SNCF Réseau : le gendarme du rail s'oppose à la nomination de Farandou comme président

L'Arafer estime que Jean-Pierre Farandou n'apporte pas les garanties suffisantes d'indépendance vis-à-vis de SNCF Mobilités.
Fabrice Gliszczynski

On le sentait venir. L'Autorité de régulation des activités ferroviaires et routières (Arafer) s'oppose à la nomination de Jean-Pierre Farandou à la tête de SNCF Réseau (ex Réseau ferré de France) après la démission de Jacques Rapoport.Pour le gendarme du rail, Jean-Pierre Farandou ne présente pas de garanties d'indépendance suffisantes vis-à-vis de SNCF Mobilités.

"Un gage d'impartialité"


"La consultation préalable de l'Arafer s'inscrit dans le cadre des mesures mises en place par la loi du 4 août 2014 portant réforme ferroviaire afin de garantir l'indépendance décisionnelle de SNCF Réseau et d'assurer ainsi les conditions d'un accès libre et non discriminatoire à l'infrastructure ferroviaire.

Elle est un gage important de l'impartialité du gestionnaire de réseau dans le groupe public intégré, récemment constitué. L'examen de la candidature de Monsieur Jean-Pierre Farandou met en évidence des liens d'intérêts objectifs résultant de son parcours professionnel intégralement réalisé au sein du groupe SNCF. Sans que soient nullement en jeu les qualités personnelles ou les compétences de l'intéressé, l'Arafer considère que les responsabilités exercées et les liens professionnels étroits noués avec SNCF Mobilités tout au long de cette carrière, sont de nature à susciter, vis-à-vis des tiers, un doute légitime sur l'indépendance de la personne concerné."

Cet avis conforme est juridiquement contraignant. Néanmoins selon certains observateurs, l'Etat, qui a proposé le choix de Jean-Pierre Farandou, peut faire un recours au conseil d'Etat.

Recours au conseil d'Etat?

Cet avis vient un peu plus agiter SNCF Réseau, déjà bousculé par la démission « pour des raisons personnelles » de Jacques Rapoport. Les défis sont énormes. Ce mardi lors d'une audition au Sénat, Jacques Rapoport a tiré la sonnette d'alarme sur l'état dégradé du réseau.

"A partir d'un certain âge et d'un certain état des équipements, la prévisibilité de ce que vont devenir ces équipements et la façon dont ils vont réagir décroît. La science de l'ingénieur n'est pas illimitée. Quand nous arrivons aujourd'hui à un âge moyen de nos voies de 33 ans, nous sommes en risque. Il ne peut y avoir qu'une seule priorité : préserver cet immense patrimoine national', a-t-il notamment déclaré.

Lire ici : Le cri d'alarme du patron de SNCF Réseau sur l'état dégradé du réseau ferroviaire

Fabrice Gliszczynski

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Commentaire 1
à écrit le 30/03/2016 à 17:34
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on va vivre des mois intenses pendant lesquels Hollande va balancer à tout va des parachutes dorés pour ses proches ! il a oublié complètement ses attaques de Sark en 2012 et sa promesse "juré craché" qu'il n'interviendrait jamais dans les nomination...

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