"Uber défie l'Etat de droit en permanence" (Laurent Grandguillaume)

Alors que le Parlement examine ce lundi sa proposition de loi encadrant les platefomes de VTC, le député socialiste Laurent Grandguillaume a déploré le refus, à ses yeux, d'Uber de dialoguer avec ses partenaires chauffeurs.

La société Uber "défie l'Etat de droit en permanence", a affirmé lundi le député PS Laurent Grandguillaume, dont la proposition de loi encadrant les plateformes de VTC (voitures de transport avec chauffeur) repasse au Parlement alors qu'une réunion de sortie de crise se tient au ministère des Transports.


"Uber défie l'État de droit en permanence, refuse depuis des mois le dialogue avec les chauffeurs VTC. C'est une posture irresponsable", a écrit Laurent Grandguillaume sur Twitter. "Le modèle Uber c'est le Far West sans shérif, le mythe de l'ubérisation heureuse est tombé", a ajouté le député socialiste, qui estime que "le conflit entre Uber et les chauffeurs VTC c'est le résultat du refus de dialogue depuis des mois avec les chauffeurs".

La loi approuvée le 21 décembre?

Le Parlement doit examiner en seconde lecture à partir de 16H00 la proposition de loi du député Grandguillaume, qui vise à "pacifier" les relations dans le transport public de la personne, notamment entre taxis et VTC, lutter contre l'emprise des plateformes sur les chauffeurs et durcir l'accès à cette dernière profession. Le texte devrait être adopté par la Chambre des députés ce lundi et définitivement approuvé par le Sénat le 21 décembre, selon le calendrier parlementaire.

Tensions

Après des manifestations et des blocages de chauffeurs depuis jeudi et une plainte d'Uber, le conflit entre les chauffeurs VTC et les plateformes, notamment Uber, se poursuivait lundi, avec une réunion au secrétariat d'Etat aux Transports pour tenter de trouver une issue, Les syndicats Capa-VTC, UNSA-VTC et Actif-VTC et l'association de chauffeurs de VTC indépendants AMT (Alternative mobilité transport) étaient présents lundi matin autour de la table, pour cette rencontre organisée à partir de 10H15 sous l'égide du secrétaire aux Transports Alain Vidalies.

"On est venu démolir l'ubérisation"

Vent debout contre les plateformes de réservation, notamment Uber, et leur politique tarifaire jugée défavorable et décidée sans concertation, ils ont d'ores et déjà prévenu qu'ils pourraient relancer leur mouvement - débuté jeudi - s'ils n'obtenaient pas satisfaction.
Sayah Baaroun (Unsa-VTC) a indiqué à l'AFP attendre de cette réunion une "augmentation immédiate des tarifs", ainsi qu'un "calendrier de réunions sous la tutelle du ministère pour la rentabilité, les commissions discipline et différents aspects techniques du métier".
"On est venu démolir l'ubérisation", a-t-il déclaré, estimant qu'il s'agit d'"une économie qui ne marche pas et qui ne marchera pas".

"Uber a un positionnement dominant sur le secteur. L'objectif c'est de forcer l'ensemble des plateformes à s'organiser pour qu'il y ait plus de concurrence entre elles pour pouvoir rehausser les tarifications des chauffeurs", a nuancé auprès de l'AFP Fabian Tosolini (CFDT-Transport).

Chez Uber, "le kilométrage parcouru n'est pas rémunéré, on a des chauffeurs payés au temps (à la durée, NDLR), avec des charges toujours plus importantes. Aujourd'hui c'est une double peine pour eux", a-t-il ajouté, précisant que le syndicat "a travaillé depuis huit mois pour tenter de construire un dialogue social dans le secteur", sans réussir à trouver un "accord sur l'ensemble des points".

Les autres plateformeds ne se sentent pas concernées

Face à eux pour négocier, l'américain Uber, principalement visé par les chauffeurs, et sommé par le gouvernement de dialoguer. D'autres plateformes - Allocab, Chauffeur-privé, Marcel et Snapcar - réunies au sein de la Fédération française du transport de personnes sur réservation (FFTPR) n'ont pas souhaité participer, estimant ne pas être concernées.
"Nous remercions le ministère de nous avoir conviés mais nous ne voulons pas interférer dans les discussions qui opposent Uber et les chauffeurs, ce qui risquerait de les compliquer. A ce stade, notre présence ne nous semble pas appropriée", a indiqué Yves Weisselberger, président de la FFTPR dans un communiqué.

