Assurances : après la Sfam, le groupe Indexia (Celside, Hubside...) placé à son tour en liquidation judiciaire

Le tribunal de commerce de Paris a placé la holding et plusieurs entités du groupe Indexia, spécialisé dans les assurances pour téléphones et les services liés aux produits multimédia, en liquidation judiciaire ce mercredi 22 mai. Une fin d’activité qui intervient un mois après celle de la Sfam, l’entité historique du groupe.
Les ennuis judiciaires se multiplient pour le PDG du groupe Indexia, Sadri Fegaier.
Les ennuis judiciaires se multiplient pour le PDG du groupe Indexia, Sadri Fegaier. (Crédits : Reuters)

Est-ce le coup de grâce pour le groupe Indexia, propriétaire de la Sfam, cet ex courtier en assurances pour appareils multimédia maintes fois épinglé pour « pratiques commerciales trompeuses » ? Le tribunal de commerce de Paris a décidé, ce mercredi 22 mai, de placer la holding Indexia, un mois à peine après la liquidation de la Sfam, et plusieurs entités du groupe Indexia, en liquidation judiciaire. De quoi enterrer un peu plus les espoirs des milliers de clients victimes de prélèvements abusifs sur leur compte bancaire de se voir rembourser les sommes ponctionnées sans leur accord. Les conséquences seront aussi sociales puisque des centaines de salariés des sites de l'entreprise réclamaient le paiement de leurs salaires.

C'est à la suite de la décision de ce printemps que le parquet de Paris a déposé des requêtes en liquidation judiciaire pour la maison-mère de la Sfam, Indexia Group, et trois autres sociétés. Requêtes qui ont été suivies cette après-midi par le tribunal.

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Ce mercredi, les liquidations judiciaires ont ainsi été prononcées à l'issue de l'examen à huis clos de chacune des requêtes, dont quatre émanaient du ministère public. Dans le détail, le parquet de Paris demandait la liquidation judiciaire de la holding, Indexia Group, ainsi que des sociétés Indexia Developpement, Hubside et Hubside Recycle. Des entreprises  qui font partie de la myriade de sociétés et filiales créées par l'homme d'affaires qui se présente comme « un pur autodidacte » devenu « le plus jeune milliardaire de France ».

Depuis la création de la société Sfam en 1999 à Romans-sur-Isère, le fondateur, Sadri Fegaier, n'a eu de cesse de multiplier les entités et les marques (Celside, Serena, Foriou, Hubside...), toutes rattachées in fine, au groupe Indexia.

En parallèle de la mise en liquidation de ces entités, Sadri Fegaier, 44 ans, et plusieurs sociétés de son empire doivent être jugés en correctionnelle à l'automne pour pratiques commerciales trompeuses.

De plus, le fondateur est également à la tête de SFK Group, également domiciliée à Paris 16. L'ex champion de la French Tech a également créé la structure SFK Immo.

Bpifrance et Ardian, les anciens actionnaires

Placée en liquidation judiciaire en avril, la Sfam était spécialisée depuis quinze ans dans les assurances associées à l'achat d'un téléphone ou d'un ordinateur. Mais l'entreprise avait notamment accumulé une dette de plus de 14,3 millions d'euros envers l'Urssaf Rhône-Alpes. Et l'administration avait fini par l'assigner devant le tribunal de commerce de Paris.

Depuis une première enquête de la répression des fraudes il y a quelques années, les déboires judiciaires s'amoncellent pour Sadri Fegaier et son empire. Cette première enquête avait abouti en 2019 à une transaction pénale de 10 millions d'euros acceptée par la Sfam. Mais le groupe, devenu Indexia, a fait l'objet par la suite de nouveaux signalements de consommateurs dénonçant des prélèvements indus. Ce qui a conduit la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) à ouvrir une deuxième enquête.

Pour la Sfam, après des années de plaintes des clients, c'est le début d'un changement d'ère. Autrefois célébrée comme un champion de la French Tech, la Sfam avait notamment accueilli Bpifrance et le fonds Ardian à son capital.

Pour ses activités d'assurance mais aussi de magasins avec les Hubside Store spécialisés dans le reconditionnement des produits et des services Web, la Sfam (Indexia) s'était entourée d'une kyrielle de partenaires, allant à ses débuts des revendeurs (Fnac, SFR, Darty...), aux assureurs (MMA). Ce sont vers ces anciens partenaires que les clients lésés entendent se tourner afin de récupérer les montants qui leur ont été prélevés. Certaines victimes belges ont même manifesté début 2024 devant l'Elysée afin de demander des comptes l'Etat français, en tant qu'ancien actionnaire au travers de Bpifrance.

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Renvoi en correctionnel du PDG

De nouvelles investigations ont amené au renvoi devant le tribunal correctionnel de Paris de Sadri Fegaier et de six de ses sociétés. Une audience aura lieu le 12 septembre prochain au civil, mais les chances pour les victimes d'être remboursées paraissent minces.

Des consommateurs ont notamment expliqué avoir tenté de résilier leur contrat après avoir constaté des prélèvements qui s'étaient multipliés sans avoir donné leur accord ou n'avoir même jamais signé pour un contrat d'assurance. Le préjudice a atteint pour certains des dizaines de milliers d'euros.

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Commentaire 1
à écrit le 22/05/2024 à 19:27
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Un véritable scandale d'Etat dont tous les acteurs et accompagnateurs doivent être très sévèrement punis. Je suis un peu triste pour Ardian.

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