Taxis à Bruxelles : une commissaire européenne dénonce un "cartel"

La décision d'un tribunal bruxellois d'interdire Uber, une application de covoiturage, a déclenché un violent affrontement entre une commissaire européenne et la ministre bruxelloise des Transports.
Neelie Kroes, commissaire européenne se dit "scandalisée" après la décision d'interdire Uber à Bruxelles

Après la France, la Belgique ! Et une nouvelle polémique autour d'Uber, une application de covoiturage faisant concurrence aux taxis. Un tribunal de Bruxelles a ordonné à Uber de cesser ses activités dans la capitale. Le tout est assorti d'une astreinte de 10.000 euros par infraction constatée.

Cette décision a donné lieu à une passe d'armes entre la commissaire européenne chargée des nouvelles technologies, Neelie Kroes, et la ministre bruxelloise des Transports, Brigitte Grouwels. L'une dénonçant un cartel, l'autre rétorquant qu'Uber ne respecte pas les règles en vigueur à Bruxelles.

"Une décision qui protège un cartel de taxis"

A la suite de la décision du tribunal, la commissaire européenne a réagi sur son blog où elle écrit : "Je suis scandalisée par la décision d'un tribunal bruxellois d'interdire l'application de service de taxi Uber (...) Sont-ils sérieux ? De quel genre de système légal s'agit-il ?", poursuit-elle à propos de l'astreinte de 10.000 euros. "Cette décision ne protège pas et n'aide pas les usagers, elle protège un cartel de taxis", s'emporte encore Neelie Kroes.

"Nous ne vivons plus au XIXe siècle"

Sur Twitter, la réaction de la commissaire a été tout aussi virulente. Elle a même lancé un hashtag de soutien à la société de covoiturage entre particuliers. "Uber est le bienvenu, à Bruxelles et partout ailleurs, Nous ne vivons plus au XIXe siècle"

 

La commissaire s'en prend aussi directement à la ministre bruxelloise Brigitte Grouwels, opposée de longue date à la présence d'Uber dans la capitale belge, en la qualifiant de "ministre de l'anti-mobilité".

"Les règles sont faites pour être suivies"

Prise à parti, Brigitte Grouwels, la ministre bruxelloise des Transports, n'a pas tardé à répondre. "Les règles sont faites pour être suivies" a-t-elle déclaré mercredi 17 avril au micro de la radio flamande VRT. "Le système d'Uber est intéressant, mais il existe des règles et il convient de les respecter".

Or "Le tribunal de Commerce a constaté qu'elles n'étaient pas respectées. Il est particulièrement fâcheux de la part d'une commissaire d'estimer que les règles ne doivent pas être respectées", a-t-elle poursuivi.

Par ailleurs, elle souligne qu'aux Etats-Unis, les activités d'Uber avaient provoqué des problèmes d'assurance. "Nous voulons organiser, à Bruxelles, un secteur des taxis de qualité offrant une sécurité garantie", a ajouté la ministre, membre du parti chrétien-démocrate flamand CD&V.

Neelie Kroes : l'incarnation du "libéralisme sauvage"

Ne laissant pas de côté les attaques ad hominem, la ministre bruxelloise a répondu directement : " Si elle avait été ministre en Belgique, Mme Kroes aurait probablement dû démissionner après de tels propos" allant jusqu'à voir dans la commissaire l'incarnation du "libéralisme sauvage".

Uber va contester la décision du tribunal

La société Uber a annoncé mercredi par l'intermédiaire d'une porte-parole qu'elle allait contester "de toutes les manières possibles" la décision du tribunal de commerce de Bruxelles.

En France aussi, Uber est dans le collimateur des taxis, qui dénoncent une concurrence déloyale. La répression des fraudes a annoncé le lancement d'une enquête sur les services de covoiturage entre particuliers.

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Commentaires 11
à écrit le 25/12/2014 à 0:38
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Elle a raison. On est au 21ème siècle. Le cartel des taxis est has been. Des tas de professions ont disparu dans les temps anciens, faute de pouvoir s'adapter. Les taxis en feront d'autant plus vite parti, de ces dinosaures, qu'ils refusent de se réf...

à écrit le 18/04/2014 à 17:18
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brigitte growvelles a travaillé à Palerme ? elle défend qui ? la fatalité de la régle même si elle est débile !!! il faut simplifier le système de taxis, rembourser progressivement leur patente de prés de 200ke (délirante) et ouvrir ce secteur totale...

le 19/04/2014 à 10:31
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Tout à fait d'accord avec vous. Il y en a assez de ces "professionnels" et/ou de ces castes qui se protègent par tous les moyens: taxis, notaires, "experts" en tout genre ... Sans parler des syndicalistes et des hommes politiques.

le 22/04/2014 à 12:34
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en france les taxis on un statut particulier qui date de la guerre de 14 -18 et les fameux taxis de la marne , la 3eme république leur a ouvert les bras et jusqu'à nos jours , mal ou bien ils sont retrouvés englué dans les nouvelles technologies et u...

à écrit le 18/04/2014 à 12:00
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Mme Kroes a bien évidemment raison.. C'est peut-être l'un des rares domaines où l'action de la commision européenne est sans nul doute possible hautement profitable aux citoyens européens : la lutte contre les corporations moyen-âgeuses qui veulent ...

à écrit le 18/04/2014 à 11:04
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supprimer cette gageure, et virer tout ceux qui ne servent a rien .Bruxelles machine a faire des pays pauvres et asservit

à écrit le 18/04/2014 à 10:49
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commissaire en charge des nouvelles technologies.... on a l'impression qu'elle est du siècle passé........ quant à sa position sur UBER...... d’accord pour une réflexion pour libéraliser les services..... encore faut il prendre le temps de fixer ...

à écrit le 17/04/2014 à 16:18
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En fait, certains qui demandent le libéralisme dans les échanges commerciaux, protègent soigneusement leur clientèle électorale des conséquences du libéralisme, à savoir les taxis, les artisans etc... : le libéralisme, c'est pour les autres. On peut...

le 17/04/2014 à 23:41
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Les champions du libéralisme à sens unique sont sans aucun doute les USA. L'américain moyen n'est pas plus patriote que l'européen moyen...

le 18/04/2014 à 11:10
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Tout ce beau monde est hypocrite, bien sur il faut autoriser uber, mais au préalable définir des obligations minimales de façon à ce que les utilisateurs du système bénéficient des mêmes assurances et que les opérateurs soient soumis à une fiscalit...

le 18/04/2014 à 11:10
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Tout ce beau monde est hypocrite, bien sur il faut autoriser uber, mais au préalable définir des obligations minimales de façon à ce que les utilisateurs du système bénéficient des mêmes assurances et que les opérateurs soient soumis à une fiscalit...

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