
Après la France, la Belgique ! Et une nouvelle polémique autour d'Uber, une application de covoiturage faisant concurrence aux taxis. Un tribunal de Bruxelles a ordonné à Uber de cesser ses activités dans la capitale. Le tout est assorti d'une astreinte de 10.000 euros par infraction constatée.
Cette décision a donné lieu à une passe d'armes entre la commissaire européenne chargée des nouvelles technologies, Neelie Kroes, et la ministre bruxelloise des Transports, Brigitte Grouwels. L'une dénonçant un cartel, l'autre rétorquant qu'Uber ne respecte pas les règles en vigueur à Bruxelles.
"Une décision qui protège un cartel de taxis"
A la suite de la décision du tribunal, la commissaire européenne a réagi sur son blog où elle écrit : "Je suis scandalisée par la décision d'un tribunal bruxellois d'interdire l'application de service de taxi Uber (...) Sont-ils sérieux ? De quel genre de système légal s'agit-il ?", poursuit-elle à propos de l'astreinte de 10.000 euros. "Cette décision ne protège pas et n'aide pas les usagers, elle protège un cartel de taxis", s'emporte encore Neelie Kroes.
"Nous ne vivons plus au XIXe siècle"
Sur Twitter, la réaction de la commissaire a été tout aussi virulente. Elle a même lancé un hashtag de soutien à la société de covoiturage entre particuliers. "Uber est le bienvenu, à Bruxelles et partout ailleurs, Nous ne vivons plus au XIXe siècle"
I want to start a new # tag ... #UberIsWelcome in Brussels and everywhere. This is not the 19th century
- Neelie Kroes (@NeelieKroesEU) 15 Avril 2014
La commissaire s'en prend aussi directement à la ministre bruxelloise Brigitte Grouwels, opposée de longue date à la présence d'Uber dans la capitale belge, en la qualifiant de "ministre de l'anti-mobilité".
"Les règles sont faites pour être suivies"
Prise à parti, Brigitte Grouwels, la ministre bruxelloise des Transports, n'a pas tardé à répondre. "Les règles sont faites pour être suivies" a-t-elle déclaré mercredi 17 avril au micro de la radio flamande VRT. "Le système d'Uber est intéressant, mais il existe des règles et il convient de les respecter".
Or "Le tribunal de Commerce a constaté qu'elles n'étaient pas respectées. Il est particulièrement fâcheux de la part d'une commissaire d'estimer que les règles ne doivent pas être respectées", a-t-elle poursuivi.
Par ailleurs, elle souligne qu'aux Etats-Unis, les activités d'Uber avaient provoqué des problèmes d'assurance. "Nous voulons organiser, à Bruxelles, un secteur des taxis de qualité offrant une sécurité garantie", a ajouté la ministre, membre du parti chrétien-démocrate flamand CD&V.
Neelie Kroes : l'incarnation du "libéralisme sauvage"
Ne laissant pas de côté les attaques ad hominem, la ministre bruxelloise a répondu directement : " Si elle avait été ministre en Belgique, Mme Kroes aurait probablement dû démissionner après de tels propos" allant jusqu'à voir dans la commissaire l'incarnation du "libéralisme sauvage".
Uber va contester la décision du tribunal
La société Uber a annoncé mercredi par l'intermédiaire d'une porte-parole qu'elle allait contester "de toutes les manières possibles" la décision du tribunal de commerce de Bruxelles.
En France aussi, Uber est dans le collimateur des taxis, qui dénoncent une concurrence déloyale. La répression des fraudes a annoncé le lancement d'une enquête sur les services de covoiturage entre particuliers.
C'est peut-être l'un des rares domaines où l'action de la commision européenne est sans nul doute possible hautement profitable aux citoyens européens : la lutte contre les corporations moyen-âgeuses qui veulent continuer à récolter leur rente de situation sur le dos de leurs concitoyens, bien à l'abri de leur monopole.
Heureusement que nous avons un commisaire à la concurrence car inexplicablement, nos gouvernements sont toujours très prompts à protéger toutes ces mafias qui nous rançonnent (notaires, taxis, pharmaciens et bien d'autres) .. Il est vrai qu'entre parasites se servant sur le dos de la bête.. on se comprend !
quant à sa position sur UBER...... d’accord pour une réflexion pour libéraliser les services..... encore faut il prendre le temps de fixer ls règles du jeu, en particulier quand c'est une offre de transport.....
toute la question est de naviguer entre les différents lobbyistes....... et ne nous y trompons pas..... UBER est une entreprise éminemment capitalistique..... qui surfe sur la "pauvreté"........ on est très loin d'un site de co voiturage...... évitons d'être naifs......
On peut acheter un téléviseur fabriqué en Chine, mais on n'a pas le droit d'utiliser des services (taxis, plombiers, électriciens etc...) moins chers, en provenance de Pologne ou d'entreprises plus performantes que les taxis traditionnels.
Et quand est-ce qu'on va cesser les aides à l'agriculture = 9 milliards d'euros pour 200 000 bénéficiaires ?
définir des obligations minimales de façon à ce que les utilisateurs du système
bénéficient des mêmes assurances et que les opérateurs soient soumis à une fiscalité sur les revenus.
Une commissaire en fin de mandat et une ministre en campagne, ça ne fait pas de communication tout à fait honnête
définir des obligations minimales de façon à ce que les utilisateurs du système
bénéficient des mêmes assurances et que les opérateurs soient soumis à une fiscalité sur les revenus.
Une commissaire en fin de mandat et une ministre en campagne, ça ne fait pas de communication tout à fait honnête