La Cour des comptes interroge EDF sur sa capacité à financer son internationalisation

La Cour des comptes s'inquiète du fait qu'EDF n'a pas réussi à dégager de cash flow depuis 2010. Elle juge que la structure financière du projet de Hinkley Point au Royaume-Uni est de nature à fragiliser encore un peu plus la situation financière du groupe français.
EDF a-t-il les moyens d'investir à l'étranger, mais également massivement en France?

La Cour des comptes s'interroge sur la politique d'internationalisation d'EDF. Dans un rapport qui vient d'être publié, la juridiction financière critique les choix d'investissement à l'international de l'énergéticien français. Elle évoque notamment les rachats de l'entreprise américaine Constellation et de la britannique British Energy entre 2005 et 2009 :

"Ces acquisitions ont accentué l'augmentation de son endettement", conduisant à "une situation de fragilité financière".

La Cour des comptes rappelle qu'elle avait déjà critiqué le prix qu'avait payé EDF pour ces acquisitions, mais salue néanmoins la politique de cessions d'actifs menée depuis 2010 et qui a permis de rapporter près de 13 milliards d'euros à l'entreprise.

Cash flow négatif depuis 2010

Néanmoins, la Cour des comptes s'inquiète de l'incapacité d'EDF à dégager un flux de trésorerie disponible depuis 2010. Cela "limite fortement les capacités de développement du groupe à l'étranger, à plus forte raison dans un contexte de besoin d'investissements massifs dans le parc français", écrivent les sages de la rue Cambon. Et de citer "le partenariat complexe envisagé pour financer et réaliser le projet de centrale nucléaire britannique de Hinkley Point".

En début de semaine, le directeur financier d'EDF, jugeant que le financement de ce projet conduirait l'entreprise à de lourdes difficultés financières, a annoncé sa démission avec fracas, entraînant la chute de l'action du groupe et obligeant les gouvernements français et britannique à ré-affirmer publiquement leur soutien à son engagement dans ce projet.

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Commentaires 9
à écrit le 11/03/2016 à 15:12
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ca sent quand même le roussi, pour le consommateur d'électricité que je suis et le contribuable/actionnaire d'EDF. Au vue des sommes qu'ils engagent pour les EPR, pour la mise à niveau des anciennes centrales, le sauvetage d'AREVA, ou la gestion des ...

le 12/03/2016 à 10:03
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Rassurez-vous : Nous sommes probablement aussi aveugles, démagos, et incapables de faire le moindre sacrifice que nos parents. Regardez le taux de participation des étudiants aux manifestations contre la loi El Khomri. Si jeunes et déjà la tête dans ...

à écrit le 11/03/2016 à 13:35
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L'électricité comme toutes les énergie n'est pas une marchandise soumise aux lois du marché. Elle doit être comparée au cout du travail.

à écrit le 11/03/2016 à 9:40
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L'internationalisation sera financée par la hausse des tarifs de l'électricité, et si perte financière il y a, ils nous diront que c'est la faute du marché, de la crise. Ils font tous cela, et l'argent des Français continuent de s'évaporer avec leurs...

à écrit le 11/03/2016 à 9:28
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Et quand une entreprise possède a autant de centrales nucléaire sous sa responsabilité est endettée c'est le monde entier qui peut s'inquiéter. Quelle solution pour le nucléaire en capitalisme ?

à écrit le 11/03/2016 à 7:37
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une société qui s'endette pour distribuer du cash a ses actionnaires est vouée à l'échec EDF doit donc limiter la distribution de cash, ne plus s'endetter pour distribuer aux actionnaires et désormais baisser le dividende et le distribuer sous for...

le 11/03/2016 à 8:43
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On en parle moins, mais EDF est aussi un gros acteur mondial des énergies renouvelables, et se développe à grande vitesse dans ce domaine. Par ailleurs, attention à ne pas croire que le PV et l'éolien soient des énergies miracles. Elles ont elles au...

à écrit le 11/03/2016 à 0:46
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Pas de problème, le prix de l'électricité va augmenter, à défaut du contribuable, c'est le consommateur qui va trinquer.

à écrit le 10/03/2016 à 18:51
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le problème des entreprise publiques c'est justement qu'elles sont publiques et donc soumises à des décisions politiques , leurs dirigeants obéissent à l'actionnaire principal : l'état , aux mains du pouvoir du moment et c'est le contribuable et les...

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