Malgré sa « trêve olympique», le principal syndicat des aiguilleurs du ciel menace de faire grève

L'organisation, qui représente 60% des voix chez les contrôleurs, évoque, sans plus de précision, une « volte-face » qui met « directement en cause la sincérité » des négociations en cours avec la Direction générale de l'aviation civile.
Entamée il y a 15 mois, la négociation entre les syndicats de contrôleurs du ciel et la DGAC prévoit de refondre l'organisation du contrôle aérien en France.
Entamée il y a 15 mois, la négociation entre les syndicats de contrôleurs du ciel et la DGAC prévoit de refondre l'organisation du contrôle aérien en France. (Crédits : Reuters)

Coup de colère chez le principal syndicat de contrôleurs aériens. Le SNCTA a déposé ce mercredi un préavis de grève pour le jeudi 25 avril afin de dénoncer une nouvelle version, selon elle « inacceptable », d'un protocole en cours de négociation visant à restructurer les services de navigation aérienne.

« La version publiée (par la Direction générale de l'aviation civile, DGAC) n'est aucunement signable pour le SNCTA qui la considère comme une provocation si ce n'est une insulte », indique donc le syndicat sur son site internet.

« Volte-face » dans les négociations dénonce le SNCTA

L'organisation, qui représente 60% des voix chez les contrôleurs, évoque, sans plus de précision, une « volte-face » qui met « directement en cause la sincérité des négociations et les compromis trouvés jusque-là ». Dans un communiqué, elle indique avoir refusé de participer à une réunion convoquée « en urgence » par la DGAC ce mercredi après-midi. Sollicitée par l'AFP, la DGAC n'a pas souhaité réagir, le SNCTA n'était pas joignable dans l'immédiat. Un autre syndicat, l'UNSA-UTCAC, a lui aussi annoncé refuser de participer à cette réunion et a également déposé un préavis de grève pour le 25 avril, exigeant « le lancement immédiat d'une réelle concertation ».

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« Non seulement cette dernière version n'est pas à la hauteur des réformes envisagées en matière d'accompagnement social, mais elle revient sur des éléments déjà négociés », a expliqué, plus tôt dans la journée, le SNCTA, au journal Les Echos. Le quotidien indique également qu'une issue positive de la négociation est toujours possible. « C'est pour cela que nous avons fixé une date à quinze jours. Si nous avions voulu faire grève à tout prix, nous nous serions contentés du délai minimum de cinq jours », a justifié aux Echos le SNCTA.

Une « trêve olympique » pourtant négociée

Entamée il y a 15 mois, la négociation prévoit de refondre l'organisation du contrôle aérien en France : maillage territorial des services de navigation aérienne, réorganisation du travail des contrôleurs pour faire face à l'augmentation annoncée du trafic aérien, en contrepartie de hausses de rémunérations et d'embauches.

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Ce préavis de grève lancé ce mercredi détonne car le SNCTA a originellement adopté, en septembre dernier le principe d'une « trêve olympique » d'ici la fin des JO de Paris. Celle-ci était conditionnée par « une augmentation indemnitaire » et de nouvelles discussions salariales après les JO. Le syndicat majoritaire avait également apporté son soutien à la loi, entrée en vigueur en début d'année, obligeant les contrôleurs à déclarer individuellement leur participation à une grève deux jours à l'avance.

Grèves en série

Pour rappel, le trafic aérien a été régulièrement perturbé en 2023 par des grèves d'aiguilleurs du ciel, notamment lors du conflit sur la réforme des retraites. Une série de mobilisation qui avait conduit la DGAC à demander aux compagnies aériennes d'annuler de façon préventive une partie de leurs vols. Toutes ces grèves avaient également ulcéré les compagnies aériennes qui desservent la France, ou passent par son espace aérien, le plus survolé d'Europe.

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L'association Airlines for Europe (A4E), qui défend les intérêts de grands transporteurs basés sur le Vieux Continent, dont Ryanair, easyJet, Air France, Lufthansa et British Airways, avait interpellé en mai dernier, la Commission européenne pour qu'elle instaure un « arbitrage obligatoire » avant une grève ou la « protection des survols » du pays touché par un mouvement social.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 11/04/2024 à 8:51
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J'ai l'impression que depuis ses débuts, le McKronisme ne fait confiance que dans le médiatique pour gérer les problèmes ! C'est du théatre !;-)

le 11/04/2024 à 16:21
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Du théâtre oui et une pièce mal ficelée pour changer la donne que des années de négociation sociale avaient réussi à mettre en place. La planète entière nous l’enviait… « Le changement c’est maintenant » disait l’autre, celui là n’a plus rien à perdr...

à écrit le 11/04/2024 à 0:42
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Pas d'aiguilleurs, pas d'avions dans le ciel. Ça me va.

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