Corsair répond aux low-cost long-courrier avec du caviar Petrossian à bord

Alors que le low-cost long-courrier se développe sur le marché français, Corsair accentue sa stratégie de montée en gamme. La compagnie installe dans ses avions une classe affaires et fait appel au chef étoilé Michel Rostang et au spécialiste du caviar Petrossian pour offrir des plats très haut de gamme.
Fabrice Gliszczynski
La nouvelle classe affaires est lancée sur les B747 allant à la Réunion

Face au développement du low-cost long-courrier, Corsair fait le chemin inverse. Il n'y aura pas d'entité low-cost au sein du groupe comme son PDG Pascal de Izaguirre l'évoquait l'an dernier dans nos colonnes, encore moins la tentative de transformer Corsair en low-cost, mais au contraire l'achèvement de la montée en gamme de Corsair, initiée en 2012.

« C'est illusoire de penser que Corsair, qui a trente ans d'existence, peut se transformer en low-cost. Même si nous proposons des prix compétitifs, notre positionnement n'est pas dans une course au low-cost en permanence. Nous ne voulons être ni une low-cost, ni une compagnie Premium comme les transporteurs du Golfe. Notre positionnement est intermédiaire. C'est celui d'une compagnie « smart » qui offre un très bon niveau de services en introduisant des nouvelles technologies et des innovations. C'est cette voie que nous allons chercher à poursuivre », a-t-il indiqué ce jeudi lors d'un point presse pour présenter les dernières prestations de la compagnie.

Des noms prestigieux de la gastronomie

Et le moins que l'on puisse dire c'est que cette dernière étape de la stratégie de montée en gamme a du panache et de l'originalité. Car en plus d'introduire dans ses avions une classe affaires équipée de 12 fauteuils transformables en lit horizontal, -un concept aujourd'hui courant dans le transport aérien-, elle va proposer des repas haut de gamme, réalisés par des pointures de la gastronomie que manqueront pas de lui envier les compagnies les plus luxueuses du marché : Michel Rostang (deux étoiles au Michelin) et la maison Petrossian, le prestigieux spécialiste du caviar.

Corsair va proposer à ses passagers de classe affaires et de la classe Grand Large (la classe intermédiaire entre la classe affaires et la classe économique), un menu dit « Prestige », composé d'un demi-homard breton, de cœur de saumon, de tarama et de 30 grammes de caviar provenant directement de la maison Petrossian.

«Nous avons-là un plateau extraordinaire. Il vaut mieux en en effet un plat froid, mais bon, que chaud et moyen », s'est réjouit Michel Rostang.

La seule compagnie au monde à proposer du caviar en Business

 « Nous sommes la seule compagnie au monde à proposer du caviar en classe affaires et en classe Premium », s'est quant à lui félicité Pascal de Izaguirre.

Chez Emirates par exemple, il est servi en effet en Première classe.

Le tout sera accompagné d'un champagne Billecart-Salmon, lui aussi de grande qualité. Autant de noms prestigieux qui tranchent avec le passé spartiate de la compagnie créée dans les années 80 par Jacques Maillot, dont l'image colle encore parfois à la peau de Corsair, notamment chez ceux qui n'ont pas volé sur la compagnie depuis la mise en place de cette stratégie en 2012.

Ce plateau sera proposé en option -ce sera la seule option payante- au prix de 55 euros, et devra être réserver en amont du vol. Son prix ne couvre pas la totalité du coût du plateau, qui se situe plutôt « autour de 90 euros après efforts de tous les partenaires », a confié Armen Petrossian, le président de la maison éponyme. Si le concept fonctionne, il pourrait même être proposé à terme en classe économique. Pour ceux qui ne réserveront pas ce plateau, un menu « Signature » élaboré également par Michel Rostang est inclus dans le prix du billet.

En vente à partir du 15 septembre, ce plateau prestige sera proposé sur les vols au départ de Paris vers la Réunion. Il sera mis en place dans les avions au fur et à mesure du réaménagement des cabines.  Les sept avions long-courriers de Corsair devraient être reconfigurés d'ici à la fin de l'année.

Augmentation de la rentabilité

Que ce soit dans les B747 ou les A330, le nombre de sièges en classe économique ne bougera pas. Grâce à une optimisation de l'espace à bord, l'installation de la classe affaires ne fera perdre que deux sièges sur les A330 et six sur les B747. Ce qui devrait permettre d'augmenter la recette unitaire pour quasiment la même capacité.

"Cette classe affaire, dont les prix seront très compétitifs par rapport à la concurrence, sera un élément clé pour améliorer notre rentabilité", a indiqué Pascal de Izaguirre.

Recherche d'un partenaire stratégique

« Cet investissement à plusieurs millions d'euros » est financé par l'actionnaire TUI, dont la volonté de rester dans la compagnie pose question depuis l'échec de la vente de Corsair au groupe Dubreuil en 2015.

« Si on peut s'appuyer sur un partenaire stratégique, on le fera. Nous ne l'avons pas trouvé, nous continuons donc notre stratégie en stand alone », a indiqué Pascal de Izaguirre.

Avec la relative faiblesse du prix du carburant, le ciel semble dégagé pour Corsair. A moins de 50 dollars le baril de pétrole, les B747 d'une capacité de plus de 500 sièges affichent des coûts unitaires parmi les plus bas du secteur en France. Le groupe TUI aura très vite l'occasion de dévoiler ses cartes. Les trois B747 devant sortir de la flotte à partir de 2020-2021, Corsair doit en effet lancer le renouvellement de la flotte d'ici à deux ans.

Fabrice Gliszczynski

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Commentaire 1
à écrit le 20/09/2017 à 13:43
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Qu'il est savoureux le ton faussement naïf et doucement ironique de cet article....! Du caviar et du champagne à l'heure où les passagers, même business, recherchent des prix concurrentiels et du Wifi gratuit à bord, services qu'offrent des Low Cost ...

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