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Commentaires 16
à écrit le 20/12/2016 à 14:11
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Est-ce vraiement à l'état de s'occuper des conflits taxis pas taxis, uber et les autres. Fallait juste terminer avec l'abus de pouvoir des taxis et laisser faire le marché.

à écrit le 20/12/2016 à 12:33
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Quelque chose m'a peut-etre echappé mais les chauffeurs Uber ne sont pas contents, qu'ils aillent voire ailleurs !!! Si je monte une activité, fais des investissements et m'endette tout en m'emprisonnant à un seul client qui peut me dicter ses regle...

à écrit le 20/12/2016 à 9:06
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Un épisode des ravages causés par l'auto entreprenariat.

à écrit le 20/12/2016 à 7:30
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La loi du marché n'est qu'un rapport de force. Ce ne sont pas des discussion amicales autour d'un café, mais un combat de boxe sur le ring. Faudrait arrête de faire semblant de ne pas s'en rendre compte...

à écrit le 19/12/2016 à 23:09
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Ils ont voulu la concurrence avec les taxis et maintenant il se rende compte qu il ne gagne pas assez d argent !! Ç étais les premiers à dire que le taxi étais trop cher !!Trop fort les gars

à écrit le 19/12/2016 à 23:09
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Ils ont voulu la concurrence avec les taxis et maintenant il se rende compte qu il ne gagne pas assez d argent !! Ç étais les premiers à dire que le taxi étais trop cher !!Trop fort les gars

à écrit le 19/12/2016 à 15:34
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Je ne comprends pas la réaction des chauffeurs VTC qui utilisent Uber. S'ils ne sont pas satisfaits, pourquoi ne se tournent-ils pas vers les autres plateformes ? Il n'y a pas d'exclusivité me semble-t-il et les chauffeurs sont libres de travailler a...

le 19/12/2016 à 20:27
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Je partage votre analyse, que beaucoup font d'ailleurs. Les revendications de ces chauffeurs VTC grévistes sont risibles et relèvent de la mauvaise farce ! Ces pseudo-entrepreneurs, indépendants de pacotille, veulent être perçus comme des esclaves en...

à écrit le 19/12/2016 à 14:32
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Un brave député qui découvre en 2016 les "règles" de l'économie numérique. Il devrait lire "Googled, the end of the world as we know it" (2009) qui explique bien tout le modèle de google : On crée un nouveau service hors des règles, on essaie de pass...

à écrit le 19/12/2016 à 14:20
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Tiens, le même Grandguillaume est muet devant un défi de l'Etat de droit autrement plus caractérisé: la permanance de la ZAD de Notre Dame des Landes. Uber crée des emplois, la ZAD en détruit.

à écrit le 19/12/2016 à 14:12
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Merci de vous relire avant de publier un article. C'est assez usant.

à écrit le 19/12/2016 à 14:05
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S'il on comprend bien, les chauffeurs d'Uber viennent de s’apercevoir que leurs "ennemis" les chauffeurs de taxis, avaient -au moins- un contrat de travail. Quelle découverte. Du coup, la presse semble le découvrir aussi Pourtant, le véritable enjeu ...

à écrit le 19/12/2016 à 13:46
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Le Far West c'est l'état qui avec sa fonction publique plethorique et accaparatrice uberise le bon peuple . Le discours du front populaire et du comité national de la résistance de l'apres guerre d' obédience communiste ont fait les choux gras de la...

à écrit le 19/12/2016 à 13:37
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Uber n'est même pas une forme d'économie, uber c'est l'exploitation de la misère salariale qu'impose le néolibéralisme ni plus ni moins. Il n'a aucune légitimité c'est seulement un milliardaire qui comme il est milliardaire se permet de faire tout ce...

à écrit le 19/12/2016 à 13:36
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Uber se sent intouchable, car entreprise américaine, protégé par Washington, une capitale dont nous recevons les ordres économiques, militaires et stratégiques, comme un simple exécutant.

à écrit le 19/12/2016 à 13:22
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"le député socialiste Laurent Grandguillaume a déploré le refus d'Uber de dialoguer avec ses chauifeurs. " Un rapport avec swiffer ? xD . Enfin, dans tous les cas, ils ne ramassent que les poussières ! ^^

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