Transition énergétique : Beirens veut lancer des cheminées connectées

BUZANCAIS (INDRE). La filiale berrichonne du groupe Poujoulat depuis 2001, spécialisée dans la fabrication des cheminées industrielles, modernisera sensiblement son outil de production d’ici 2025, avec l'apport notamment digital. Pour financer cet investissement, Beirens bénéficiera d’un coup de pouce financier conséquent de la part du plan France relance 2030.
La réutilisation des fumées de cheminées pour le chauffage des usines est l’un des axes centraux de Beirens en matière de transition énergétique. Photo Bereins.
La réutilisation des fumées de cheminées pour le chauffage des usines est l’un des axes centraux de Beirens en matière de transition énergétique. Photo Bereins. (Crédits : Reuters)

Moderniser, digitaliser et robotiser son parc de machines. Baptisé Perf 2025, le plan de développement du cheministe Beirens ambitionne de propulser la PME (24 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021 et 240 salariés) basée à Buzançais au nord de l'Indre, dans l'ère industrielle 4.0. La société investira ainsi quelque 3,5 millions d'euros dans deux dispositifs déjà existants et un troisième en projet. Il s'agit d'une part de renforcer, et donc d'améliorer les performances, de la cellule robotisée de Beirens. Le poste 3D de l'atelier sera aussi modernisée. Au premier semestre 2023, l'entreprise prévoit enfin de créer une unité flambant neuve de découpe de tôles de cheminées.

Perf 2025, subventionné dans le cadre plan France relance à hauteur de 600.000 euros soit environ 15% de l'investissement, sera accompagné d'un volet de recrutement ambitieux. Ainsi, Beirens prévoit de recruter 20 nouveaux salariés d'ici 2024 qui viendront s'ajouter à la masse salariale présente. « Ces embauches concerneront tous les métiers, des ouvriers aux ingénieurs, précise Stéphane Mahuteau, directeur de l'usine de Buzançais. Pour pallier les difficultés de recrutement dans l'industrie, à fortiori sur un territoire comme l'Indre, un programme d'alternance a été mis en place en amont ». Grâce à des partenariats, notamment avec le Centre de Formation des apprentis et le lycée technique Blaise Pascal de Châteauroux, mais aussi avec l'antenne locale de l'école d'ingénieurs HEI, Beirens espère combler ses besoins en ressources humaines.

Développement de l'export et de la Data

Beirens réalise dans le Berry des cheminées industrielles, mais aussi des gaines de connexion ainsi que des amortisseurs dynamiques de vibration pour trois typologies de clients. La société travaille en premier lieu pour l'industrie, notamment les groupes énergétiques Dalkia (EDF) et Engie dans l'Hexagone. Beirens est aussi un fournisseur de premier rang d'Albioma, un des principaux producteurs d'énergie renouvelable en Outre-mer. En second lieu, Beirens est implanté sur le segment du chauffage urbain dans les collectivités, pour l'aération des centrales biomasses et les hôpitaux. Enfin, la PME indroise détient une expertise en matière d'évacuation pour l'industrie nucléaire. Ses cheminées d'évacuation sont installées dans plusieurs centrales, notamment celle de Chinon en Indre-et-Loire.

La montée en puissance de son outil industriel permettra en principe à Beirens à la fois d'étendre son portefeuille de donneurs d'ordre, mais aussi de se diversifier. Déjà implantée au Benelux, en Suisse, au Royaume-Uni et en Pologne, la société développera sensiblement l'export d'ici trois ans. Elle réalise déjà 20% de son chiffre d'affaires en Europe et compte atteindre 30% en 2025. L'investissement en cours permettra également d'accélérer le positionnement de Beirens en tant qu'acteur de la transition énergétique. Dans ce cadre, un projet R&D est actuellement mené concernant les futures cheminées connectées. Grace à l'embarquement de Data, l'objectif est de récupérer la chaleur des fumées dégagées afin d'assurer le chauffage des sites industriels concernés. Au global, le plan Perf 2025 prévoit une croissance des recettes escomptées à 30 millions d'euros.

La transition énergétique marché porteur pour Poujoulat

Le positionnement marqué de sa filiale sur les énergies renouvelables s'inscrit au sein d'une stratégie déjà largement engagée au sein du groupe Poujoulat. Son département de bio-combustibles (bois buches et granules de bois) est en plein essor. Poujoulat, qui opère depuis 2020 une « Bois Factory » en Haute Saône, a ouvert en février une autre unité de ce type à Saulxures sur Moselotte dans les Vosges. Le groupe prévoit désormais d'attaquer le marché breton des utilisateurs de pôles à bois et d'insert en lançant une nouvelle « Bois Factory » dans l'Ouest de l'Hexagone. Avec une hausse annuelle de 20% en moyenne, les biocombustibles sont ainsi l'un des moteurs de croissance du groupe côté au second marché. Détenu à 70% par la famille de Frédéric Coirier, Poujoulat dispose de 11 sites industriels au total dont un au Danemark et un en Pologne. Il a réalisé 302 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2021 et emploie 1.700 salariés. Des performances qu'il espère largement développer à moyen terme grâce au marché porteur sur lequel il opère.

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