Air France : un autre transfuge d'Air Canada pilotera les négociations salariales

Après le départ du directeur général d'Air France, Franck Terner, Ben Smith, le nouveau "boss" canadien, a écarté le DRH. Les négociations sur les salaires vont reprendre avec une nouvelle équipe à la direction. Elles seront pilotées par Oltion Carkaxhija, un autre transfuge d'Air Canada.
Fabrice Gliszczynski
Ben Smith a fait le choix d'écarter les personnes qui, jusqu'à son arrivée, menaient  les négociations.
Ben Smith a fait le choix d'écarter les personnes qui, jusqu'à son arrivée, menaient les négociations. (Crédits : Christian Hartmann)

A quelques minutes du début de la réunion entre Benjamin Smith, le nouveau directeur général d'Air France-KLM et d'Air France, et l'intersyndicale, Air France a annoncé dans une note interne le départ de Gilles Gateau, le directeur général adjoint en charge des ressources humaines de la compagnie. Ce dernier quittera ses fonctions le 12 octobre. Cette annonce intervient cinq jours seulement après la démission du directeur général d'Air France, Franck Terner. Benjamin Smith reprend donc les négociations sur de nouvelles bases, en écartant ceux qui, côté direction, les avaient menées jusqu'ici.

Un Canadien débauché de chez Air Canada

Patrick Tizon, directeur des relations sociales d'Air France reprendra les fonctions de Gilles Gateau par intérim. Surtout, Benjamin Smith a fait appel à l'un de ses proches à Air Canada pour piloter les négociations : Oltion Carkaxhija. Directeur de la stratégie, du réseau et de la flotte de la compagnie canadienne selon le site internet d'Air Canada, il a été nommé VP Corporate Planning d'Air France-KLM.

Lire aussi : Les Cent-Jours de Ben Smith pour remettre Air France sur les rails

Présenté comme ayant une « longue expérience en finance et en négociation d'accords collectifs dans le secteur aérien », Oltion Carkaxhija, « assure à compter de ce lundi le pilotage des négociations salariales ».

Les syndicats demandent une augmentation générale de 5,1 %

Celles-ci avaient été suspendues après la démission le 15 mai de l'ancien PDG, Jean-Marc Janaillac, à la suite de son référendum perdu sur sa proposition salariale. Ce dernier proposait une hausse de 2 % en 2018 (hors avancement automatique ou GVT et hors augmentations individuelles) puis de 5 % étalée jusqu'en 2021.

Lire aussi : Air France-KLM ou l'impossible (?) mission de Ben Smith

Les syndicats demandent une augmentation générale de 5,1 % pour 2018, pour rattraper le gel des grilles de salaires depuis 2011. La direction a jusqu'ici répondu que le gel des grilles ne s'était pas traduit par une baisse de rémunération pour plus de 90 % des personnels, en raison notamment du glissement vieillesse technicité (GVT). Ben Smith doit régler ce conflit avant de passer à l'élaboration et l'exécution d'un plan de transformation du groupe.

"Les discussions entre l'intersyndicale d'Air France et Benjamin Smith sont ouvertes. Elles ont été franches et directes. Elles ne sont pas terminées", a expliqué à Reuters, Christophe Malloggi, secrétaire général de Force ouvrière (FO) chez Air France.

Fabrice Gliszczynski

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.