«Il faut que la SNCF nous indemnise pour l'ensemble de son œuvre» (Région Auvergne-Rhône-Alpes)

Avec la suppression de 21 TER quotidiens du 4 avril à début juillet par la SNCF, en raison d'un manque de conducteurs, la région Auvergne-Rhône-Alpes, demande des indemnisations à la société ferroviaire.
En Auvergne-Rhône-Alpes, les suppressions de train décidées par la SNCF concernent les liaisons Saint-André-le-Gaz-Grenoble (8), Saint-Étienne-Firminy (2), Saint-Étienne-Montbrison (3) et Saint-Étienne-Roanne (8).

La région Auvergne-Rhône-Alpes, touchée comme d'autres par la suppression de TER en raison du manque de conducteurs, a demandé une importante compensation financière à la SNCF, entre 15 et 20 millions d'euros, a indiqué mercredi à l'AFP le vice-président en charge des Transports, Patrick Mignola.

Vingt-et-un trains express régionaux (TER) vont être supprimés quotidiennement à partir du 4 avril et jusqu'à début juillet, a précisé la direction de la SNCF en Auvergne-Rhône-Alpes, en raison de cette pénurie conjoncturelle de conducteurs.

"C'est ahurissant", s'est ému Patrick Mignola. "Nous avons demandé le quadruplement des pénalités initialement prévues par la convention TER ou la rétrocession du bénéfice de la dernière année de la convention."

La première hypothèse équivaudrait à une compensation financière d'environ 15 millions d'euros, la seconde d'environ 20 millions, selon l'élu.

Problème de ponctualité

Patrick Mignola met également en avant les "problèmes" rencontrés par l'entreprise ferroviaire dans la région pour justifier ces sommes: "on a un vrai problème de ponctualité et de régularité des trains, un problème incommensurable en matière d'infrastructures et maintenant on a le problème des conducteurs".

"Il faut que la SNCF nous indemnise pour l'ensemble de son œuvre", a commenté le vice-président.

La prochaine convention liera la SNCF et la nouvelle collectivité de 2017 à 2022.

En Auvergne-Rhône-Alpes, les suppressions de train décidées par la SNCF concernent les liaisons Saint-André-le-Gaz-Grenoble (8), Saint-Étienne-Firminy (2), Saint-Étienne-Montbrison (3) et Saint-Étienne-Roanne (8).

"Nous avons choisi des horaires qui permettent de diminuer au maximum les désagréments pour les voyageurs", a fait valoir à l'AFP une responsable de la direction régionale de la SNCF en précisant qu'un total de 1.200 trains circulent quotidiennement dans la région.

Une campagne d'information associant l'envoi de mails, de SMS et la distribution en gare des nouvelles grilles horaires est organisée depuis mars, selon la même source.

"Les usagers du TER de la région Rhône-Alpes vont faire les frais des choix politiques désastreux du gouvernement, de la SNCF et de la région politique Auvergne-Rhône-Alpes", ont dénoncé les cheminots lyonnais de la CGT dans un communiqué.

"Les mesures annoncées vont jusqu'en juillet mais c'est un remède à moyen terme compte tenu des délais de formation des futurs conducteurs", a fait valoir Gabriel Exbrayat, de l'antenne locale de la Fédération nationale des usagers des transports, en déplorant être "mis devant le fait accompli".

Problème de recrutement

Jusqu'à présent, les principales difficultés engendrées par cette pénurie semblaient circonscrites aux Hauts-de-France (ex-Nord-Pas-de-Calais-Picardie) et à Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes.

En région Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, faute d'avoir réussi à recruter suffisamment de conducteurs, la SNCF a mis en place un "plan de transport adapté" (PTA) prévoyant la suppression de certains trains TER en heures creuses, En Picardie, le plan s'étale du 29 février au 16 avril et du 7 mars au 16 avril pour le Nord-Pas-de-Calais. Certains trains sont remplacés par des bus, mais pas de manière systématique.

En région Aquitaine/Limousin/ Poitou-Charentes (ALPC la SNCF a supprimé 24 trains TER quotidiens.

La SNCF met en avant un problème de recrutement et de formation des conducteurs. Comme il faut 18 mois pour former un conducteur, c'est tout le processus d'entrée dans l'entreprise qui est décalé.

Le 11 mars, le président de la SNCF, Guillaume Pepy, a reconnu vendredi que le groupe avait fait une erreur de prévision du nombre de départs à la retraite de ses conducteurs de TER, l'obligeant à supprimer certains trains.

"Il manque environ une centaine de conducteurs pour ce premier semestre, cela correspond à une erreur que nous avons faite il y a deux ans sur notre prévision de départs à la retraite et, pour former un conducteur, il faut environ 18 mois", a-t-il déclaré. La situation devrait s'améliorer en juin, a-t-il promis.

"On fait tout ce qui est possible, on a demandé à certains conducteurs qui devaient partir à la retraite d'utiliser les congés qui leur restaient pour conduire, moyennant rétribution", a-t-il souligné, ajoutant que la SNCF allait recruter 1.000 nouveaux conducteurs au total cette année, comme l'an passé.

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Commentaire 1
à écrit le 24/03/2016 à 14:19
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de nouvelles compagnies ferroviaires privés pour mettre fin à la médiocrité des services et à la paresse des cheminots de la sncf !!!!!!

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