Comment éviter les longues files d'attente dans les aéroports ?

Alors que le trafic aérien repart très fort, les aéroports sont sous tension cet été pour accueillir les passagers dans de bonnes conditions. A l'occasion d'un débat du Paris Air Forum sur la façon d'améliorer l'expérience passagers, Mathieu Daubert, directeur client du groupe Aéroports de Paris (ADP), Muriel Assouline, directrice générale de French Bee, Talel Kamel, vice-président du business développement international, de la gestion des clients et des comptes chez l'équipementier aéronautique Collins Aerospace et Sergio Colella, président de Sita Europe, ont expliqué les mesures qu'il faudrait prendre pour éviter les longues files d'attente dans les aéroports cet été. L'utilisation de la biométrie, la fin du passeport physique, et les bornes libre service font partie de la solution.
(Crédits : Reuters)

Alors que l'été  s'annonce chargé pour les compagnies aériennes européennes, certains aéroports sont déjà débordés par le retour des passagers. Entre les difficultés de recrutement, le manque de moyens pour investir et les lourdeurs des contrôles sanitaires, le secteur essaie de miser sur les solutions technologiques pour éviter stress et embouteillages pendant les vacances. Manque de fluidité aux contrôles, stress et attente des passagers : ces difficultés déjà bien connues du secteur du transport aérien n'ont été que renforcées par la crise sanitaire. A l'approche des congés d'été et à l'heure de la reprise du trafic, les grands aéroports européens sont plus que jamais sous tension et tentent de trouver une parade. Plusieurs grandes plateformes européennes sont déjà au bord de l'engorgement : depuis quelques semaines, des files d'attentes interminables sont observées à Londres-Heathtrow tandis qu'à Amsterdam-Schiphol, des dizaines de vols ont été annulés en mai.

« Nous sommes plus confiants par rapport à Schiphol ou Heathrow, mais nous restons vigilants alors que la reprise du trafic est supérieure à ce que l'on pouvait estimer », a indiqué Mathieu Daubert, directeur client du groupe Aéroports de Paris (ADP), lors d'un débat sur l'expérience passagers au Paris Air Forum.

« A Orly et Roissy, nous avons trois grands défis à traiter cet été : le recrutement, le retour à la productivité d'avant-crise, et la manière de 're-régler' l'ensemble de nos outils ».

Plus de sas Parafe

A Paris, pour éviter au maximum les légendaires heures d'attente à l'arrivée des vols long- courriers du matin, le groupe ADP assure avoir mis en place plus de sas Parafe (e systèmes de passage automatisé rapide aux frontières extérieures) qu'en 2019.

« Ceci avec 8 nationalités extra-européennes maintenant autorisées, dont les Etats-Unis et le Canada, ce qui devrait nous faire gagner sensiblement en productivité par rapport à 2019 ». En revanche, pour ce qui est des Postes d'inspection filtrage (PIF), le taux de contrôle est actuellement deux fois supérieur à celui d'avant-crise, à cause des inspections des documents sanitaires.

La biométrie : le remède miracle ?

« Dans l'urgence, le but est d'allier les solutions biométriques avec celles de gestion de flux de passagers », a résumé Talel Kamel, vice-président du business développement international, de la gestion des clients et des comptes chez l'équipementier aéronautique Collins Aerospace. Un point partagé par l'ensemble de ses confrères. « La biométrie est une technologie tout à fait prête, implémentée déjà fortement en Asie et Amérique, un peu moins en Europe. Avec une promesse simple : notre visage devient à la fois notre carte d'embarquement et notre passeport », a ajouté Sergio Colella, président de Sita Europe.

Une solution de dématérialisation des documents de voyage autant que d'accélération des contrôles qui, de l'avis des compagnies aériennes, ne rebute pas les passagers.

« Les clients acceptent très bien la biométrie, nous avons obtenu d'excellents taux d'enrôlement lors de nos récents tests à  Orly », a indiqué Muriel Assouline, directrice générale de la low-cost long-courrier française French Bee. « Mais il faut accompagner cette digitalisation des contrôles par beaucoup d'accompagnement humain, car si on ne rassure pas les passagers sur les problèmes d'attente, ce sera un échec
pour tout le transport aérien », a-t-elle ajouté.

Des investissements douloureux


D'autant que toutes les solutions apportées par les équipementiers pour mieux gérer les flux de passagers passent forcément par le digital :  carte d'embarquement électronique, dépôt des bagages en libre service, passager au rayon X des chaussures pour les contrôles sûreté, opérations de pré-embarquement de manière autonome avec des machines, mise en place d'outils de communication digitale pour alerter les passagers et les inciter à préparer leur voyage le plus en amont possible...

« Le téléphone portable devient la télécommande de notre voyage pour les formalités, les contrôles aux frontières... Le Covid a accéléré l'acceptabilité de ce genre de pratique pour les passagers », a assuré Sergio Colella.

80% des compagnies aériennes et 85% des aéroports prévoient des investissements liés à l'intelligence artificielle, à la biométrie ou à la cybersécurité. Des investissements nécessaires mais douloureux pour un secteur financièrement à genoux après deux années de crise sanitaire, en particulier pour les compagnies qui ont été peu aidées par leur Etat.

« Nous avons pris beaucoup de retard en matière de digitalisation si vous comparez à d'autres secteurs d'activités. Nous, pendant deux ans, nous nous sommes concentrés sur notre survie... », a fait valoir Muriel Assouline.


Surtout, s'ils promettent d'augmenter la productivité dans la gestion des flux de passagers, les outils digitaux ne règlent pas entièrement le principal problème auquel sont confrontés les aéroports, à savoir les difficultés de recrutement. Pour la saison d'été qui débute, Augustin de Romanet, le PDG d'ADP a récemment fait état de 4.000 postes manquants. A l'aéroport de Londres-Heathrow, on évoque le chiffre de 30 000
personnes à recruter sur les 6 prochains mois...

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Commentaires 2
à écrit le 08/06/2022 à 14:35
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La solution ? ne surtout pas prendre l'avion cet été. Il va être catastrophique !

à écrit le 08/06/2022 à 8:14
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J ai plus simple : augmenter le nombre de personne, mieux les payer pour qu ils restent ou encore plus revolutionnaire limiter les controles ! j ai encore les souvenirs d avoir pris l avion ou on controlait juste vos billets et votre identité au comp...

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