
Vidéo : Le jeu des 100.000 bornes : les villes seront-elles prêts pour massifier les mobilités électriques ?
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Et 500 millions de plus ! Le 29 novembre dernier, le ministère des Transports a annoncé le déblocage d'un demi-milliard d'euros supplémentaire pour accélérer le déploiement de 100.000 bornes de recharge d'ici à fin 2021, tel que prévu par la loi d'orientation des mobilités.
L'objectif chiffré ne sera pas atteint, mais 200 millions d'euros viendront abonder le programme Advenir pour financer l'installation de bornes dans les copropriétés, les parkings et sur les voiries.
En attendant, les collectivités montrent l'exemple. Intervenant au Paris Zéro Carbone organisé par La Tribune avec la ville de Paris et l'association d'élus France urbaine, le vice-président de Toulouse métropole chargé de l'écologie, du développement durable et de la transition énergétique affirme avoir multiplié par trois les stations entre avril et octobre.
"C'est au bon vouloir des initiatives locales"
« Le souci des villes est de répondre à la demande et d'impliquer les citoyens pour avoir une forme de schéma directeur », précise François Chollet, qui a créé une société de projets avec la Banque des territoires et un industriel pour augmenter le maillage.
« Il n'y a pas de schéma directeur. C'est aussi au bon vouloir et aux initiatives locales de déployer ces réseaux », confirme Cécile Prévieu, directrice générale adjointe d'Engie chargé des activités solutions clients.
« Le déploiement doit se faire en concertation avec les élus, sans oublier le maillage des périphéries et des territoires », ajoute-t-elle.
Si la ville de Strasbourg vient de lui donner l'autorisation d'investir pendant dix à quinze ans, en contrepartie de quoi la municipalité perçoit une redevance, elle est associée à Freshmile qui doit installer 1.000 bornes d'ici à 2035, mais les sujets techniques réglementaires et techniques rendent parfois les choses « compliquées ».
« Les délais d'études sont extrêmement longs. Sans parler de la pénurie de certains comparaisons qui allonge les délais de plusieurs semaines voire mois », assure son président, Arnaud Mora.
Un contexte économique, politique et social très favorable
Le contexte économique, politique et social est pourtant très favorable. Ces derniers mois, il s'est vendu près de 700.000 véhicules électriques et hybrides. Une tendance qui devrait s'accentuer avec les zones à faibles émissions qui limitent l'entrée des véhicules les plus polluants dans les cœurs de métropoles.
« C'est plus important de faire marcher le droit à la prise que de se focaliser sur la gestion publique car pour les villes, c'est la solution naturelle. 80% de l'acte de charge se fait entre la maison et le lieu de travail », remarque, pour sa part, Gianluigi Indino, associé chez EY.
« Les copropriétés sont encore très réticentes et cela reste très compliqué », nuance le Toulousain François Chollet.
De son côté, la représentante d'Engie regrette que la nouvelle réglementation environnementale des bâtiments neufs dite « RE2020 », qui prendra effet le 1er janvier prochain, n'ait « pas adressé ce sujet ». « Cela aurait pu être un vecteur pour pouvoir fluidifier et déployer de manière plus massive », estime Cécile Prévieu.
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