Décarbonation des entreprises : les solutions « made in Centre-Val de Loire »

Pour répondre à la priorité nationale de décarboner l’industrie, certaines entreprises du Centre-Val de Loire ont entamé concrètement leur transition énergétique en 2024. Reste à entraîner le reste du tissu économique pour atteindre les objectifs fixés par l’Etat.
Hybride, le four du verrier Pyrex accroît son électrification verte au fur et à mesure des rénovations.
Hybride, le four du verrier Pyrex accroît son électrification verte au fur et à mesure des rénovations. (Crédits : ( © Pyrex))

Après Metz, Pau et Paris en 2023, la prochaine conférence de la plate-forme nationale « Je décarbone », co-créée par l'Agence de la transition énergétique (Ademe) à destination des entreprises, aura lieu ce mercredi 10 avril à Orléans dans le Loiret. Sous la houlette du Medef du Centre-Val de Loire, une demi-douzaine de PME et d'ETI viendront y exposer leurs stratégies et les chantiers de décarbonation réalisés ou entamés. Des énergéticiens comme TotalEnergies, Dalkia, Engie et GRDF accompagneront la démarche au plans technique. « L'objectif poursuivi est à la fois pratique et pédagogique, explique Clémence Deback, chargée de mission au Medef Centre-Val de Loire. Les solutions abordées pourront auront ainsi avoir valeur d'exemple vis-à-vis des quelque 200 chefs d'entreprises attendus. Ils repartiront en principe avec une solution idoine pour décarboner leur propre activité ».

50% des émission de CO2 issus des entreprises

Avec un objectif de réduction de 138 millions de tonnes des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030, la France tente de rattraper à marche forcée un retard accumulé depuis trois décennies. Selon le secrétariat général à la Planification écologique, dépendant de Matignon, les résultats annoncés pour 2023 attestent d'une baisse de 4,8% des émissions de gaz à effet de serre par rapport à 2022. Une décroissance notable mais qui reste insuffisante pour tenir les objectifs. Responsable d'environ 50% de l'empreinte carbone du pays, les entreprises ont un rôle central à jouer pour atteindre la neutralité attendue en 2050. En Centre-Val de Loire, les solutions de la transition énergétique varient avant tout selon l'activité et la spécificité des sociétés qui l'ont mise en oeuvre.

Auto-production d'électricité verte

La substitution des énergies fossiles par l'électricité verte pour sa consommation est l'option retenue par Valembal, société spécialisée dans l'emballage pour l'industrie, notamment au sein du secteur médical. La PME, qui compte 25 collaborateurs et a réalisé 9,5 millions d'euros de chiffre d'affaires l'année dernière, lancera ainsi en juin prochain la construction d'un parc photovoltaïque sur son site basé à Saint-Cyr en Val dans le Loiret. Sur un parking d'environ 1.000 m2, six ombrières déployant 547 panneaux seront opérationnelles d'ici fin 2024. « La capacité de production attendue du nouveau dispositif est de l'ordre de 200 mégawatts, représentant 45% de notre consommation actuelle, assure Jérôme Lemballe, PDG de Valembal. Outre la baisse de part du gaz et l'indépendance énergétique procurée, nous tablons sur une économie annuelle de 25.000 euros sur notre facture d'électricité ». Valembal, qui a injecté 450.000 euros dans les ombrières, attend un retour sur investissement d'ici 15 ans.

Centrales biomasse

Les ETI La Laiterie de Saint Denis de l'Hôtel (LSDH), Swiss Krono et Pyrex se sont quant à elles engagées dans un processus drastique de limitation de l'émission de gaz à effet de serre générée par leur production. Pour le groupe agro-alimentaire loirétain LSDH, il se traduit par la construction d'une centrale biomasse fonctionnant au bois, prévue pour entrer être mise en service à l'été 2026. Elle fabriquera ainsi la vapeur, actuellement issue du gaz, nécessaire aux différentes lignes de production de lait, de crème et de boissons végétales. « Nous prévoyons une réduction annuelle de  l'ordre 17.000 tonnes de CO2, assure Vincent Raoul, DAF de l'ETI qui a investi 20 millions d'euros dans le nouveau dispositif. La centrale qui consommera environ 115 000 m3 de bois par an contribuera également à structurer la filière forestière naissante sur le territoire ». Egalement situé dans le Loiret, le fabricant de panneaux en bois Swiss Krono, dont la chaudière biomasse entrera elle en fonction dès l'été prochain, réduira de son côté annuellement de 35 000 tonnes son empreinte carbone au prix d'un investissement de 60 millions d'euros.

Lire aussiConstruction en bois : Swiss Krono veut accélérer sa transition pour retrouver de la compétitivité

De façon moins radicale, le verrier Pyrex, basé près de Châteauroux dans l'Indre, poursuit l'électrification de son four. Cette construction en brique d'une surface de 100 m2, dont la température dépasse 1.500°, fonctionne désormais pour 60% à l'électricité renouvelable, au détriment du gaz fossile. C'était 40% en 2005 et... 0% il y a 25 ans. La perspective de neutralité carbone se situe désormais en 2033 pour Pyrex.

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