Journée noire à l'aéroport d'Orly samedi : les compagnies doivent annuler 70% des vols

La Direction générale de l'Aviation civile a demandé vendredi aux compagnies aériennes d'annuler préventivement 70% des vols à Paris-Orly samedi, en raison de l'appel à la grève d'un des principaux syndicats de contrôleurs aériens.
Pour rappel, fin avril des négociations salariales ont récemment eu lieu avec les aiguilleurs du ciel.
Pour rappel, fin avril des négociations salariales ont récemment eu lieu avec les aiguilleurs du ciel. (Crédits : Reuters)

[Article publié le vendredi 24 mai 2024 à 12h43 et mis à jour à 16h10] La journée promet d'être très compliquée pour les voyageurs se rendant à l'aéroport d'Orly ce samedi. La Direction générale de l'Aviation civile a demandé vendredi aux compagnies aériennes d'annuler préventivement 70% des vols à Paris-Orly samedi, en raison de l'appel à la grève de l'Unsa-Icna, deuxième syndicat représentatif des aiguilleurs du ciel.

« Les opérateurs aériens doivent réduire leur programme de vols commerciaux pour la journée du 25 mai 2024 de 04H00 à 21H30 GMT de 70% (...) sur l'aéroport de Paris-Orly », selon une « notice pour les missions aériennes » (NOTAM) publiée par la DGAC.

Les vols à destinations des outre-mers, nombreux au départ d'Orly, ne sont pas touchés par ces demandes d'abattements au nom de la « continuité territoriale », précise l'Aviation civile.

Le ministre délégué aux Transports Patrice Vergriete n'a pas tardé à s'exprimer ce vendredi : « Je déplore le comportement de quelques agents au niveau local, qui refusent de reconnaître la légitimité d'un accord majoritaire et en font payer le prix aux passagers. J'en appelle à leur responsabilité », a-t-il affirmé dans une déclaration à l'AFP.

Une revendication : lutter contre le sous-effectif

L'Unsa-Icna (17% aux dernières élections professionnelles) appelle à la grève pour réclamer des « effectifs adéquats », selon lui, non garantis par un accord signé fin avril entre la DGAC et le principal syndicat des contrôleurs, le SNCTA (60% des voix).

« Nos managers persistent, pour Orly, dans la pingrerie et les calculs d'apothicaires qui feront rapidement retomber les équipes en sous-effectif », a affirmé l'Unsa-Icna dans un tract. Selon l'organisation syndicale, l'accord signé in extremis fin avril ne résout pas la question des « sous-effectifs » qui se profilent à l'aéroport d'Orly, selon elle, à l'horizon 2027.

Cet accord sur des mesures d'accompagnement, notamment salariales, à la refonte prévue du contrôle aérien en France, avait été rejeté par l'Unsa-Icna, ainsi que par le troisième syndicat représentatif, l'Usac-CGT, qui avaient maintenu un préavis de grève pour le 25 avril dernier. Ce mouvement s'était traduit par l'annulation de plusieurs milliers de vols en France et en Europe.

Parallèlement à la mobilisation de l'Unsa-Icna à Orly, l'Usac-CGT a déposé un préavis de grève du 23 au 30 mai pour protester spécifiquement contre l'affaiblissement du « maillage territorial », prévu selon le syndicat par la réforme du contrôle aérien

Les aiguilleurs du ciel ont pourtant obtenu un accord

Pour rappel, des négociations salariales ont récemment eu lieu avec les aiguilleurs du ciel. Fin avril, leur principal syndicat, le SNCTA (60% des voix aux dernières élections), avait menacé de faire grève pour le pont de l'Ascension les 9, 10 et 11 mai. Mais finalement, à l'issue d'une conciliation de « dernière minute » avec la Direction générale de l'aviation civile (DGAC), le syndicat a trouvé un accord de fin de crise.

Lire aussiLes aiguilleurs du ciel s'engagent à ne pas faire grève jusqu'à la fin des JO 2024

A noter : le contenu détaillé de cet accord n'a pas été rendu public. Mais, selon Les Echos, « les contrôleurs aériens ont globalement obtenu des hausses de rémunération importantes, des jours de repos supplémentaires et d'autres avantages à faire pâlir d'envie la plupart des agents de la fonction publique ».

Pour mémoire, en septembre 2023, le SNCTA et l'Unsa-ICNA, deuxième syndicat chez les aiguilleurs du ciel, ont décrété une trêve olympique, promettant de ne pas faire grève pour des raisons salariales d'ici à la fin des Jeux olympiques (26 juillet au 11 août) et paralympiques (28 août au 8 septembre). Cette nouvelle grève des contrôleurs aériens samedi montre que cette promesse est à géométrie variable.

(Avec AFP)

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Commentaires 5
à écrit le 25/05/2024 à 8:59
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Il faudra un jour se décider à appliquer la constitution et proposer au pays, par référendum, un texte sur l’encadrement du droit de grève dans les services publics.

à écrit le 24/05/2024 à 17:36
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🛬 Cette grève vous est gracieusement offerte par Peugeot et Vinci Autoroutes 😂

à écrit le 24/05/2024 à 13:21
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Bonne nouvelle pour le climat, la planète. L'avion à outrance...une engeance.

le 25/05/2024 à 7:05
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Par place UN avion e bcp moins poluant que ton Mercedes

à écrit le 24/05/2024 à 13:16
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Plus une profession en grève peut bloquer mieux c'est !! Une grève aux impôts tout le monde s'en tape.

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