Hong Kong : la police arrête une vingtaine de chauffeurs Uber

La police hongkongaise a arrêté mardi 21 chauffeurs Uber accusés de transporter des passagers sans avoir la licence adéquate.
Mounia Van de Casteele
Concernant le temps de travail des chauffeurs, certaines plateformes travaillent à la mise en place d'un plafond, afin que tous, VTC comme taxis, soient logés à la même enseigne.

Encore un revers pour Uber. A Hong Kong, 21 chauffeurs se sont fait arrêter ce mardi. La police est intervenue aujourd'hui, arrêtant 20 hommes et une femme", a déclaré aux journalistes Edwin Lau, porte-parole de la police hongkongaise. Il a précisé que ce coup de filet était intervenu après plusieurs semaines d'opérations de prises de contact avec ces chauffeurs. Ces arrestations ont été effectuées pour des infractions aux exigences en matière de licence et d'assurances. Sachant qu'au mois de mars déjà, cinq chauffeurs Uber avaient été déclarés coupables de ne pas avoir les permis nécessaires au transport onéreux de passagers.

"Nous sommes très déçus par l'opération de police menée aujourd'hui. Nous nous tenons au côté des 21 chauffeurs et de leur famille", a déclaré un porte-parole d'Uber, affirmant que les assurances des chauffeurs partenaires respectaient les lois locales.

"Le covoiturage ne devrait pas être un crime. Hong Kong est une ville internationale connue pour embrasser les tendances économiques mondiales et les nouvelles technologies, mais les régulations actuelles sur les transports ne sont pas en phase avec l'innovation", a-t-il ajouté.

Différents pays, différents statuts

Dans les différents pays où l'application permettant de commander une voiture en moins de trois minutes est présente, les chauffeurs ne sont pas tous des professionnels, ne paient pas les mêmes taxes que les taxis traditionnels, n'ont pas les mêmes astreintes en termes d'horaire de travail et pratiquent des tarifs moins onéreux.

Ce qui explique qu'en dépit de sa grande popularité auprès des usagers, le service de location de voitures avec chauffeur, dont le siège est aux Etats-Unis, est confronté dans de nombreux pays à l'hostilité croissante des taxis.

En France par exemple, depuis la suppression du service entre particuliers UberPop, tous les chauffeurs partenaires d'Uber sont des professionnels, exerçant sous le statut de VTC (voiture de transport avec chauffeur) ou de Loti - lesquels sont salariés d'une entreprise capacitaire, ayant une autorisation administrative de transport, mais pouvant embaucher n'importe quel chauffeur titulaire du permis de conduire. Ce qui a valu de nombreuses manifestations de la part des taxis, dénonçant une concurrence déloyale du fait de l'inégalité d'accès à la profession.

En effet, ils déboursent parfois plusieurs centaines de milliers d'euros pour obtenir une "ADS" (autorisation de stationnement) appelée plus communément "licence", ce précieux sésame pour devenir taxi qui était à la base délivré gratuitement par l'Etat. Jusqu'à ce que la loi Grandguillaume supprime le statut de Loti pour les villes de plus de 100.000 habitants. Mais son auteur, le futur ex député socialiste de Côte d'Or a prévu une période de transition qui court jusqu'à la fin de l'année. Un laps de temps jugé beaucoup trop court par l'Autorité de la concurrence, qui met en garde sur l'avenir de quelques 15.000 chauffeurs risquant de se retrouver sur le carreau.

Concernant le temps de travail des chauffeurs VTC, certaines plateformes travaillent à la mise en place d'un plafond, afin que tous soient logés à la même enseigne. Car pour l'heure, les taxis ne peuvent rouler plus de 11 heures d'affilée - leur horodateur se bloque - quand les VTC peuvent rouler sans aucune limite horaire ! Ce qui n'est pas sans poser de sérieuses questions quant à la sécurité des personnes ainsi transportées sur la voie publique.

Mounia Van de Casteele

Sujets les + lus

|

Sujets les + commentés

Commentaire 1
à écrit le 24/05/2017 à 6:20
Signaler
"regulation" en anglais se traduit par "règlementation" en français

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.