TotalEnergies chiffre son méga-contrat en Irak à 10 milliards de dollars

Le géant français vient de signer un contrat portant sur quatre projets dans le domaine du gaz naturel, de l'énergie solaire et du retraitement de l'eau de mer en Irak, a annoncé le ministre irakien du Pétrole. Un contrat évalué lundi à 10 milliards de dollars d'investissement par TotalEnergies, contre 27 milliards indiqué dimanche par le gouvernement irakien.
Le groupe français TotalEnergies a salué lundi un retour par la grande porte en Irak avec un investissement qu'il a chiffré à environ 10 milliards de dollars.
Le groupe français TotalEnergies a salué lundi un "retour par la grande porte" en Irak avec un investissement qu'il a chiffré à environ 10 milliards de dollars. (Crédits : BENOIT TESSIER)

[Article publié le dimanche 5 septembre à 17h10, mis à jour le lundi 6 septembre (montant du contrat par TotalEnergies) à 12h24]

Alors que le contrat que vient de signer TotalEnergies en Irak avait été évalué à 27 milliards de dollars par le gouvernement irakien, le géant français a lui chiffré l'investissement à 10 milliards de dollars. Le ministre irakien du Pétrole Ihsan Abdul-Jabbar Ismail avait évoqué un investissement de 10 milliards dans les infrastructures suivis d'une deuxième salve de 17 milliards à terme. Mais lundi, TotalEnergies a précisé dans un communiqué que ses projets en Irak représentaient "un investissement global d'environ 10 milliards de dollars" (environ 8,4 milliards d'euros), sans évoquer d'autres montants. "Quand le ministre dit 27 milliards, il s'agit du Capex (les dépenses d'investissement, ndlr) plus l'Opex (les dépenses d'exploitation)", avait précisé Patrick Pouyanné le PDG du groupe dimanche lors d'une conférence de presse. "Et l'Opex, ce sont des coûts, et nous avons des revenus pour financer" ces dépenses, avait-il ajouté.

TotalEnergies signe donc un méga-contrat pour quatre grands projets en Irak censés réduire la dépendance aux énergies fossiles de Bagdad. L'Irak, actuellement dépendant de son voisin iranien qui lui fournit un tiers de ses besoins en gaz et en électricité, cherche en effet à exploiter davantage son potentiel dans le domaine des énergies renouvelables. Le deuxième pays de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) dispose d'immenses réserves de pétrole et de gaz, mais est confronté à une crise énergétique aiguë et fait face à d'incessantes coupures d'électricité qui alimentent le mécontentement social.

Les quatre projets concernent le domaine du gaz naturel, de l'énergie solaire et du retraitement de l'eau de mer dans le Sud irakien.

"Il s'agit du plus gros investissement d'une entreprise occidentale en Irak", s'est félicité dimanche Ihsan Abdul-Jabbar Ismail.

Le groupe français n'a de son côté pas commenté ni confirmé le montant du contrat. Il indique être présent en Irak depuis les années 1920, dans l'exploration-production d'hydrocarbures, avec aujourd'hui des participations minoritaires dans le champ de production pétrolière d'Halfaya (Missan, sud) et dans le bloc d'exploration de Sarsang (nord du Kurdistan irakien). Il y commercialise aussi des produits (lubrifiants) et services.

Les travaux débuteront "d'ici la fin de l'année"

Les travaux d'ingénierie vont débuter "immédiatement", a précisé le PDG du groupe français, Patrick Pouyanné, lors d'une cérémonie de signature à Bagdad.

"Nous prévoyons de mobiliser les équipes en Irak, à Bassorah, d'ici la fin de l'année 2021", a-t-il précisé.

Le ministre irakien du Pétrole a déclaré dimanche que TotalEnergies allait notamment investir, dans une première phase, 3 milliards de dollars dans un projet visant à injecter de l'eau de la mer du Golfe dans des champs pétroliers afin d'en améliorer la production. Le géant français investira aussi 2 milliards de dollars dans la construction d'une station de production de gaz naturel dans les cinq gisements méridionaux de West Qurna 2, Majnoun, Artaoui, Tuba and Luhais, selon le ministre. Un autre projet concerne l'augmentation de la production de pétrole sur le gisement d'Artaoui.

Enfin, le quatrième projet concerne la mise en place d'un champ de panneaux solaires à Artawi, près de Bassora dans le sud. A terme, les panneaux devraient produire "1.000 mégawatts", a précisé une source au ministère irakien du Pétrole, soit l'équivalent de l'énergie dégagée par un réacteur nucléaire. "L'Irak ne paiera rien", selon elle.

(Avec agences)

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Commentaires 11
à écrit le 06/09/2021 à 14:58
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Une belle contribution française à la démocrassie au proche orient...

à écrit le 06/09/2021 à 9:22
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Bienvenu dans le monde d'avant et au monde des 4°c en plus. Pas foutu de comprendre le rapport du GIEC !

à écrit le 06/09/2021 à 7:59
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L'Irak, hou la la la la, génial, youpi, quelle grande victoire, allez demain on passe au marché du Costa Rica brrr... que de frissons, que d'ambitions arrêtez les !

à écrit le 06/09/2021 à 5:19
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Total c'est SUPER çà sort de l'ORDINAIRE

le 06/09/2021 à 15:00
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Pour sûr un investissement vert qui apportera paix et prospérité aux français...

à écrit le 06/09/2021 à 0:17
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Je comprends mieux l'empressement du président Macron pour déclarer aux Irakiens que la France resterait quoi qu'il arrive dans le pays ! Les bons sentiments et les droits de l'homme en Afghanistan ne font bien sur pas le poids financier pour suscite...

le 06/09/2021 à 8:38
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Vous semblez découvrir une pratique présidentielle française .. pourtant bien établie en France depuis 50 ans .. regardez les films des années 70-80. Ils fourmillent de exemple de ce genre entre «  message civilisationel «  et vente de hélicoptère l...

le 06/09/2021 à 8:38
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Vous semblez découvrir une pratique présidentielle française .. pourtant bien établie en France depuis 50 ans .. regardez les films des années 70-80. Ils fourmillent de exemple de ce genre entre «  message civilisationnel «  et vente de hélicoptère ...

à écrit le 05/09/2021 à 19:13
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Pourquoi utiliser l'USD au lieu de l'EUR dans un tel contrat? J'aimerai comprendre.

le 05/09/2021 à 19:39
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C'est pour acheter des F22 ou F18 plutôt que des Rafales... Manifestement la France noyée dans l'UERSS n'a pas la force commerciale des USA.

le 06/09/2021 à 13:55
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Les USA l'exigent afin de pouvoir ensuite appliquer des sanctions si ça leur sied. Tout commerce international se fait en $$, l'euro est un épiphénomène à combattre (dirait Trump, il n'a pas eu le temps), Dollar First !

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