Tati : les repreneurs musclent leurs offres

Les administrateurs judiciaires on reçu trois offres définitives de reprise pour l'enseigne d'habillement à bas prix Tati. Elles doivent être présentées aux employés vendredi prochain et le tribunal de commerce devrait rendre son verdict dans la semaine du 5 juin.
Le pôle Agora Distribution, qui regroupe les enseignes Tati, Fabio Lucci, Gigastore et Degrif'Mania (140 magasins au total), a été placé en redressement judiciaire le 4 mai, plongeant les 1.754 salariés dans l'inquiétude.

Trois offres définitives ont été déposées auprès des administrateurs judiciaires mardi 23 mai au soir pour la reprise de Tati. Elles émanent d'un consortium regroupant Centrakor, Stokomani, Maxi Bazar et Foir'Fouille, du groupe Gifi et du déstockeur Babou.

"Nous avons trois offres de reprise, dont toutes les conditions et modalités financières doivent encore être épluchées", a déclaré à Reuters, Michel Rességuier, PDG d'Agora Distribution (Tati, Giga Store, Fabio Lucci et Degrif'Mania), placé en redressement judiciaire.

Trois offres de reprise

Les offres du consortium et de Gifi se proposent de reprendre plus de 70% des salariés mais leur projet industriel diffèrent radicalement. Gifi, qui propose de reprendre 95 des 140 magasins et 1.300 des 1.754 salariés, souhaite conserver l'enseigne au vichy rose et blanc, qu'il compte redresser. Le consortium de destockeurs propose lui aussi de reprendre 95 magasins, et 1.258 salariés, mais de faire passer la majorité des magasins Tati sous ses propres enseignes. Enfin, Babou se propose, pour sa part, de reprendre six magasins et leurs salariés. Outre les aspects financiers, de prix de cession, d'investissements et de financement des stocks, le tribunal aura aussi à juger de la solidité et de la faisabilité des projets.

Interrogé par l'AFP, le PDG d'Agora Distribution, Michel Rességuier a expliqué que "les deux offres du consortium, et du groupe Philippe Genestet (GPG), sont assez proches l'une de l'autre avec globalement la reprise de 95 magasins et 1.300 emplois".

"Il faut maintenant vérifier la cohérence de chacune, que l'on évalue leur contenu, qu'on en apprécie le risque, la solidité, leur condition de mise en oeuvre", a ajouté M. Rességuier, précisant que ces deux offres, ainsi que celles de Babou (reprise de 6 magasins), "seront présentées aux représentants du personnel vendredi, tout au long de la journée". Les juges les examineront ensuite lundi lors d'une audience au tribunal de commerce de Bobigny.

Un secteur du textile en forte crise

Pionnier du discount textile en France, Tati est en perte de vitesse depuis plusieurs années, dans un marché qui recule depuis la crise de 2008. Distancé par Kiabi, numéro un français de l'habillement (groupe Mulliez) et plus récemment par les offres à très bas prix de l'irlandais Primark, il a accusé une perte de plus de 60 millions d'euros en 2016, sur un chiffre d'affaires de 345 millions d'euros.

(Avec agences)

> Lire aussi: Tati: cinq choses à savoir sur un groupe en crise

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Commentaire 1
à écrit le 28/05/2017 à 8:42
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que les salariés de tati et leur syndicat reprennent la société en montant une scoop s'ils pensent que celle-ci est viable. N'attendez pas des capitalistes qu'ils vous aident, bougez vous et que la cgt utilise les fonds qu'elle récolte de ses adhéren...

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