Ca roule en Russie. Le gouvernement table sur un parc de 3,5 millions de voitures en 2015, contre 1,9 millions en 2010. Cinq groupes étrangers devraient bénéficier de cette impressionnante reprise de l'automobile russe : Ford avec son partenaire russe Sollers, Renault-Nissan avec AvtoVAZ, Volkswagen, General Motors et Mercedes avec Kamaz. Cette année, 2,35 millions de voitures neuves pourraient être vendues, soit une progression de 23 % par rapport à 2010. « 100 nouveaux modèles seront produits à une cadence de 2 millions de véhicules par an », s'est félicité vendredi Dimitri Levtchenkov, qui supervise le projet au ministère de l'économie russe. Pour obtenir un abaissement maximum des taxes d'importation, les constructeurs s'engagent à produire localement 350.000 véhicules par an d'ici trois ans.
La localisation implique un risque important. « Le marché pourrait connaître un bouleversement lorsque la Russie entrera dans l'OMC », explique Denis Barabanov, expert chez Grandis Capital. Le pays ne pourra plus alors utiliser ses barrières douanières pour faire venir les constructeurs étrangers. Moribondes et perdant très rapidement leurs parts de marché au profit des constructeurs étrangers, les usines russes ont donc parié sur des alliances avec ces étrangers, qui devraient leur permettre de survivre. Pour le gouvernement, ce sont des centaines de milliers d'emplois sauvés et l'espoir que son industrie rattrapera son retard sur la concurrence étrangère.
Volant à droite
L'alliance Renault-Nissan s'est engagée à investir 2 milliards de dollars d'ici 2015 dans le développement du numéro un russe AvtoVAZ, dont elle détient 25 %. Le constructeur des célèbres Ladas prévoit de porter sa production à 1,6 million de voitures par an pour créer des voitures de meilleure qualité, en ligne avec les exigences du gouvernement. L'État russe voit aussi d'un oeil très favorable la construction par l'alliance d'une usine dans l'extrême ouest du pays, où depuis 20 ans les routes sont arpentées par des véhicules d'occasion japonais avec volant à droite. La future usine devrait produire 30 000 véhicules par an.
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