Pourquoi Framatome (EDF) rachète une part d'Efinor

Via sa filiale Framatome, EDF rachète la moitié des activités du groupe cherbourgeois Efinor spécialisé dans le travail du métal. Une réponse au déficit de compétences de l’énergéticien dans la tuyauterie et le soudage à la veille du lancement de chantiers colossaux dans le nucléaire civil.
Grâce à l'arrivée des équipes d'Efinor, Framatome va intégrer des équipes de soudeurs aguerris
Grâce à l'arrivée des équipes d'Efinor, Framatome va intégrer des équipes de soudeurs aguerris (Crédits : Efinor)

Framatome poursuit sa politique de croissance externe pour muscler ses compétences dans l'industrie de l'atome. Après avoir racheté le groupe BHR spécialisé dans l'ingénierie des fluides pour la chimie et le nucléaire, la filiale d'EDF vient de finaliser l'acquisition des activités Energie et Défense du groupe métallurgiste normand Efinor (Cherbourg), son sous-traitant depuis une quinzaine d'années. Dans les tuyaux depuis plusieurs mois, la cession dont le montant n'a pas été dévoilé a été conclue officiellement le 9 mai.

Bernard Fontana, PDG de Framatome, n'en fait pas mystère. En s'offrant une entreprise au savoir-faire éprouvé dans l'ingénierie et la métallurgie des réacteurs, le groupe aux 15.000 collaborateurs cherche à rehausser son niveau de jeu en matière de soudure. Une spécialité rare et pointue dans laquelle sa maison-mère a montré quelques faiblesses, de l'aveu même de son PDG Jean-Bernard Levy. Ce rachat sonne donc comme une reprise en main à un moment clef pour la filière du nucléaire civil alors que se profile une rafale de chantiers. On pense bien sûr aux futurs réacteurs EPR mais aussi à la réparation des micro fissures repérées dans le circuit secondaire de plusieurs centrales françaises.

« Cette acquisition renforce notre capacité à fournir des solutions sûres et de haute qualité au service du parc actuel et des nouveaux projets de construction de centrales nucléaires », commente Bernard Fontana.

« La qualité des soudures est l'un des défis de notre industrie », complète en écho Catherine Comand, vice-présidente de la business unit « Base Installée » dans laquelle seront progressivement intégrés les 400 salariés et les actifs des huit ex entités françaises d'Efinor (à Cherbourg, Paris, Beaumont-Hague, Cadarache et Villefranche-sur-Saône). L'unité chapeautera également  les installations  britanniques du groupe normand qui est impliqué dans le chantier d'Hinckley Point où il a été choisi pour construire les piscines en inox destinées à recevoir le combustible et la salle de commandes.

Efinor regarde vers la mer

De son côté, Efinor explique vouloir poursuivre sa route en se concentrant sur ses autres domaines d'activité : le naval, l'oil&gas, l'industrie et l'environnement. A la tête de deux chantiers navals (Allais et Sea Cleaner), l'entreprise fondée par Fabrice Lepotier cible notamment les marchés de la dépollution marine et des énergies de la mer.

Investie dans l'offshore pétrolier au travers de la fabrication de Crew Boats, des bateaux de service pour le transport de petit fret et de personnel, elle entend bien mettre à profit ce savoir-faire pour se ménager une place de choix dans l'éolien marin. Ses dirigeants l'ont d'ailleurs réaffirmé l'autre jour lors d'une convention d'affaires sur l'éolien à Caen. Actionnaire avec l'écossais Simec Atlantis de la co-entreprise Normandie Hydrolienne, Efinor espère aussi jouer un rôle actif dans la construction d'un futur parc marémoteur du Raz Blanchard, juste au large des côtes qui abrite son quartier général.

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