Brest-Orly en avion : après Transavia, Chalair jette l'éponge

Moins d'un an après le début des opérations, Chalair s'apprête à arrêter sa liaison Brest-Orly. En cause cause d'une fréquentation insuffisante et « la volonté affichée de certaines institutions locales de privilégier une autre solution » avec le soutien financier d'une autre compagnie, la bretonne Celeste.
Celeste, soutenu par les collectivités bretonnes, pourrait prendre la place de Chalair.
Celeste, soutenu par les collectivités bretonnes, pourrait prendre la place de Chalair. (Crédits : Celeste)

Nouveau coup dur pour les chefs d'entreprise finistériens et de nombreux politiques. La décision brutale de Transavia de ne plus desservir Orly depuis Brest en novembre 2022 les avait fait bondir au regard de l'enclavement de la pointe bretonne.

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Chalair, qui avait pris sa suite en mars dernier, en visant essentiellement une clientèle affaires, n'aura pas tenu un an. « La compagnie a pris la décision de suspendre l'exploitation de la liaison entre Brest et Orly à compter du 11 novembre 2023 », indique-t-elle dans un communiqué. « Malgré une régularité exemplaire, avec plus de 98% des vols programmés réalisés, le niveau insuffisant de fréquentation de la ligne depuis sa reprise, et la volonté affichée de certaines institutions locales de privilégier une autre solution, sont les principales motivations de cette décision », précise Chalair.

La reprise des vols de Brest vers Orly « pourra s'envisager dès lors que les conditions économiques générales et la politique d'accompagnement locale seront réunies ». Selon le Télégramme, la compagnie aérienne normande, qui visait les 70.000 passagers au cours de la première année d'exploitation, se retrouve avec un déficit d'exploitation de 200.000 euros par mois.

Les collectivités locales soutiennent le projet de Céleste, une compagnie bretonne

Une nouvelle compagnie aérienne, Céleste, basée à Morlaix, dans le Finistère, s'est positionnée il y a quelques mois pour assurer la liaison Brest-Paris, avec le soutien financier de plusieurs collectivités locales, la communauté d'agglomération de Morlaix, la région Bretagne et Brest métropole via des avances remboursables d'un total de 3,5 millions d'euros (1 millon par la région, 2 millions par Morlaix Agglomération et 500.000 euros par Brest Métropole). ​La Direction générale de l'aviation civile (DGAC) avait délivré en mars dernier le certificat de transporteur aérien (CTA) à la compagnie, il manque encore la licence d'exploitation. Le soutien de la Bretagne s'inscrit « dans le cadre du soutien apporté au développement économique des entreprises bretonnes », expliquait la région lors du vote de cette avance en juin. « Ce n'est pas à la collectivité et aux contribuables de payer pour ceux qui veulent conserver des pratiques d'un autre temps » dans un contexte de lutte contre les émissions de gaz à effet de serre et de réchauffement climatique, ont dénoncé quant à eux les élus écologistes du Conseil régional de Bretagne.

Le TGV met entre en moyenne 3h48 pour rejoindre Paris-Brest depuis Montparnasse

Selon le calculateur de l'Agence de la transition écologique (Ademe), un trajet Brest-Paris émet 1,5 kg de CO2 par personne en TGV, contre 116 kg de CO2 en avion court courrier. Il faut en moyenne presque quatre heures (3h48) pour rejoindre en train Montparnasse depuis Brest, il est donc difficile de faire un aller-retour dans la journée, ce que recherche une clientèle affaires. Les voyageurs peuvent toujours se tourner vers Roissy, un aéroport qui reste dans beaucoup de cas bien mois pratique pour rejoindre la capitale. Air France dessert la plateforme à raison de 28 vols par semaine.

(Avec AFP)

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Commentaires 2
à écrit le 25/10/2023 à 10:43
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à écrit le 24/10/2023 à 23:37
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Quatre heures par train est très competitif avec l'avion sûrement quand on prend en compte le temps de déplacement complète avec l'avion et qu'on arrive au centre du Paris par train. Il n'y a pas un train qui quitte Brest à 6 h et départ de Paris à 1...

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