[Article publié le mercredi 12 juillet à 9h34, mis à jour à 15h50] Oklo, jeune société créée en 2013, va faire son entrée en Bourse. Elle va pour cela fusionner avec AltC Acquisition, un véhicule déjà coté au New York Stock Exchange et dont la seule vocation est de permettre à une société d'entrer en Bourse plus facilement (aussi appelé SPAC), avec des contraintes réglementaires allégées. La start-up prévoit de lever 500 millions de dollars lors de cette opération, selon un communiqué publié mardi.
Cette somme sera consacrée à la réalisation de son premier réacteur à fission, baptisé Aurora. Le groupe de Santa Clara (Californie) vise une mise en service en 2026 ou 2027.
« Les deux ingrédients les plus importants d'un avenir prometteur sont l'abondance d'intelligence et d'énergie. Je m'intéresse depuis longtemps au potentiel que présente le nucléaire pour créer de l'énergie propre, fiable et abordable à grande échelle », a commenté Sam Altman, président d'Oklo depuis 2015.
Ce trentenaire s'est fait connaître avec le lancement, en novembre, de ChatGPT, interface d'intelligence artificielle dite générative, qui propose des réponses détaillées à des questions formulées en langage courant.
La transaction, qui a été approuvée par les conseils d'administration d'Oklo et d'AltC, « devrait être conclue fin 2023 ou début 2024 ». Elle doit encore être soumise notamment à l'approbation des actionnaires d'AltC et des actionnaires d'Oklo, précise le communiqué.
De petits réacteurs plus facilement déployables
Concrètement, Oklo prévoit de construire des petits réacteurs nucléaires - aussi appelés SMR (small modular reactors) - dont les délais de réalisation sont théoriquement plus réduits que ceux des centrales traditionnelles et qui peuvent être installés plus facilement dans des zones reculées. Elle veut aussi proposer un service de recyclage du combustible nucléaire.
« La technologie d'Oklo est conçue pour être installée sur un large éventail de sites, nécessite beaucoup moins de terrain que les réacteurs nucléaires traditionnels et fonctionne pendant au moins une décennie avec du combustible recyclé ou neuf avant le ravitaillement, ce qui devrait rendre ses solutions idéales pour les clients tels que les centres de données, les services publics, les installations de défense, les communautés, les usines et les sites industriels », expose la start-up dans son communiqué.
Oklo ne dispose encore d'aucun site propre actuellement. Elle s'est vu refuser, en janvier 2022, un permis de construction d'un SMR en Idaho par l'Agence de régulation du nucléaire (NRC), en raison notamment d'un manque d'informations sur les risques d'accidents et les réponses prévues en pareil cas.
(Avec AFP)
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