La RATP place ses billes dans l'autopartage en investissant dans Communauto

Le groupe investit dans la filiale parisienne de Communauto, acteur historique de l'autopartage, via sa toute nouvelle filiale dédiée à l'investissement dans les start-up, créée en février 2017, RATP Capital Innovation.
Mounia Van de Casteele
Communauto travaille avec le Stif à une interopérabilité du pass Navigo afin de permettre aux abonnés d'avoir accès aux voitures en autopartage de Communauto, comme c'est le cas à Montréal.

Cap sur la multimodalité. La régie autonome des transports publics (RATP) élargit son offre de services en prenant une participation minoritaire dans l'acteur de l'autopartage en boucle Communauto. Cet investissement, annoncé lors du sommet canadien de l'UITP (union internationale des transports publics) marque la volonté du groupe de répondre aux nouveaux besoins, tant des voyageurs que des collectivités, alors que le marché de la mobilité est en pleine évolution. "La RATP a une vision globale de la mobilité et souhaite mieux travailler avec les acteurs de cet écosystème", explique à La Tribune Valère Pelletier, directeur du Développement et du digital à la RATP. "Les transports en commun sont la colonne vertébrale de la mobilité mais il faut s'intéresser aux nouvelles formes de mobilité, plus agiles et plus durables, comme l'autopartage en boucle", poursuit-il, évoquant un "champ d'investissement prioritaire pour la filiale dédiée à l'investissement dans les start-up de la RATP".

Non seulement l'autopartage en boucle - à ne pas confondre avec l'autopartage en trace directe comme Autolib'- propose une alternative crédible à la voiture individuelle. Mais "il existe une très forte complémentarité avec les offres traditionnelles de transports en commun. C'est moins le cas pour l'autopartage en trace directe, plus en concurrence avec notre coeur de métier", analyse Valère Pelletier, confirmant ainsi les résultats d'une récente étude du bureau de recherche 6t.

En gros, l'autopartage "en boucle" consiste à emprunter une voiture, puis à la rendre à l'endroit où on l'a prise, contrairement aux Autolib' avec lesquelles on fait seulement un "aller simple" d'un point A vers un point B. Dans la même veine, il y a Koolicar, qui fonctionne sur le même principe, mais avec des voitures de particuliers équipées de boîtiers. Cependant, ce type de service est répertorié dans une autre catégorie encore : c'est de l'autopartage entre particuliers avec boîtier. Bref. De quoi y perdre les usagers.

L'autopartage en boucle, solution de mobilité encore mal connue

D'ailleurs, les adeptes de l'autopartage "en boucle" restent encore trop peu nombreux en France d'après l'étude de 6t , qui en a recensé 25.000 en 2016. A titre de comparaison, en Suisse, il y en a 80.000 sur ses 8.000.000 habitants. S'il y avait, comme en Suisse, 1% d'abonnés en France, on en compterait 600.000 ! Autant dire qu'on est encore loin du compte. C'est dommage car cette étude montre qu'une voiture en autopartage équivaut à cinq voitures en usage individuel classique. Cela permet ainsi non seulement d'en finir avec la voiture personnelle, mais également de libérer quatre places de stationnement...

L'une des explications réside dans le manque de visibilité sur la voirie et la faible médiatisation dont souffre cette nouvelle offre de mobilité, d'après des experts du secteur. Malheureusement, "on ne peut pas tout miser sur une politique de l'offre", selon Nicolas Louvet, directeur de 6t. Encore faut-il la faire connaître. En effet "la demande est là", confirme Benoit Robert, Président et fondateur de Communauto, "mais il faut faire connaître l'offre" !

Voilà qui semble donc bien parti grâce à l'investissement du groupe RATP. Cette annonce, qui tombe à point nommé, va sans doute mettre un coup de projecteur sur cette forme de mobilité trop méconnue et permettre d'en démocratiser l'usage... C'est en tout cas ce qu'espère Benoit Robert, qui précise que cet investissement permettra notamment à Communauto de déployer davantage son service en petite couronne.

Le PDG de Communauto se réjouit des synergies ainsi créées entre les services de transports en commun et d'autopartage. Et travaille d'ores et déjà avec le Stif (syndicat des transports d'Ile-de-france) à une interopérabilité du pass Navigo, afin de permettre à ses abonnés d'avoir accès aux voitures en autopartage de Communauto, comme c'est le cas à Montréal, berceau de la jeune pousse, nous explique-t-il. Cette démarche va d'ailleurs dans la logique de la présidente de la région Valérie Pécresse, qui ambitionne de rendre le désormais "smart" Navigo multimodal et connecté. Dans cette optique, des partenariats ont ainsi été noués avec Autolib', Vélib', et les Batobus.

Mounia Van de Casteele

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Commentaire 1
à écrit le 31/07/2017 à 17:34
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Bonjour, RATP = Régie Autonome des Transports PARISIENS et non publics...

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