Les préavis de grève tombent les uns après les autres dans les compagnies aériennes françaises. Ils mettent en opposition frontale les personnels navigants. Avec d'un côté les pilotes et de l'autre les hôtesses et stewards. L'objet du contentieux est explosif : les retraites.
Les premiers exigent l'application de la réforme da caisse de retraites des personnels navigants (CRPN), une caisse de retraite complémentaire commune avec les personnels de cabine, votée en conseil d'administration en 2008. Les seconds refusent. Et quand les pilotes excédés par l'attentisme de l'Etat depuis trois ans déposent un préavis de grève du 4 au 7 mars, les hôtesses et stewards ripostent avec les mêmes armes. Après l'Unac il y a une dizaine de jours, le SNPNC-FO a déposé un préavis de grève du 8 mars au 13 mars. "Nous ne voulons pas que le gouvernement cède à la pression des pilotes et nous ne voulons pas de cette réforme, du moins en l'état", a indiqué à l'AFP Fatiha Aggoune-Schneider, présidente du SNPNC-FO

L'objectif de cette réforme est d'assurer la pérennité de la caisse. Elle prévoit d'augmenter la durée de cotisation et de mettre, selon les pilotes , « plus d'équité entre les bas et les hauts salaires ». Mais pour l'Unac, la réforme va conduire à augmenter les pensions de 20 % à 25 % d' un certain nombre des pilotes d'Air France. « Les représentants des pilotes veulent saigner la CRPN en faisant payer non seulement les PNC mais aussi les pilotes des autres compagnies (qui sont loin d'avoir les mêmes pensions que ceux d'AF) ainsi que les autres navigants que sont par exemple les pilotes de la sécurité civile qui, souvent au prix de leur vie, éteignent les incendies l'été dans le Midi. Un tel égoïsme des représentants des pilotes AF à la CRPN est indigne », lit-on dans un tract.

Certains pilotes déplorent l'utilisation de « cet argument-choc qui ne correspond pas à la réalité ». Pour eux, la situation est ubuesque. "C'est le système actuel qui n'est pas équitable" avec un calcul de points de retraite défavorable aux hauts salaires". "Cela n'existe nulle part ailleurs", assure à l'AFP Yves Deshayes, président du SNPL. Les pilotes demandent un calendrier pour mettre en place la réforme en 2012. Mais le Gouvernement, qui joue la montre dans ce dossier depuis trois ans, ne semble pas enclin à une telle réforme. « En septembre, on nous a dit que l'on traiterait ce sujet après la réforme générale des retraites et en début d'année on nous dit que ce n'est plus à l'ordre du jour », tempête un pilote à latribune.fr.