Disneyland Paris profite de la journée mondiale de l'énergie pour dévoiler un nouveau projet d'envergure : recouvrir son parking visiteur d'une ferme solaire grande comme 24 terrains de football. Dans un communiqué de presse, le parc d'attraction explique avoir lancé la construction de ce qu'il revendique être "l'une des plus grandes centrales en ombrières photovoltaïques d'Europe". Les travaux ont débuté cet été et devraient s'achever en 2024, mais une première partie de la centrale doit être opérationnelle dès le printemps prochain.
La lourde empreinte carbone du tourisme
« En tant qu'entreprise et leader du tourisme, nous devons miser sur le développement durable de notre destination et de ses alentours en optant pour des pratiques écoresponsables », explique Natacha Rafalski, présidente de Disneyland Paris, citée dans le communiqué, alors que l'empreinte carbone du tourisme mondial reste considérable.
Selon une étude, parue en 2018 dans la revue Nature Climate Change, 8 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont dus au tourisme (transport, alimentation, hébergement et achats des voyageurs compris). A titre de comparaison, le transport maritime représente 3 % des émissions mondiales de CO2.
750 tonnes de CO2 économisées par an
Dans le détail, le dispositif couvrira près de 10.000 places de parking et comprendra 17 hectares d'ombrières photovoltaïques et 67.500 panneaux solaires. L'installation doit permettre de produire 31 GWh par an, soit l'équivalent de la consommation énergétique annuelle d'une ville de 14.500 habitants.
Disneyland Paris, qui est la première destination touristique privée en Europe, précise que cela représente "techniquement assez d'énergie renouvelable pour alimenter environ 17% de la consommation électrique actuelle" du parc. Toutefois, l'installation n'a pas pour but l'autoconsommation. Autrement dit, l'électricité produite à partir de cette centrale solaire n'alimentera pas directement les besoins énergétiques du site. Le dispositif devrait néanmoins contribuer à réduire de 750 tonnes par an les émissions de CO2 du territoire local de Val d'Europe, en Seine et Marne, où le parc est implanté.
Une PME montpelliéraine à la manoeuvre
Ce projet fait l'objet d'un co-investissement (dont le montant n'est pas communiqué) avec Urbasolar, PME montpelliéraine créée en 2006 et rachetée en 2019 par l'énergéticien suisse Axpo. La société assurera la gestion et l'exploitation de la centrale.
« Cette centrale solaire, initiée par Disneyland Paris, est sans précédent en Europe. Il s'agit d'un projet réalisé sur mesure, totalement intégré à la stratégie d'innovation d'Urbasolar en matière de surveillance des systèmes et de gestion de l'énergie sur site » font valoir Stéphanie Andrieu et Arnaud Mine, respectivement directrice générale et président d'Urbasolar, cités dans le communiqué de presse.
Cette initiative s'inscrit dans une stratégie plus globale du parc d'attraction qui cherche à réduire ses émissions de gaz à effet de serre et à décarboner son approvisionnement énergétique. Pour couvrir ses besoins en chaleur, le site a recours à l'énergie géothermique via une centrale située à proximité qui transforme la chaleur et la vapeur naturellement présentes dans le sol. Le parc s'est également équipé d'une station d'épuration et a mis fin aux pailles et aux plastiques mono-usage.
Bon élève
Disneyland Paris serait le troisième site touristique européen (et le septième à l'échelle mondiale) le plus écoresponsable, selon un récent classement réalisé par Uswitch, comparateur en ligne de services énergétiques. Sur le Vieux-Continent, il se place derrière le Musée d'histoire naturelle de Tring (Royaume-Uni) et la tour Eiffel. Évalué selon six critères (réduction de la consommation d'eau, faibles émissions, transports durables, efforts de reforestation, programmes de recyclage et recours aux énergies renouvelables), le parc francilien obtient la note de 42 sur 60. A l'échelle internationale, Disney s'est engagé à réduire ses émissions de 50 % à l'horizon 2020 par rapport au niveau de 2012. En 2019, le groupe était déjà parvenu à réduire ses émissions nettes de 47% par rapport à 2012.
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