Pourquoi Servier sort son chéquier dans le Loiret

GIDY (LOIRET). Principal site hexagonal du laboratoire de Servier, spécialisé notamment dans la cardiologie et les maladies veineuses, l’usine de Gidy près d’Orléans sera considérablement renforcée via un investissement total de 120 millions d’euros d’ici 2028. Objectif, augmenter sensiblement la production de médicaments notamment dans le traitement des cancers.
Au sein des lourds investissements consentis sur le site de Gidy, figurent l’installation de panneaux solaires pour produire d’ici deux ans 20% de son énergie, ainsi que la modernisation des équipements industriels afin de réduire de 25% l’empreinte carbone de sa production à l’horizon 2030.
Au sein des lourds investissements consentis sur le site de Gidy, figurent l’installation de panneaux solaires pour produire d’ici deux ans 20% de son énergie, ainsi que la modernisation des équipements industriels afin de réduire de 25% l’empreinte carbone de sa production à l’horizon 2030. (Crédits : Reuters)

L'affaire du Mediator, toujours en cours, n'empêche pas le laboratoire français Servier de nourrir d'importants projets de développement pour son site loirétain de Gidy, situé à une dizaine de kilomètres d'Orléans. Ainsi le groupe prévoit d'y investir environ 120 millions d'euros sur cinq ans, dont les deux tiers, soit 80 millions d'euros, seront destinés à la partie industrielle. Dans ce cadre, le bâtiment actuel de fabrication se verra doté d'une ligne de production supplémentaire, en principe opérationnelle début 2026. Une autre ligne de ce budget concernera parallèlement la modernisation des équipements de production dans leur ensemble. Par ces deux biais, Servier compte faire progresser ses volumes de 25% d'ici à cinq ans. L'objectif est ainsi de passer de 244 millions de boîtes de médicaments produites en 2022 à 300 millions en 2028. Le reliquat de 40 millions d'euros sera quant à lui consacré au département de R&D. Une extension de 6.000 m2 de l'unité actuelle de recherche et développement du site Gidy verra ainsi le jour d'ici 2026. L'objectif est d'y accueillir la centaine de chercheurs basés à Orléans afin de regrouper l'ensemble des ressources de Servier en R&D, soit environ 250 collaborateurs, sur un même lieu. Déjà entre 2019 et 2022, le laboratoire avait investi 80 millions d'euros pour créer le Bio-S, un outil spécifique pour lancer de nouveaux essais cliniques dans les bio-médicaments. De premiers lots devraient être mis sur le marché en 2025.

Construit en 1973, le site de Servier dans le Loiret s'étend sur 63 hectares et comprend une surface de bâtiments de quelque 100.000 m2. L'une des trois principales usines en Europe avec celle Arklow en Irlande et celle de Bialoleka en Pologne, elle œuvre dans les principaux domaines de spécialisation de Servier : les maladies cardiovasculaires, immuno-inflammatoires, veineuses, le diabète et enfin les cancers (oncologie). Outre le Daflon pour le traitement des veines, l'antidiabétique le Diamicron constitue sa marque de médicaments la plus connue. Au sein du groupe, qui a réalisé 5 milliards d'euros de chiffres d'affaires et emploie 21 000 salariés dans le monde, l'unité du Loiret représente 800 collaborateurs en 2023. Le projet de massifier la production, mené par le nouveau directeur industriel du site de Gidy, Augustin Blanc, se traduira par le recrutement de 100 personnes supplémentaires sur deux ans.

Gros volumes et Blister

Ces méga-investissements s'inscrivent dans le cadre d'une stratégie du groupe pharmaceutique dirigée dans deux directions. L'augmentation prévue de la production de 25% à moyen terme permettra d'une part de spécialiser l'unité de Gidy sur les gros volumes. Autre caractéristique future du site, sa première place dans le périmètre européen de Servier en termes de mise sous blister des médicaments. Il sortira complètement du conditionnement en pilulier. A contrario, l'usine irlandaise sera de son côté recentrée sur la production des petites séries. D'autre part, la massification des lignes à Gidy, mais aussi le renforcement conjoint du département de R&D, permettront de faire croître sensiblement l'offre en oncologie. Servier nourrit ainsi de fortes ambitions dans le domaine des traitements anti-cancéreux, notamment sur la partie digestive et du cerveau. D'ici à 2030, le laboratoire prévoit de passer la part des médicaments en oncologie dans le chiffre d'affaires total, de 800 millions d'euros à trois milliards d'euros.

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Commentaires 3
à écrit le 14/10/2023 à 21:52
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Il faut garder des laboratoires français pure souche, certains intérêts étrangers voudraient de nouveau réussir ce qui a été déjà fait avec notre industrie . On a vu Sanofi le laboratoire " français " détenu en grande partie par des investisseurs ...

à écrit le 14/10/2023 à 8:43
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Parce qu'il commence à avoir beaucoup de casseroles ? Non même pas ça c'est normal.

le 14/10/2023 à 10:16
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Casseroles made in France (Loiret), de quoi faire une batterie de cuisine. :-) Y a le mésusage des médicaments (prévu pour une pathologie, utilisé pour autre chose) mais parfois, un labo aux USA, qui refuse de donner les effets secondaires d'une mol...

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