Le marché des jeux d'argent bientôt rattrapé par la crise ?

L'année 2012 s'achève sur une nette décélération de ce marché dynamisé en 2010 par l'ouverture à la concurrence. Les opérateurs de paris en ligne ont été malmenés tandis que les casinos poursuivent leur écroulement. La Française des Jeux, elle, s'en tire bien.
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L'euphorie dans les jeux d'argent semble s'être estompée en 2012. D'après une étude de l'autorité de régulation des jeux en ligne (Arjel), ce marché n'a progressé que de 2,8% l'année dernière à 32,5 milliards d'euros, contre une progression de près de 17% l'année précédente.

La crise économique a, certes, poussé les Français à freiner leurs dépenses notamment sur ce poste. Mais c'est aussi un effet de comparaison défavorable qui explique ce différentiel de croissance. L'ouverture à la concurrence des paris et jeux en ligne a été promulguée en 2010. L'année 2011 a ainsi été le premier exercice plein pour ce nouveau segment de marché qui s'est ouvert à une nouvelle clientèle comme les passionnés de pokers et les parieurs sportifs.

Les opérateurs privés à la peine

Mais 2012 a été chaotique pour certains opérateurs. Un tiers de ceux qui ont été créés dans la foulée de la dérégulation ont mis la clé sous la porte l'année dernière. Les 22 opérateurs restants ont affiché une progression de 1% seulement de leur chiffre d'affaires. La succession d'événements sportifs (Jeux Olympiques, Euro de football) a toutefois permis d'augmenter de 9% le nombre de comptes actifs, et de 19% le total des mises, à 705 millions d'euros.

Autre victime de la crise, les 196 casinos de France qui ont accusé une baisse de 1,98% de leur chiffre d'affaire l'année dernière. Cela porte à 20% la contraction de leur activité depuis cinq ans.

FDJ tire son épingle du jeu

La Française des Jeux a surperformé le marché en enregistrant une hausse de 6,1% de son chiffre d'affaires à 12,1 milliards d'euros. Une progression en légère baisse, puisqu'elle avait été de 8,5% en 2011. La société, dont l'Etat détient 74% des parts, a profité de la fidélité des "gratteurs" notamment pour les jeux entre 1 et 10 euros qui ont progressé de 7,5% en 2012. Le PMU, de son côté, a engrangé une hausse de 2,5% de son activité en 2012.

Denis Muzet, sociologue chez Mediascopie, estime dans une interview à l'AFP, que l'année 2013 pourrait être difficile pour le secteur. D'après lui, les Français "pourraient bien cette année diminuer leurs dépenses aux jeux d'argent".

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Commentaires 4
à écrit le 10/04/2013 à 14:14
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En tant que consommateur, je peux dire que le soucis majeur, est que, bien souvent il est compliqué de s'y retrouver entre toutes les offres qui fleurissent sur Internet.... Alors, après quelques recherches, j'ai pu dénicher un site pas trop mal, K...

à écrit le 14/01/2013 à 17:40
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Quand on sait qui parie et les conséquences pour une fraction d'entre eux (surendettement, familles explosées), c'est presque le début d'une bonne nouvelle ! Le seul hic, c'est le personnel des casinos, qui risque d'en faire les frais...

le 14/01/2013 à 21:46
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Oui bon, d'accord, on va pleurer aussi sur les ouvriers des usines d'armement?

à écrit le 14/01/2013 à 9:31
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Avec 3.4 millions de chômeurs en juin 2013 ..le temps va être de moins en moins aux jeux de hasard... Peut être qu'avec 4 millions de chômeurs à l'été 2014 (dans le meilleur des cas ) ..Les jeux seront peut etre fait pour pas mal de gens .

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