
C'est le feu vert dont Cerba avait besoin pour développer son activité. Le géant français de la biologie médicale a obtenu l'autorisation d'exercer l'activité de biologie médicale vétérinaire (analyses médicales via des prises de sang, biopsies, etc.) plus d'un an après la création de sa filiale Cerba Vet. Catherine Courboillet, présidente du groupe Cerba Healthcare, a annoncé à La Tribune avoir reçu un "aval sans condition de l'Ordre national des vétérinaires lundi 3 avril".
Contacté par La Tribune, Jacques Guérin a confirmé la décision prise par l'institution professionnelle qu'il préside.
"L'inscription de la société (Cerba, Ndlr) au tableau de l'ordre est en cours. C'est une question de quelques jours en raison du délai administratif de gestion du dossier."
Décision contraire à celle du conseil régional d'ordre des vétérinaires
Par cette décision, l'Ordre infirme "la décision de refus d'inscription prise le Conseil de l'Ordre des vétérinaires d'Île-de-France et des DOM", actée fin 2016, ajoute-t-il.
Selon un procès-verbal que nous nous sommes procuré, le Conseil régional de l'Ordre justifiait le refus d'inscription de Cerba Vet au tableau de l'ordre par le manque d'information sur sa structure économique. L'institution déplorait en outre une "atteinte à l'indépendance du vétérinaire" car "l'activité d'analyses vétérinaires du groupe (Cerba, Ndlr) est entièrement régie par Cerba Healthcare". Or, à l'instar de la biologie médicale, la réglementation stipule que "plus de la moitié du capital et des droits de vote doit être détenu par des personnes physiques ou morales exerçant la profession de vétérinaire", afin que ces derniers restent indépendants.
L'Ordre national juge au contraire que "l'atteinte à l'indépendance des vétérinaires n'est pas démontrée", précise Jacques Guérin.
Du côté de certains syndicats professionnels, la pilule est dure à avaler. Jean-Philippe Corlouer, président du Syndicat national des centres hospitaliers vétérinaires, ne comprend pas cette décision :
"Cela pourrait avoir des conséquences catastrophiques au niveau de la santé publique et de la profession de vétérinaire. Ce type de groupe est contrôlé par des financiers avant de l'être par les vétérinaires. Demain, n'importe quel groupe pourra prendre le contrôle de groupes vétérinaires. La qualité des soins et l'indépendance professionnelle du secteur vole en éclat au profit de la rentabilité.
Une activité clé pour le développement du géant Cerba
Le groupe Cerba Healthcare, qui doit finaliser prochainement son rachat par les fonds d'investissement PSP et Partners, compte beaucoup sur les opérations de fusions dans le secteur morcelé de la biologie médicale vétérinaire. Et ce, afin de trouver un second souffle dans sa stratégie de développement basée sur la concentration. "Nous avons été freinés. Mais nous voulons devenir le numéro 1 de la biologie vétérinaire en France", dit Catherine Courboillet.
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