ministre de Santé Agnès Buzyn, et lors de la présentation du projet de loi de finances pour 2018 (PLF).

Comme annoncé durant la campagne d'Emmanuel Macron, l'objectif national de dépenses de l'Assurance maladie sera bien fixé à +2,3% par an de 2018 à 2020, afin d'économiser jusqu'à 15 milliards de dollars durant son quinquennat. Il vise un retour à l'équilibre de l'Assurance maladie. Pour atteindre cette limite des hausses de dépenses, les économies demandées à l'Assurance maladie dépasseront allègrement les 4 milliards d'euros, contre 4 milliards d'euros l'année dernière ou encore 3,4 milliards d'euros en 2015. L'effort demandé sera donc sans précédent.

Le précédent Projet de loi de financement de la sécurité sociale avait chiffré l'objectif de dépenses à 190,7 milliards d'euros (+2,1%) en 2017. Il atteindrait 195 milliards pour l'année prochaine avec cet objectif de +2,3%. Sans économies, les dépenses totales pourraient presque flirter avec la barre des 200 milliards, selon le gouvernement, en raison du vieillissement de la population, et en parallèle de l'augmentation de la prévalence de maladies chroniques comme le diabète.

Médicament: Buzyn "évoque un effort considérable"

Le médicament, qui aujourd'hui représente environ 15% des dépenses totales de la sécurité sociale, sera une nouvelle fois mis à contribution. Si l'on ne connait pas encore les économies précises à la charge du secteur (le PLFSS 2018 sera présenté demain), Agnès Buzyn a évoqué hier un "effort considérable" de plus de 1 milliard d'euros, avec l'augmentation de prescriptions de génériques et des baisses de prix de médicaments principalement.

En juin, l'Assurance maladie avait elle-même proposer d'économiser avec ses "propres leviers" de près de 2 milliards d'euros en 2018, en promouvant les génériques, de meilleures prescriptions, en luttant contre la fraude, entre autres, mais aussi en développant le virage ambulatoire (moins d'hospitalisations, plus de soins en ville) et des prises en charges plus "adéquates" en établissement, à hauteur de 470 millions d'euros. La somme visée n'inclut pas le résultat des négociations sur les prix des médicaments dans le cadre du comité économique des produits de santé (CEPS).

Jean-Yves Paillé

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