Theranos abandonne ses tests sanguins supposés révolutionnaires

La startup américaine ferme ses installations de tests sanguins à très bas prix et se sépare de 40% de ses employés. Theranos va se recentrer sur un système moins ambitieux qu'il espère vendre à des laboratoires. Mais celui-ci n'a pas encore été validé par les autorités de santé...
Jean-Yves Paillé
En juin, Theranos a avoué aux autorités américaines que les dizaines de milliers de tests effectués en 2014 et 2015 avec sa plateforme Edison étaient non valables.

Sous la tempête, Theranos opère un changement de stratégie radical. La startup abandonne l'activité qui lui a permis d'être valorisée jusqu'à 9 milliards de dollars en 2014. Elizabeth Holmes, la fondatrice de Theranos en 2003, a annoncé mercredi 5 octobre ne plus rien miser sur Edison. Cette machine devait être capable d'effectuer plusieurs centaines de tests sanguins du diabète au cancer en passant par l'hépatite C, et ce à très bas prix avec une seule goutte sang. La patronne de la startup assurait dans une vidéo promotionnelle en 2015 que le modèle du marché des tests sanguin allait être redéfini par cette technologie.

"Nous avons décidé de fermer nos laboratoires cliniques et les centres Theranos", explique Elizabeth Holmes. Conséquence : Theranos taille dans ses effectifs, se séparant de 40% de ses employés en Arizona, Californie et Pennsylvanie (environ 340 personnes sur 790).

Theranos mise tout sur ses "minilab"

La startup américaine va se recentrer sur un projet présenté le 1er août à l'occasion d'un meeting de scientifiques à Philadelphie : les "minilab". Ces machines peuvent tenir sur un bureau et sont censées être capables d'effectuer plusieurs tests à partir d'échantillons de sang. Elizabeth Holmes assure qu'elles peuvent diagnostiquer le virus Zika. Mais pour le moment Theranos n'a pas obtenu l'aval de la FDA, l'agence américaine de l'alimentation et de la santé, pour lancer ce produit et le vendre aux laboratoires.

Le résultat d'une désillusion

Theranos est forcé de changer de stratégie suite à la remise en question de l'efficacité d'Edison. En juin, Theranos a avoué aux autorités américaines que les dizaines de milliers de tests effectués en 2014 et 2015 avec sa plateforme Edison étaient non valablesDes patients était donc susceptibles de recevoir des résultats erronés. Et cela a pu induire en erreur des médecins dans leur prise de décision.

Autre conséquence, les autorités de santé américaines ont interdit en juillet à Elizabeth Holmes d'opérer ou diriger tout laboratoire pendant deux ans. Pour le moment, cette sanction n'est pas effective, la fondatrice de Theranos ayant fait appel.

Jean-Yves Paillé

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Commentaires 3
à écrit le 07/10/2016 à 7:58
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Encore une start up bidon, bon vent!

à écrit le 06/10/2016 à 14:00
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Une licorne qui disparaît....quand le n'importe quoi fait office d'ambition économique....

à écrit le 06/10/2016 à 12:42
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Il y a une sacré différence entre savoir convaincre des financiers et gérer une entreprise. L'argent n'apporte pas tout. Dommage, encore des milliards perdus dans une économie trop financiarisée qui dévisse.

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