Le turc Limak, nouvel acteur clé du secteur aéroportuaire

Égypte, Arabie Saoudite, Kosovo : le groupe de BTP turc enchaîne projets et contrats dans les aéroports. Il va bientôt ouvrir son capital au public.
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Le groupe turc Limak multiplie les annonces. Présent dans les secteurs du bâtiment, de la cimenterie, de l'énergie, de l'agroalimentaire, de l'aviation et désormais dans les activités portuaires, Limak vient de soumettre la meilleure offre - d'un montant de 387 millions de dollars - dans le cadre d'un appel international lancé par l'aéroport du Caire. Financé par la Banque mondiale, ce projet est l'un des premiers gros contrats depuis la chute du président égyptien Hosni Moubarak. Il comprend la construction d'un nouveau terminal et l'extension d'une piste d'atterrissage destinée aux Airbus A380.

« L'Egypte est un bon exemple pour nous car elle nous montre que nous ne devons pas tourner le dos au Moyen-Orient », explique Murat Dedeoglu, président de Limak Investment. L'approbation officielle de ce contrat par la Banque mondiale au bénéfice de Limak « est en cours », précise le siège de l'entreprise turque.

Dans le même temps, le groupe Limak poursuit son implantation en Arabie Saoudite et vient de conclure un accord avec le gouvernement pour la construction de deux pipelines destinés à transporter de l'eau potable à partir d'une centrale de désalinisation. Mais Limak participe aussi à l'appel d'offres lancé par Riyad pour l'agrandissement de l'aéroport de Médine. En attendant les résultats, Limak a officiellement pris les rênes, mardi 5 avril, de l'aéroport de Pristina, au Kosovo, par le biais d'un consortium réalisé avec Aéroports de Lyon. En plus de la concession de cet aéroport d'une durée de vingt ans, des travaux d'un montant de 140 millions d'euros y sont prévus.

30 % du capital mis en Bourse

Dans cette logique d'investissement, Limak Investment, qui se concentre sur les activités d'infrastructures, de transport et d'électricité, a déposé, début mars, une demande auprès de la Bourse d'Istanbul pour ouvrir 30 % de son capital au public. Limak Investment a annoncé un chiffre d'affaires de 2,5 milliards de lires turques en 2010 (1,14 milliard d'euros) et des profits opérationnels de 26 millions de lires turques en 2010 (12 millions d'euros).

« Notre but est de lever des fonds afin d'alimenter notre croissance en Turquie et à l'étranger », explique Murat Dedeoglu, sans dévoiler le montant des fonds que sa société souhaite lever. « Nos projets concerneront la production, la vente et la distribution d'électricité, de même que les activités portuaires, et nous suivons le projet de construction d'un troisième pont sur le Bosphore. »

Une fois cette entrée en Bourse réalisée, le groupe envisage d'ouvrir au public une partie du capital de sa branche cimenterie. Celle-ci vient de finaliser le rachat de Set Group Holding, filiale turque de Ciments Françaisdil;ais pour 270 millions d'euros. Devenu le troisième cimentier de Turquie, Limak évoque un développement en Irak, notamment dans le Nord, à majorité kurde.

Fondé en 1976 et initialement spécialisé dans le bâtiment, Limak Holding et ses quelque 20.000 salariés est l'un des groupes turcs les plus influents. Ses fondateurs, les « self-made-men » Sezai Bacaks?z et Nihat Özdemir - ce dernier est aussi vice- président du club de football stambouliote de Fenerbahce - comptent parmi les plus grandes fortunes du pays.

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