Dara Khosrowshahi, l’homme de la rentabilité d'Uber

À son arrivée en 2017, l'ex-patron d'Expedia avait annoncé un objectif de rentabilité pour janvier 2023. Un an après la date escomptée, les comptes d'Uber passent au vert pour la première fois.
À gauche, Dara Khosrowshahi, PDG d’Uber, examine une moto électrique.
À gauche, Dara Khosrowshahi, PDG d’Uber, examine une moto électrique. (Crédits : © LTD / ANINDITO MUKHERJEE/BLOOMBERG)

Le 7 février 2024 a été une date historique pour l'ex-start-up de San Francisco. Pour la première fois depuis sa création, en 2009, l'entreprise a réalisé un exercice annuel bénéficiaire : 1,9 milliard de dollars. Un contraste absolu avec les 9 milliards de dollars de pertes de 2022 et les 30 milliards de pertes cumulées depuis son lancement. Un « point de bascule » pour son PDG, Dara Khosrowshahi, 54 ans, qui a succédé au très controversé fondateur, Travis Kalanick, en 2017 et avait annoncé dès janvier 2023 un objectif de rentabilité dans l'année.

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 « L'adulte responsable »

Souvent décrit comme « l'adulte responsable » (celui qui reste sobre pour conduire ses amis après une fête arrosée), cet ingénieur en bioélectricité et ancien patron d'Expedia - à l'époque l'un des mieux payés des États-Unis - a pris les mesures nécessaires pour transformer radicalement la plateforme de véhicules de transport avec chauffeur (VTC) et de livraison de repas à domicile. Outre un travail méthodique en interne pour rompre avec la culture toxique de misogynie et de harcèlement sexuel des premières années, les choix stratégiques ont permis de surmonter le plongeon de l'activité dû à la crise sanitaire.

En quelques années, Uber s'est retiré de la Chine, s'est développé en Amérique latine et dans la zone Asie-Pacifique, a introduit la publicité sur ses applications, lancé un programme de fidélité (Uber One) et partiellement résolu les difficultés posées par les réglementations des différents pays en matière de droit du travail. Y compris en incluant désormais les taxis dans sa plateforme sur de multiples marchés, dont la France.

Résultat, le groupe domine son secteur dans ses deux branches d'activité, avec une part de marché de 76 % en mars 2024, et écrase son concurrent Lyft, avec un chiffre d'affaires neuf fois supérieur. Désormais intégré au S&P 500, l'indice phare de Wall Street, le titre s'est envolé de 119,7 % en un an, après une introduction en Bourse pourtant calamiteuse en 2019. Prochain défi, prouver que les futurs gisements de croissance existent en dehors de la seule hausse du nombre d'utilisateurs de ces services de mobilité et de livraison. Annoncé en octobre 2023, le partenariat signé aux États-Unis avec la start-up de voitures autonomes Waymo est une première incursion dans ce domaine.

Uber en chiffres

150 millions d'utilisateurs actifs mensuels

28 millions de trajets par jour

millions de chauffeurs et livreurs

37,3 milliards de dollars de chiffre d'affaires

144 milliards de capitalisation boursière au 19 avril 2024

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