La CGT a tenu un rassemblement à Orly pour y dénoncer le départ programmé d'Air France

A l'initiative de la CGT, un rassemblement s'est tenu ce vendredi à l'aéroport d'Orly pour protester contre l'abandon par Air France de ses liaisons à partir de 2026.
Air France a annoncé quitter Orly dès 2026, Transavia prendra le relais.
Air France a annoncé quitter Orly dès 2026, Transavia prendra le relais. (Crédits : Reuters)

A l'exception des liaisons depuis la Corse, aucun avion Air France n'atterrira plus à Orly dès 2026. Un choix stratégique de la compagnie dénoncé par la CGT : à son appel, un peu moins d'une centaine de personnes se sont rassemblées ce vendredi, à partir de 10H00 et jusqu'à 13H00, devant le terminal 3 d'Orly, sans bloquer les accès aux voyageurs.

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« On souhaite que la direction d'Air France revienne sur sa décision », a déclaré à l'AFP Valérie Raphel, déléguée CGT. « On laisse nos passagers à la concurrence alors qu'un métro arrive en 2024. On laisse le bassin sud francilien d'emplois à l'abandon ». De plus, la ligne CDG Express entre Paris et Charles-de-Gaulle ne sera pas ouverte avant 2027.

 « J'y ai installé ma vie »

« C'est malheureux de laisser Orly après 70 ans de pavillon », estime Radouane qui travaille depuis 30 ans sur la plateforme comme mécanicien. « J'ai acheté ma maison dans le secteur, j'y ai installé ma vie. On a des collègues qui habitent à plus de 70 kilomètres de Roissy, cela va créer des problèmes familiaux », assure le père de famille. « Les passagers qui vont au Maghreb et aux Antilles sont attachés à Orly et à Air France ».

Premier syndicat représentatif d'Air France, FO a déploré lors de l'annonce de la décision « la volonté farouche du politique 'de nous faire préférer le train', tout en assurant 'qu'il reste une place pour un produit s'adressant à une clientèle non adepte des compagnies low cost'. L'optimisme de la direction sur l'adaptation des effectifs « nous laisse un peu sur notre faim », a dit à l'AFP le secrétaire général de la CFDT (2e syndicat) du groupe, Christophe Dewatine. « Pratiquement 60% des salariés qui travaillent sur la base Orly habitent dans le sud de l'Essonne », et aller à Roissy « va générer des difficultés » pour eux.

Transavia va prendre le relais sur Toulouse, Marseille et Nice

Six lignes à partir d'Orly seront supprimées, trois vers l'outre-mer (Pointe-à-Pitre, Fort-de-France et Saint-Denis de La Réunion) et trois autres en métropole (Toulouse, Marseille et Nice). Transavia, prendra le relais vers ces trois dernières, du même aéroport. « Entre 2019 et 2023, la baisse du trafic sur les liaisons domestiques au départ d'Orly est de - 40%, et même de -60% pour les aller-retours journée », avait révélé Air France, attribuant cette désaffection à « l'effet conjugué des recommandations de sobriété et des politiques RSE (des entreprises ». « Air France, c'est un moteur économique à Orly. Un emploi Air France, c'est quatre emplois en sous-traitance », réplique Ali Eddaidj, délégué Air France Industrie. Il assure que « sur les 1.000 emplois à reclasser, tous n'auront pas leur place à Roissy ».

La CGT dénonce également « le gel des emplois » chez Air France qui a perdu « 25.000 salariés en 13 ans ». Des réunions de négociation sont en cours, entre direction et organisations syndicales, pour discuter des modalités d'un accord de méthode pour mettre en œuvre ce choix de réorganisation. Selon la compagnie, après 2026, « les capacités du groupe entre Paris et Toulouse, Marseille, Nice seraient maintenues à hauteur de 90% de leur niveau actuel, et à 100% pour les liaisons entre Paris et les territoires d'outre-mer ».

 « Un coup dur pour l'Occitanie et la Provence-Alpes-Côte d'Azur »

Les syndicats peuvent compter sur le soutien des présidents des régions Occitanie et Provence-Alpes-Côte d'Azur, respectivement Carole Delga et Renaud Muselier, qui ont dénoncé dans un communiqué commun un « nouveau coup dur pour (leurs) territoires », encore imparfaitement desservis par les lignes ferroviaires à grande vitesse. Estimant que le basculement vers Transavia pour relier Orly à Toulon et Montpellier s'était traduit par « une baisse criante de la qualité de service », ils ont demandé à l'Etat, actionnaire d'Air France-KLM à 28,6%, de « peser dans ce type de décisions prises au seul regard d'intérêts financiers, au détriment d'une vision de l'aménagement du territoire national ». Une inquiétude qui peut s'entendre quand on sait que Transavia s'est désengagée du Brest-Orly au profit de Chalair, qui vient de jeter l'éponge.

(Avec AFP)

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Commentaires 3
à écrit le 11/11/2023 à 11:43
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Les luttes sans intérêt s'enchainent à un rythme effréné. Une chose est certaine c'est que ce n'est pas de la classe dirigeante que viendra l'égalité hommes-femmes quand on voit ce qu'elle en fait des femmes hein, c'est même limite de les instrumenta...

à écrit le 11/11/2023 à 10:03
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la cas serai simple si une liaison rapide de transport en commun existé entre les deux aéroports ce que les pouvoirs successif ont toujours refuse et de considérer comme indispensable surtout quand on realise un paris le Touquet avec un falcon

à écrit le 11/11/2023 à 8:28
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Indépendamment de la stratégie de recentrage sur le hub de Roissy voulue par le groupe Air France , le déclin amorcé ces dernières années du trafic passager sur les navettes au départ d'Orly vers Toulouse, Marseille et Nice signe vraisemblablement l'...

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