Du covoiturage urbain gratuit via une application d'auto-stop connecté ?

L'application OuiHop lancée ce mardi se présente comme une alternative aux transports en commun et permet aux conducteurs de la communauté de prendre des passagers en stop sur leur trajet sans aucune contrepartie financière.
Mounia Van de Casteele
Après une phase de test de deux ans auprès d'une communauté de 2.500 membres, les fondateurs de l'application espèrent en compter 100.000 dans douze mois.

Prendre un voisin, un collègue ou un passant en stop sur son trajet de retour du bureau, à titre gracieux. La démarche se veut citoyenne, et peut-être un tantinet idéaliste à en croire le flop de l'auto-stop programmé en milieu urbain. Et pourtant c'est ce que propose la nouvelle application OuiHop lancée ce mardi 13 octobre par Laurent Maghdissian, Jean-Baptiste Boneu et Franck Rougeau.

Concrètement, après avoir téléchargé l'application sur son téléphone intelligent, et rempli quelques informations (nom, photo, véhicule...), le conducteur signale son parcours en un clic au moment du départ, afin d'éviter toutes les contraintes inhérentes à la "programmation". Il ouvre ainsi une ligne éphémère que le piéton, géolocalisé - sur iPhone, on est obligé de cocher "toujours autoriser l'accès à votre position" ou alors "jamais"- , visualise sur l'application, tout comme les autres itinéraires des voitures passant à proximité dans les dix minutes.

Un "acte citoyen"

Et si un bipède est intéressé, il demande à être pris en stop pour tout ou partie du trajet indiqué. Les chauffeurs peuvent alors répondre favorablement ou non. A priori, bien entendu, s'ils se signalent, c'est plutôt dans le but de prendre un auto-stoppeur en chemin. Mais rien ne les y oblige, si un contretemps de dernière minute, devait les faire changer d'avis par exemple, précise-ton chez OuiHop.

"Cela pourrait devenir un acte citoyen, au même titre que le tri des déchets ou que le non gaspillage de l'eau", s'emballe l'un des fondateurs de OuiHop, estimant que chaque automobiliste pourrait prendre le réflexe de "cliquer" et ainsi d'optimiser ses chances de faire route commune avec un co-voitureur.

Aucune transaction financière

Notons à cet égard que le conducteur ne reçoit aucune contrepartie financière. En revanche, à chaque fois qu'il se met "à disposition", il cumule des points qui lui permettent de prétendre à certains cadeaux tels que des pleins de carburant, ou des réductions d'assurance auto grâce aux partenariats noués par OuiHop.

Quant aux passagers, ils sont mis à contribution à hauteur de deux euros par mois. Un montant inférieur à celui demandé par Sharette pour un trajet unique et qui permet aux utilisateurs de OuiHop d'utiliser ce service de façon illimitée. Côté assurance, c'est la responsabilité civile du conducteur qui joue pour tous les passagers.

Objectif: 100.000 membres en un an

Si le calendrier peut surprendre - à l'heure où UberPop se fait interdire, tandis que bon nombre d'applications dans la même veine ne cessent de fleurir - le lancement de OuiHop se fait après deux années de tests sur le terrain, auprès de 2.500 utilisateurs, expliquent les fondateurs. Une love money leur a permis de récolter 200.000 euros en début d'année. Et ils ont ensuite reçu les soutiens financiers de la Mairie de Paris, l'Ademe et de la French Tech. Une seconde levée de fonds est programmée pour le premier semestre 2016. Ce qui devrait les aider dans leur développement avec l'objectif d'arriver à une communauté de 100.000 utilisateurs d'ici un an.

Mounia Van de Casteele

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Commentaire 1
à écrit le 14/10/2015 à 0:26
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Super idée. Bravo pour cette initiative.

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