La construction en France d'un troisième réacteur nucléaire de type EPR, évoqué en janvier par Nicolas Sarkozy, ne devrait pas intervenir d'ici à 2020, le gouvernement privilégiant les économies d'énergie et le développement des énergies renouvelables, a indiqué ce dernier mercredi.
"Deux EPR ont d'ores et déjà été décidés" à Flamanville (Manche) et Penly (Seine-maritime), a rappelé Jean-Louis Borloo, ministre de l'Ecologie et de l'Energie, en présentant le programme des infrastructures énergétiques de la France à l'horizon 2020.
Selon le ministre, "il n'y a pas de nécessité" de construire de nouveaux réacteurs "pour des besoins énergétiques nouveaux", car la consommation d'électricité devrait rester stable dans les dix prochaines années.
La question pourra se poser "ultérieurement" si l'Agence de sûreté nucléaire n'autorisait pas le prolongement de la durée de vie des centrales actuelles au-delà de 30 ou 40 ans, a-t-il ajouté.
Les 58 réacteurs français, répartis sur 19 sites, ont un âge moyen de 22 ans. Deux centrales, celles de Fessenheim en Alsace et du Tricastin dans la Drôme, atteindront 30 ans en 2009.
EDF souhaite prolonger la durée de vie de ses centrales, prenant l'exemple des Etats-Unis où un grand nombre de réacteurs ont déjà obtenu l'autorisation de fonctionner jusqu'à 60 ans.
Dans tous les cas, "quelle que soit la décision" de l'Agence de sûreté nucléaire, "il n'y aura aucun déficit dans la production d'énergie électronucléaire" à l'horizon 2020 grâce aux EPR de Flamanville et de Penly, estime le ministère de l'Energie dans un document remis à la presse.
La construction d'un 3e réacteur de type EPR en France avait été évoquée fin janvier par le président français qui avait reconnu "la volonté de GDF Suez d'assumer la maîtrise d'ouvrage et l'exploitation" de ce réacteur.
Partenaire d'EDF sur l'EPR de Penly, GDF Suez milite pour obtenir la direction d'un chantier d'EPR en France, qui lui offirait une vitrine pour exporter des réacteurs à l'étranger.
"La révolution énergétique française, c'est +économie d'énergie, économie d'énergie, économie d'énergie+, et développement très puissant des énergies renouvelables", a cependant martelé M. Borloo mercredi.
Il a affirmé que cette "révolution" passerait par le doublement en 12 ans de la production d'énergie renouvelable (multiplication par 400 de l'énergie solaire photovoltaïque, par 12 des réseaux de chaleurs et par 2 de la production de "bois-énergie").
L'objectif est de porter à 23% la part des énergies renouvelables dans la consommation finale d'énergie, contre un peu plus de 10% actuellement.
La consommation totale d'énergie devrait dans le même temps baisser de 6% par rapport à son niveau de 2006. Ce recul sera particulièrement marqué pour les énergies fossiles: -10% pour le gaz, -17% pour le pétrole et -43% pour le charbon.
La moitié des 17 centrales françaises au charbon devraient être arrêtées d'ici à 2016. En outre, aucune nouvelle centrale ne sera autorisée si elle n'est pas équipée d'un système de captage et de stockage du CO2, indique le ministère.
Le gouvernement espère ainsi réduire de 29% les émissions de gaz à effet de serre liées à la consommation d'énergie. Elles devraient d'élever à 290 millions de tonnes équivalent CO2 en 2020 contre 407 millions de tonnes en 2005.
Pas de troisième EPR en France avant 2020
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